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Chronique : Référendum, dum, dum…

david lemelinDavid Lemelin (Photo : Courtoisie)

Par David Lemelin

C’est la ronde des référendums de ce temps-là. Les chroniqueurs donnent leur avis, les politiciens s’affrontent par médias interposés.

C’est joli. Ça se lance dans un tango en se regardant dans les yeux, pour voir lequel flanchera et finira par s’incliner, la jambe en l’air.

Faut-il faire un référendum sur le tramway? C’est une vraie question.

Ce qui frappe, d’abord, c’est ce que la question porte en elle : une partisanerie totale.

Ceux qui s’opposent au tramway vont réclamer un référendum. Ceux qui soutiennent le tramway vont rejeter un référendum. Les opinions sont tranchées et irréconciliables, comme pour le projet lui-même.

Ça me fascine aussi (si on veut) de voir Legault ne pas fermer la porte. Tout, chez lui, n’est que tactique. C’est 100 % calcul, chaque fois.

Ainsi, le troisième lien a été abandonné après avoir servi de joujou électoral… s’appuyant (enfin!) sur quelques raisons presque valables.

Puis, le projet revient, par la petite porte, celle d’un potentiel référendum. Car, pour Legault, le but exclusif est de gagner les élections.

Donc, si on peut ENCORE se servir du jouet en 2026… why not coconut?

Certains appuient sans réserve le référendum en disant, par exemple, qu’un projet aussi gros que le tramway, qui transforme le visage d’une ville à un prix aussi colossal et pour lequel l’appui ne cesse de fondre comme neige au soleil mérite le verdict du sondage suprême.

Ceux qui s’y opposent croient (à juste titre, bien souvent) qu’il est un outil pour politiciens trouillards qui veulent s’en laver les mains. De fait, prendre une décision est difficile.

Il faut du courage et du leadership. Ça ne se vend pas au magasin. Certains en sont privés.

Mais, la limite est parfois mince entre leadership et entêtement : rester campé sur une décision stupide ne met pas en valeur son leadership. Ça met en lumière sa sottise.

Dans les arguments contre le référendum, il y a celui de l’extrême simplicité du dilemme : oui ou non.

Ça ne dit pas ce qu’on fait si c’est non. Ça ne donne pas d’options d’ajustements.

Et puis, à qui poser la question? Aux gens de Québec? Incluant la Rive-Sud? Tout le Québec, puisque tout le monde payera?

Ce que j’en retiens, c’est qu’on est en train de faire dérailler un projet alors que la ville de Québec n’a pas le loisir de se priver de projet structurant.

Le modèle du char a été poussé à sa limite. Y’a plus un pouce de lousse.

On pourrait se contenter du fait que la démocratie a parlé : les candidats pro-tramway ont été élus plus fortement. C’est vrai.

Mais, Marchand avait ouvert une porte en campagne, appuyant timidement le tramway en disant « pas à tout prix ».

Or, le tout prix pointe son nez, la facture n’est pas à veille de cesser de monter. Ça nourrit ainsi l’appui au référendum.

Comme quoi, confier un si lourd mandat à un nouveau venu était une trop grosse commande. Même Labeaume s’est sauvé avant la fin pour ne pas se taper le boulot.

Chose certaine, si on ouvre la porte au référendum, elle ne se refermera plus…

1 commentaire sur "Chronique : Référendum, dum, dum…"

  1. Les citoyens ont le droit d’exiger de leurs représentants de l’écoute. Quand l’absence de référendum conduit le politique à l’ignorance des citoyens et à les traiter en ignares en faisant miroiter l’anneau, il y a tous les ingrédients d’une résistance citoyenne légitimes. La minorité en faveur du tramway, se doit de faire profil bas, nous sommes encore en démocratie et la majorité veulent y rester. Enlever le droit au référendum citoyen et affaiblir les droits légaux des personnes affectées ont été des affronts épouvantables à notre société.

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