Québec le samedi – 5 mars 2022

Il en va ainsi dans les villes qui ne sont ni grandes ni vraiment petites, de moyenne taille en somme, depuis longtemps et pour un bout encore. Les choses semblent aller à la fois vite et très lentement, de sorte que les semaines s’enchaînent et se ressemblent toutes.

Ainsi, les trois premières rencontres de consultations consacrées au projet de tramway se sont déroulées exactement comme on aurait pu le prévoir. Tel qu’annoncé, les responsables du bureau de projet étaient là pour donner une vue d’ensemble d’abord, et ensuite pour répondre aux préoccupations plus pointues des personnes qui étaient présentes. 

Projet de tramway dans le secteur de l’avenue Cartier. (Courtoisie : Ville de Québec)

Rien d’imprévisible non plus dans les soucis exprimés lors des discussions. Stationnements, véhicules de livraison, échéanciers des travaux, redirection du trafic, voilà en gros les questions qui préoccupent les gens. 

Quant à la possibilité de donner son avis sur l’aménagement d’une place publique sur le terrain vague laissé vacant par la destruction de l’ancienne station-service Shell, au coin de la rue Cartier et de René-Lévesque, ce n’est rien pour soulever de grandes passions.

Il sera intéressant de voir, quand d’éventuels sondages seront rendus publics, l’effet concret qu’auront ces consultations sur le sentiment général à l’égard du projet.

On se rappelle que le pari du maire est que l’opération massive de communication fera mieux connaître le projet de tramway, et que cela sera suffisant pour faire augmenter sa cote d’adhésion auprès de la population.

Mais Québec 21 dénonce déjà des consultations factices ou superficielles, dans lesquelles les citoyens n’ont leur mot à dire que sur des « détails futiles » comme la couleur des bancs.

Du côté du cabinet du maire, on croit non seulement que ces consultations sont tout à fait pertinentes, mais en plus que leur efficacité commence déjà à se faire sentir.

« Avec les consultations de cette semiane, les commentaires positifs que nous recevons nous prouvent que le projet semble davantage compris », confie Thomas Gaudreault, l’attaché de presse du maire Bruno Marchand, en convenant que la partie n’est pas encore gagnée.

« Bien sûr, il reste du travail de communication et de dialogue à faire. On ne prend rien pour acquis. Depuis notre arrivée, nous sommes bien conscients que le projet doit être mieux communiqué sur l’ensemble du territoire de la ville », ajoute-t-il.

S’il est probable que l’administration parvienne à convaincre des indécis en faisant mieux connaître le tramway, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une stratégie risquée, dans la mesure où peu de gens aiment entendre beaucoup parler de ce qui leur déplait au départ.

Tarte aux pommes

Mercredi, Bruno Marchand était de passage devant les membres de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec. Le maire a misé sur la prévisibilité, chère aux entrepreneurs, en annonçant que l’administration municipale élaborera un plan d’investissement sur dix ans plutôt que cinq. 

M. Marchand a aussi fait valoir l’importance de la transparence et de la collaboration, et il a dit qu’il allait poursuivre le travail déjà entamé par l’administration précédente. 

Bruno Marchand
Le maire Bruno Marchand, en point de presse le 22 février. Photo : Capture d’écran

Enfin, le maire n’a pas oublié d’insister sur l’importance de la diversité dans les conseils d’administration. Sans la présence de femmes dans ces instances, a-t-il dit, « les projets vont être moins bien évalués ». Le maire a même dit qu’il allait faire de la présence de « femmes, d’immigrants et de jeunes » une condition au projets qui solliciteront son appui. 

L’arroseur arrosé

Au plénier sur le service de police qui a eu lieu mercredi après-midi, la conseillère de Limoilou, Jackie Smith, a tenu des propos qui ont fait sourciller. À quelques minutes seulement de la fin de l’exercice, qui serait demeuré autrement presque sans histoire, Jackie Smith a elle-même glissé sur le terrain glissant où elle tentait d’amener le chef de police, Denis Turcotte.

Jackie Smith
La conseillère municipale du district de Limoilou, Jackie Smith. Photo : Gabriel Côté

« Moi, j’ai été victime de profilage racial. Je me promenais. Je me suis fait arrêter puis là j’ai vécu une certaine violence de police que moi, je trouve injustifiée parce que je ne faisais rien. C’est quand même difficile de faire confiance, d’aller porter plainte. »

En réponse au malaise exprimé par le maire le lendemain matin, l’attaché de presse de Jackie Smith a dit que par ces propos, la conseillère de Limoilou évoquait une « situation fictive », pour imager l’incohérence qu’une personne vivant du profilage racial policier doive dénoncer ce profilage à la police ».

Personne en son bon sens n’accusera Jackie Smith d’avoir dépassé les bornes, mais il y a sans doute un peu de monde qui a ri dans sa barbe. 

Travaux : l’enfer s’en vient, mais… 

Mardi, le conseiller Pierre-Luc Lachance présentait le programme d’infrastructures 2022 de la Ville de Québec. Debout devant des machines et vêtu d’un dossard orange, M. Lachance a expliqué que la municipalité investira 138 M$ pour « travailler sur son sous-sol » et « éviter des déficits d’entretien qui pourraient survenir ». 

pierre-luc lachance
Pierre-Luc Lachance, le vice-président du comité exécutif responsable de l’interaction citoyenne. Crédit photo : Sophie Williamson.

 Les principaux chantiers se trouveront cette année dans Saint-Roch, dans le Vieux-Québec et à Sainte-Foy. Et si on prévoit que les impacts des travaux seront plus grands que ceux qu’on a observés au cours des dernières années, la Ville dispose maintenant de nouveaux outils pour garder le lien avec les gens. Le web et les réseaux sociaux « seront encore mieux utilisés », a dit Pierre-Luc Lachance, mais c’est le 311 qui demeure « la porte d’entrée officielle » pour rejoindre les employés de la Ville. 

Le bruit de recul des camions a aussi changé, et la Ville mettra en place une brigade d’information présente sur les chantiers qui n’ont pas de bureau d’information.

Enfin, la Ville s’est doté d’une nouvelle application informatique (Traffic and Travel Information Services) qui permet de regrouper dans une banque de données l’ensemble des occupations de chaussée et de donner une vision globale de ce qui se passe sur le territoire, afin d’assurer « une meilleure mobilité et une meilleure sécurité ». 

Prisonnier de leur voiture dans un bouchon de circulation causé par les travaux, les automobilistes pourront donc se consoler en sachant que leur enfer est documenté et que la Ville disposera de données à ce sujet. 

En rafale 

G.C.

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