Chronique : Quel avenir pour la presse écrite ?

presse écriteLa presse écrite persiste malgré les nombreux défis auxquels elle fait face. (Photo : Pixabay)

La presse écrite, qui a longtemps été la source principale d’information des citoyens, est en déclin depuis plusieurs années en raison de divers facteurs. Il est donc légitime de se questionner selon moi, en tant que journaliste, sur l’avenir de la presse écrite.

Par Mélissa Gaudreault

J’ai d’abord comparé divers médias écrits sur différents facteurs qui peuvent impacter le contenu que l’on retrouve dans un média ainsi que son image : la publicité et le numérique, l’info-divertissement et les ressources.

Les journaux comparés sont les suivants : Monquartier, Carrefour de Québec, Journal de Québec, La Presse et Le Devoir.

Publicité et numérique

Certains médias écrits ressemblent parfois plus à des agences de publicité qu’à des médias d’information au vu du nombre de publicités qu’ils affichent qui dépassent la quantité d’articles.

C’est le cas du journal Monquartier. On peut ainsi se demander à quel point les médias ont besoin des publicités comme source de financement pour survivre.

Pour notre part, au Carrefour de Québec, nous vivons également un peu cette situation, car nous avons besoin de vendre de la publicité afin de pouvoir imprimer notre journal papier à chaque moi et les acheteurs sont parfois difficiles à trouver.

Sur le plan numérique, le média Monquartier a une très forte présence et beaucoup d’abonnés sur ses réseaux sociaux. De notre côté, nous travaillons à développer notre présence sur les réseaux sociaux afin d’être plus visibles et de rejoindre plus de lecteurs.

Info-divertissement

D’autres médias ont une approche plus sensationnaliste et tirant plus vers le divertissement que l’information.

Le Journal de Québec en est le meilleur exemple. Le média titre et rédige ses articles de manière à attirer l’attention. De plus, même dans les articles sur des sujets d’actualité plus sérieux, on a plus l’impression que l’on s’attarde sur des détails dont la pertinence peut être remise en question que sur les éléments que l’on pourrait s’attendre à retrouver dans un texte informatif.

Nous-mêmes au Carrefour, nous rédigeons beaucoup d’articles de profondeur, mais nos textes qui sont souvent plus lus sont ceux qui nous rappellent les revues « people » ou les sites comme Narcity.

On peut ainsi se demander si les gens lisent moins les textes informatifs, surtout les articles sérieux de profondeur et plus ceux qui divertissent.

Ressources

Il y a de moins en moins de médias qui sont presqu’exclusivement composés de contenu informatif, encore moins qui propose des reportages en profondeur, et qui diffuse une quantité importante de contenu quotidiennement.

Trois médias seulement peuvent se classer dans cette catégorie selon moi : La Presse, Le Devoir et Radio-Canada.

La raison pour laquelle ces médias peuvent se permettre autant de contenu, surtout informatif, est probablement en raison des nombreuses ressources dont ils disposent, c’est-à-dire le financement et les employés.

Leur réputation et la confiance établie entre eux et les citoyens a certainement aussi un impact sur le fait que les gens suivent encore autant ces médias aujourd’hui.

Au journal le Carrefour de Québec, nous n’avons pas une aussi grosse équipe que ces autres journaux, ni un aussi gros chiffre d’affaires ou autant de financement, donc nous ne pouvons pas proposer autant que contenu mais nous optimisons nos ressources pour maximiser la quantité de contenu produit.

Popularité des autres médiums d’information

Outre les facteurs mentionnés plus haut, le déclin de la presse écrite peut aussi être expliqué par la montée en popularité d’un autre médium d’information : la radio.

En effet, les gens, surtout les jeunes, s’informent de plus en plus grâce à la radio parce que c’est plus pratique. On peut écouter une émission de radio ou un podcast n’importe où et n’importe quand, même en faisant autre chose en même temps, tandis que l’on doit avoir un peu de temps devant nous et que l’on doit se concentrer pour lire un article de journal.

Constat

Au vu de mon analyse, je constate que la presse écrite comme on la connait depuis si longtemps est effectivement en déclin, mais qu’elle persiste et survivra probablement encore au moins pour un certain temps en s’adaptant comme elle le fait déjà.

En tant que journaliste, c’est une bonne nouvelle puisque mon emploi dépend de la survie de la presse écrite, et même si j’ai pendant longtemps prêché pour la presse papier traditionnelle, je prends conscience quotidiennement en travaillant qu’il y a beaucoup d’avantages à faire une transition vers le numérique.

Commentez sur "Chronique : Quel avenir pour la presse écrite ?"

Laissez un commentaire

Votre courriel ne sera pas publié.


*


Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.