Pierre-Luc Lachance, vice-président du comité exécutif responsable de l’interaction citoyenne, présentait ce mardi le programme d’infrastructures 2022 de la Ville de Québec.
Les investissements totalisent un montant de 138 millions de $ et visent « la pérennité des ouvrages, le développement durable et l’équité intergénérationnelle ».
« Cette année on compte 315 chantiers qui sont des travaux sous-terrains en très grande majorité, affirme Daniel Lessard, directeur du Service de l’ingénierie. On veut s’assurer de remplacer ce qui devient désuet et de réparer pour éviter que les générations futures aient à remplacer des équipements qu’on n’aura pas suffisamment entretenus. »
Pierre-Luc Lachance explique que « la Ville travaille sur son sous-sol pour éviter à terme des déficits d’entretien qui pourraient survenir ». « On a cette conscience des générations futures pour laisser une ville qui est bien travaillée », affirme-t-il.
Les investissements en bref
Une enveloppe 16 millions de $ est associée à l’aménagement urbain, de surface, pour « l’amélioration de la qualité de vie des citoyens ». S’ajoute à cet investissement ceux pour la sécurité routière et pour le sport et la mobilité intelligente pour 18 millions de $.
Daniel Lessard explique que ce sont 34 nouveaux trottoirs (10 km) qui seront construits cette année, ainsi que 34 cheminements scolaires. 15 sites accidentogènes seront sécurisés, 126 passages pour personnes seront rénovés ainsi que 11 feux de circulation et 8 projets de travaux routiers.
Les travaux pour le tramway
« Le Service d’ingénierie a aussi comme mandat de réaliser les travaux d’infrastructure dans le but de préparer l’arrivée du tramway, affirme Daniel Lessard. Ces travaux en sont de déplacement de réseaux techniques urbains. »
Cet investissement pour le tramway s’élève à 58 millions de $, dont 50 millions seront investis pour déplacer les réseaux techniques urbains.
« Il s’agit de canalisation souterraine pour laquelle on retrouve de la fibre optique et des câbles d’Hydro-Québec, explique Daniel Lessard. Le futur tramway ne doit pas avoir la présence de réseaux techniques urbains sous sa plateforme. Donc on a beaucoup de travaux de déplacement massif qui sont localisés où se trouvera la future plateforme du tramway : Saint-Roch, boulevard Laurier et boulevard Quatre-Bourgeois. »
Le directeur du Service de l’ingénierie note que Montcalm pourrait se retrouver dans cette liste une fois les travaux de conception terminés.
« Éventuellement, un projet de RTU dans le secteur René-Lévesque et des Érables est à confirmer », soutient Marc des Rivières, directeur du Service de transport et de la mobilité intelligente.
Par ailleurs, le quartier Montcalm ne fait pour le moment pas partie des « points chauds » ciblés par la Ville puisqu’il comptera seulement un chantier majeur.
Les chantiers majeurs ou les « points chauds » : Saint-Roch, Vieux-Québec et Sainte-Foy
Parmi les investissements annoncés, on compte la réfection de la place de l’Hôtel de Ville, soit « sa reconfiguration, la mise en valeur des monuments et l’élargissement des espaces dédiés à l’aménagement, aux terrasses et aux piétons ».
En terme de « développement durable », la Ville annonce quatre projets comprenant celui sur la rue Dorchester dans le quartier St-Roch qui sera complété cette année. La rue passera à quatre voies (deux par direction). En 2022, la Ville terminera la réfection de la rue avec les travaux sous-terrains, d’éclairage et de réseaux techniques urbains.
Le boulevard Hochelaga passera en 2022 de quatre à six voies avec l’ajout d’une piste cyclable. Des trottoirs, pistes cyclables et nouveaux aménagements seront aussi construits sur le boulevard Raymond.
Marc des Rivières note que 11 projets seront suivis de plus près, notamment ceux sur le boulevard Laurier et Hochelaga, sur les chemins Quatre-Bourgeois et Saint-Louis.
Un projet d’asphaltage se fera aussi de nuit sur un grand tronçon de la Grande-Allée. « Il y a une coordination qu’on devra faire avec les évènements qui se déroulent sur la Colline Parlementaire », affirme Marc des Rivières.
