Des manifestants à Québec demandent la réforme du mode de scrutin

Sol Zanetti, député solidaire dans Jean-Lesage prend la parole en faveur du mode de scrutin en ce 29 novembreSol Zanetti, député solidaire dans Jean-Lesage prend la parole en faveur du mode de scrutin en ce 29 novembre ; journée de rentrée parlementaire. Crédit photo : Sophie Williamson.

Des étudiants, citoyens et élus se sont réunis devant le Parlement ce mardi pour militer contre la distorsion démocratique au Québec, dénonçant du même souffle le résultat des élections du 3 octobre dernier.

La manifestation est une initiative du groupe non partisan Mobilisation Citoyenne pour une Réforme du Scrutin. Le groupe Mouvement démocratie nouvelle (MDN), des étudiants de la Faculté de philosophie de l’Université Laval ainsi que des élus péquistes et solidaires étaient aussi présents pour prendre la parole.

L’Association générale des étudiantes et étudiants prégradué(e)s en philosophie (AGEEPP) est d’ailleurs la première association étudiante à se mettre en grève pour la cause.

Les manifestants réunis devant le Parlement mardi le 29 novembre
Les manifestants réunis devant le Parlement mardi le 29 novembre. Crédit photo : Sophie Williamson.

Dénoncer la distorsion historique

L’ex-ministre du Parti québécois (PQ), ancien président de l’Assemblée nationale et maintenant dirigeant de l’organisme MDN (Mouvement démocratie nouvelle), Jean-Pierre Charbonneau, lutte activement pour la réforme.

Selon lui, la distorsion historique des dernières élections est une injustice flagrante qui ne doit pas être tolérée. « Le mode de scrutin est plus injuste que jamais », lance-t-il.

Il rappelle que le Parti conservateur se retrouve sans aucun député avec presque 13 % des voix recueillis au Québec.

Dans le même esprit, le député solidaire Sol Zanetti déclare que les gens qui travaillent au Parlement « viennent pour servir la démocratie québécoise et les peuples » et non « leurs intérêts partisans ».

Il continue en affirmant avoir trouvé un argument pour convaincre la Coalition avenir Québec de réformer le mode de scrutin ; soit un argument identitaire.

« La représentation des voix politiques dans un Parlement, c’est un enjeu identitaire […] soutient Sol Zanetti. Presque 60% des votes exprimés ont voté pour quelque chose d’autre que 90 députés de la CAQ au gouvernement. Ces voix-là ne sont pas représentées. Ce qu’on a dans le Parlement ça ne représente pas la société québécoise. C’est notre identité comme peuple qui est bafouée. Ce qui va se décider, ça ne sera pas nous. »

Le dirigeant de Mouvement démocratie nouvelle (MDC), ex-ministre du Parti québécois (PQ) et ancien président de l’Assemblée nationale, Jean-Pierre Charbonneau
Le dirigeant de Mouvement démocratie nouvelle (MDC), ex-ministre du Parti québécois (PQ) et ancien président de l’Assemblée nationale, Jean-Pierre Charbonneau. Crédit photo : Sophie Williamson.

« Abolissons la monarchie au Québec »

Les manifestants déclarent que la démocratie est bafouée, puisque la volonté populaire n’est pas réellement entendue. Les critiques à l’égard du premier ministre François Legault ont donc fusé de toutes parts, vu son refus de changer le mode de scrutin.

« Comment peut-on faire confiance à quelqu’un qui avait signé une entente historique avec d’autres partis politiques ici au Parlement, se questionne Jean-Pierre Charbonneau. Il avait commencé à respecter sa parole et tout à coup, il décide de renoncer. Cette trahison de François Legault est quelque chose d’historique, de méprisant et de révoltant. » 

L’ancien président de l’Assemblée nationale demande au premier ministre, qui « s’est engagé à ne rien faire », à revenir sur sa décision et à « faire honneur à sa parole ».

Il dénonce le fait que les intérêts partisans de la Coalition avenir Québec passent avant la justice, l’égalité et la démocratie représentative. « Savez-vous qu’au Québec, on réclame une réforme du mode de scrutin depuis 1890 ? », s’insurge-t-il sous les cris d’assentiment.

Pascal Bérubé, député péquiste de Matane-Matapédia, proclame d’abord que « ce n’est pas un enjeu d’intellectuel ». Il dénonce le fait que « des non élus qui entourent le premier ministre ont décidé que c’était une bonne chose de ne pas réformer le mode de scrutin » ; chose qu’il qualifie « d’ironie totale ».

« J’ai envie que le Québec soit un modèle démocratique, lance-t-il. On est capable d’y arriver ; le moment est venu. » Il assure que lui, Joël Arseneau et leur chef Paul St-Pierre Plamondon « porteront le message » de la réforme à l’Assemblée nationale.

« Je suis un élu du peuple québécois et j’entends faire de ce mandat pendant quatre ans un moment privilégié chaque jour pour faire valoir cette cause, conclut Pascal Bérubé. Vous pouvez compter sur nous. » 

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