Quills : l’inaccessible étoile enfin présentée

Robert Lepage dans QuillsRobert Lepage dans Quills. Crédkit photo : Chrsitophe Manquillet

La pièce de théâtre de Robert Lepage et Ex Machina sera présentée au Diamant du 11 au 28 janvier.

Par Estelle Lévêque

Quills devait initialement être jouée en mars 2020. Lors du dévoilement de la programmation du Diamant, Viviane Paradis, cheffe de la programmation, évoquait une « annulation crève-coeur », quelques jours avant la première représentation. C’est donc avec beaucoup d’attente, du côté du public comme de celui de la production, que la pièce sera enfin à Québec dans quelques jours.

Pierre-Yves Cardinal, Sophie Faucher et Jean-Sébastien Ouellette, de la distribution de Quills, nous présentent cette œuvre, tirée du texte de Doug Wright et mise en scène par Robert Lepage (qui joue également le Marquis de Sade) et Jean-Pierre Cloutier.

Censure et controverse

Le récit se déroule en France, dans l’asile de Charenton, où le marquis de Sade explore dans ses écrits les interdits de la morale. Son geôlier, l’abbé de Coulmier (Pierre-Yves Cardinal) essaiera sans succès de faire taire ces pulsions. Le docteur Royer-Collard (Jean Sébastien Ouellette) sera alors envoyé, accompagné de méthodes plus dures.

Pierre-Yves Cardinal, dans Quills de Robert Lepage
Pierre-Yves Cardinal, dans Quills de Robert Lepage. Crédit photo : François Latulippe

«C’est une pièce sadique où les personnages deviennent des bourreaux», décrit Jean-Sébastien Ouellette. «Ils essaient de le faire taire et, jusqu’à la fin, ils n’y arriveront jamais. L’inspiration, l’écriture et l’art vont toujours triompher, même si l’on musèle chacun des auteurs, chacun des artistes.»

Censure et liberté d’expression s’affrontent dans cette fiction teintée, sans jamais les citer, des écrits du Marquis de Sade. «Certaines questions restent sans réponse», ajoute Pierre-Yves Cardinal. «Chez certaines personnes, l’art doit s’exprimer. C’est une réflexion sur la responsabilité de l’artiste et des institutions.»

Jouer avec les anachronismes

Bien qu’il s’installe dans un cadre historique, Quills ébranle des problématiques actuelles. Doug Wright s’amuse avec des références anachroniques dans un contexte historique.

Jean-Sébastien Ouellette, comédien et directeur du Conservatoire dramatique du Québec, décrit des choix de décors, costumes, accessoires qui ramènent du présent dans une œuvre inscrite une époque révolue. «Dès qu’on monte un classique, on ne peut pas faire abstraction du spectateur d’aujourd’hui. On utilise un langage de mise en scène contemporain, tout en parlant du passé.»

Une pièce qui sort de l’ordinaire

Avant d’y apparaître sous les traits de Renée Pélagie de Montreuil, l’actrice Sophie Faucher a découvert la pièce en tant que spectatrice à Montréal en 2016.

«J’avais été absolument emballée. Ce fameux décor est d’une beauté incroyable, il y a des effets de mise en scène qui sont inégalés», raconte-t’elle. «Je n’en revenais pas de la richesse des personnages. Oui, les hommes mènent et c’est une autre époque, mais les rôles de femmes ne sont pas plates. Elles se débattent, elles se démènent, elles veulent exister et ont des choses à dire.»

Sophie Faucher dans Quills, de Robert Lepage
Sophie Faucher dans Quills, de Robert Lepage. Crédit photo : François Latulippe

Alors qu’elle joue pour la première fois dans l’un des projets de Robert Lepage, l’actrice et autrice se dit privilégiée. Selon Sophie Faucher, cette pièce «sort de l’ordinaire, ne ressemble à rien d’autre et fait jaser». Dans quelques jours, la comédienne sera enfin dans Quills, son « inaccessible étoile ».

Ex Machina présentera Quills du 11 au 28 janvier au Diamant au 966, rue Saint-Jean. Les billets sont disponibles sur le site internet du Diamant.

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