Tous les travaux dans St-Roch seront suivis de près. « On a aussi un projet de réaménagement dans le secteur de la Côte du Palais, essentiellement pour la sécurité des piétons », ajoute-t-il.
« Garder le lien avec les gens »
« Cette année, on ajoutera des agents sur le terrain pour des chantiers de calibre moyen, affirme Pierre-Luc Lachance. Ils pourront répondre aux questions des citoyens et des commerçants. »
Il ajoute que le web et les réseaux sociaux seront « encore mieux utilisés », mais que la ligne 311 demeure « la porte d’entrée officielle » pour rejoindre les employés de la Ville. De la distribution porte-à-porte sera aussi effectuée pour l’ensemble des chantiers.
Pierre-Luc Lachance annonce que des mesures d’atténuation seront déployés pour « mitiger les problématiques », notamment concernant le bruit. À cet effet, il fait remarqué que l’alarme de recul des camions ne fait maintenant plus « BIP BIP BIP » lorsqu’ils reculent, mais émet plutôt un bruit en large bande : « HEN HEN HEN » ».
« Je tiens à dire que les travaux de nuit ne sont pas pris à la légère, soutient par ailleurs Pierre-Luc Lachance. C’est un processus d’analyse réalisé pour impacter le moins possible les citoyens. Parfois, ils sont nécessaires pour assurer une vie possible. »
Le quartier St-Roch, le plateau Sainte-Foy et le secteur du Vieux-Québec (Hôtel de Ville) seront dotés de bureaux d’information.
« La nouveauté principale qu’on tient à vous annoncer est la mise en place d’une brigade d’information présente pour des chantiers qui n’ont pas de bureaux d’information, mais qui nécessitent le suivi des demandes », soutient le vice-président du comité exécutif.
Gestion de la circulation : un nouveau permis et une application informatique
« Du moment qu’on parle d’une activité qui va occuper la chaussée, une stratégie de gestion de la mobilité est élaborée », soutient Marc des Rivières, directeur du Service de transport et de la mobilité intelligente.
Il annonce que la Ville déploiera une nouvelle approche en matière de gestion des entraves et des occupations de chaussée. Elle sera mise en place dans les « trois secteurs chauds » : le Vieux-Québec, le quartier St-Roch et le plateau centre de Sainte-Foy, là où la majorité des chantiers sont concentrés.
« Le conseil de Ville a adopté un règlement qui va obliger toute personne ou entreprise qui souhaite occuper la chaussée à détenir préalablement un permis, explique Marc des Rivières. Ça va nous permettre de fixer des clauses de mobilité qui vont nous assurer que la mobilité est préservée et également tout l’aspect de la sécurité. »
Ce permis donnera à la Ville le droit de sévir si une personne n’a pas de permis ou ne respecte pas les clauses, ce qui est une nouveauté. « On avait très peu de pouvoir pour intervenir lorsqu’un entrepreneur ne respectait pas les règles qu’on avait fixées », affirme le directeur du Service de transport.
Par ailleurs, la Ville a aussi acquis une application informatique nommée « Traffic and Travel Information Services (TIC) ». « Cela nous permet de regrouper dans une banque de données l’ensemble des occupations de chaussée », affirme Marc des Rivières.
Ce « soutien technologique important » permet selon lui une « vision globale de ce qui se passe sur le territoire ». « Ça permet de créer le fameux permis et de gérer l’ensemble du processus, de contrôle et d’émission de constats d’infraction au besoin », poursuit-il.
L’acquisition du logiciel s’est fait avant l’arrivée de la nouvelle administration.
Faut-il prévoir un été 2022 pire que celui de l’an dernier ?
« On sort de notre crise sanitaire, donc le nombre de déplacements va augmenter, particulièrement lors des périodes de pointe avec la fin du télé-travail, soutient Marc des Rivières. C’est possible qu’à certains endroits les impacts soient plus grands que ceux qu’on a observé au court des dernières années. »
Il explique par ailleurs que les mesures d’atténuation prévues devraient limiter les inconvénients.
« Par exemple, sur Dorchester, on s’assure de garder deux voies de circulation, affirme-t-il. Mais surtout, on pense à l’avenir. Au moment où les travaux vont débuter pour le tramway sur la rue de la Couronne, on va avoir nos quatre voies sur la rue Dorchester. »
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