Ils célèbrent Noël différemment

Steeve Gros-Louis, propriétaire des restaurants Sagamité. (Photo : courtoisie Sagamité)Steeve Gros-Louis, propriétaire des restaurants Sagamité. (Photo : courtoisie Sagamité)

La fête de Noël est une tradition chrétienne ancrée dans nos mœurs depuis des siècles et célébrée en grand ici dans la Ville de Québec. Malgré cela, les traditions varient selon l’endroit où vous vous trouvez dans le monde.

Par Mélissa Gaudreault

Steeve Gros-Louis, propriétaire des restaurants Sagamité, huron-wendat de Wendake

Le peuple huron-wendat a été le premier à accepter la religion catholique en 1697, ce qui a amené la fête de Noël dans les mœurs.

« On a des chants traditionnels de Noël, mais au niveau de la nourriture les différences vont être que parfois on va servir au lieu ou avec la dinde le bébé castor. Quand on fait de la trappe, on piège le castor pour ses os, pour sa fourrure et sa viande, mais malheureusement quand on piège on ne peut pas choisir entre la femelle, le mâle et l’enfant et il va arriver parfois que ça va être un bébé castor. Pour l’honorer ce qu’on va faire c’est qu’on va le servir pour le repas de Noël. Du côté des Innus, parce que mon épouse est Innue, ils font une tarte à la viande apprêtée d’une manière traditionnelle. »

Il fait aussi des randonnées en raquettes, des chants wendats et il assiste à la messe de minuit dans la communauté. Les gens se rassemblent dans la forêt pour pouvoir décrocher de la réalité de la ville.

Carolina Barona, chef et co-propriétaire du restaurant le Tequila Lounge, Mexico

Comme la religion catholique est très présente au Mexique, il y a la neuvaine avant le 25 décembre. Marie et Joseph cherchaient un lieu pour donner naissance à Jésus 9 jours avant la date de l’événement. Ils ont cogné à plusieurs portes avant de trouver la crèche.

« Au Mexique, à partir du 16 décembre, nous faisons des Posadas. En famille ou entre amis, nous visitons les maisons de nos voisins, famille ou amis en demandant la Posada. Nous devons chanter certaines chansons afin de pouvoir entrer dans les maisons. S’en suit un souper ou une collation dans la maison qui nous accueille.  Ensuite, il peut y avoir de la danse, une piñata et avant de partir, la famille qui reçoit donne à ses invités les Aguinaldos, qui sont des petits sacs de fruits ou de bonbons. »

Le soir du 24 décembre, c’est un souper de famille qui s’éternise jusqu’au petit matin. Dans certaines familles très croyantes, on assiste parfois à une messe de minuit. Dans les familles avec des enfants, les festivités commencent plus tôt.

Le staff du Tequila Lounge et Tania Oseguera, sommelière en chef de Cazadores Tequila
(Carolina Barona est la deuxième à partir de la gauche) L’équipe du Tequila Lounge et Tania Oseguera, sommelière en chef de Cazadores Tequila. (Photo : Ariane Robitaille)

Steve Speciale, chef et propriétaire du restaurant Verace, Pouilles (Italie du Sud-Est)

Les familles se retrouvent dans leurs maisons de campagne pour les fêtes, là où tout le monde agrandi. Comme dans la culture italienne ce sont les femmes qui cuisinent, elles préparent des desserts pendant tout le mois de décembre, explique-t-il. Cependant, tout le monde met la main à la pâte pour préparer la nourriture des fêtes. À Noël, on prend du temps en famille, on cuisine, on décroche du chaos quotidien.

En plus d’être chef, il est pilote d’avion, ce qui l’empêche de visiter sa famille en Italie pour les fêtes, mais il a offert des billets d’avion et trois semaines de vacances à ses employés pour qu’ils puissent voir leurs familles.

L'équipe du Verace
Steve Speciale, chef cuisinier et propriétaire du restaurant Verace (Photo : Mélissa Gaudreault)

Femmes immigrantes, Boutique du monde à connaitre, Afrique

J’ai rencontré un groupe de femmes immigrantes qui travaillent à la Boutique du monde à connaitre provenant de la République démocratique du Congo, la République centrafricaine, le Tchad, le Cameroun et le Burundi qui m’ont dit que Noël est la fête des enfants. Les adultes comblent les enfants de cadeaux.

Tout le monde prépare et mange la nourriture ensemble le 24 décembre. Tout le village est invité, même ceux qui n’ont pas beaucoup de moyens, ce qui fait en sorte que les personnes plus vulnérables et isolées ne sont pas seules à Noël. Les gens vont à la messe, chante, danse, boivent, s’amusent. On peut aussi mettre des fleurs sur la porte de quelqu’un, ce qui veut dire « Joyeux Noël ».

Les créatrices de la Boutique du monde à connaître
Les créatrices de la Boutique du monde à connaître. (Photo : Sarah Méthot)

Phong Thach, chef et propriétaire des restaurants Thach et Kaiji

Les traditions de Noël de Phong Thach sont bien québécoises puisque ce n’est pas une fête célébrée au Vietnam.

« Sur la table nous servons autant la dinde que les hot pot asiatique (pas la fondue chinoise d’ici). La tradition des cadeaux est aussi très américaine ; au Vietnam ce n’est pas dans notre culture. Nous nous sommes adaptés pour être comme les autres enfants. Les décorations sont comme les autres, elles n’ont rien de particulier. Mes parents n’écoutent pas de musique de noël d’ici, cependant, nous écoutons la musique vietnamienne. Nos traditions de noël remontent à notre immigration ici ; nous n’avons aucun souvenir du temps que nous étions là-bas. »

Le chef Thach à l'oeuvre sur un plat
Phong Thach, chef cuisinier et propriétaire des restaurants Thach et Kaiji. (Photo courtoisie : District Gourmet)

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