Améliorer la qualité de vie dans le Vieux-Limoilou

Le président du Conseil de quartier du Vieux-Limoilou, Raymond Poirier.Le président du Conseil de quartier du Vieux-Limoilou, Raymond Poirier. Photo : Gabriel Côté

Dans le cadre d’une série d’articles réalisés auprès de différents conseils de quartier, j’ai discuté avec Raymond Poirier, président du conseil de quartier du Vieux-Limoilou, afin de cerner les principaux enjeux qui touchent le quartier.

Investi depuis 6 ans dans le conseil de quartier, Raymond Poirier nous parle de l’enquête réalisée en 2019. Bilan des défis et problématiques du quartier auprès de 915 résidents, elle a permis de définir les priorités du quartier pour les années suivantes. Trois grands axes en résultent : La qualité de l’air, la cohabitation des modes de transport et l’accessibilité du logement. 

La qualité de l’air : sempiternel enjeu de Limoilou

En mai 2022, l’initiative citoyenne Limoil’Air visait à mesurer la qualité de l’air à Limoilou. En 2012, déjà, les citoyens se mobilisaient au sujet des particules de nickel dans l’air. Après plus d’une décennie de mobilisation, le conseil insiste sur la nécessité d’enfin agir concrètement pour la qualité de vie des résidents.

«Dans le contexte où ça fait 10 ans qu’on sait qu’il y a un problème, il y a nécessité d’amener des correctifs. Les résultats d’études qui vont sortir au courant de la prochaine année sont nécessaires pour aider les émetteurs de polluants et les décideurs politiques à prendre action. Mais l’action devra se faire sentir rapidement

La question de la qualité de l’air en basse-ville est un sujet largement considéré et relayé. Le 13 novembre, le Globe and Mail relayait les préoccupations des citoyens de Limoilou. Dans un quartier fortement densifié et situé à côté d’une zone industrielle, le conseil appelle les industries à prendre en compte cette proximité.

«On lachera pas le morceau tant qu’il n’y aura pas de correctifs mis en place. Les industries ne doivent pas simplement aspirer à être un voisin pas trop dérangeant, mais à être le meilleur voisin possible», rappelle Raymond Poirier.

En réponse à l’enjeu précédent, le verdissement apparaît comme une des solutions pour améliorer la qualité de l’air. À l’échelle municipale, cette solution requiert, selon M. Poirier, un investissement et une volonté politique importante. 

«Il faudra que la ville sorte des budgets pour déminéraliser certains secteurs. Il y a des projets pilotes mis en place, mais il en faudra plus. Des opportunités de verdissement arrivent avec le tramway, mais il faudra que ce soit amplifié. » Une dynamique qui est sur la bonne voie, donc, mais qui devra être développée en profondeur pour un Limoilou véritablement vert. 

La cohabitation des modes de transport

L’arrivée du tramway à Québec appelle à une réflexion sur la mobilité. On parle de transports en commun, mais également du vélo ou de la sécurité routière et piétonne. Le président du conseil voit dans cette transition l’occasion de faire de meilleurs liens entre les quartiers. L’occasion également de repenser la structure des rues, de soutenir des modes de déplacement alternatifs.

«La refonte de la 8e avenue va amener des opportunités de modes de transports additionnels et de verdissement. Aussi, on lève un drapeau depuis longtemps au sujet de traverses piétonnes qui ne sont pas sécuritaires. Au niveau du parc d’Iberville, au nord de la 4e avenue, au niveau des corridors scolaires de Saint-Fidèle et Grande-Hermine. Il y a un beau remue-méninges à avoir sur les moyens de déplacement dans le quartier», déclare-t’il.

L’accès au logement et l’accessibilité alimentaire

Quartier familial, Limoilou nécessite, selon le conseil de quartier, une plus grande variété de logements. Ainsi, il y a une nécessité d’amener les promoteurs à intégrer des grands logements dans l’offre immobilière. Raymond Poirier souhaite voir le quartier rester accessible à tous. Garder cette dynamique de bonification sans aller vers une gentrification, en assurant un contrôle des tarifs, en bonifiant le logement social. 

Le président du conseil du Vieux-Limoilou mentionne également la question des ruelles. «Les citoyens et citoyennes ont développé des efforts, la ville a développé des programmes. Il faut que l’enjeu du côté de la collaboration avec Revenu Québec se débloque en 2023.»

Enfin, le dernier enjeu abordé porte sur l’accessibilité alimentaire qui n’est pas présente à dans l’intégralité du quartier. ¨La zone de Stadacona, par exemple, est considérée comme un désert alimentaire, puisqu’il n’y a aucune offre de proximité abordable. «Le conseil de quartier met en place un projet pour 2023 qui répondrait à cette problématique, en plus de la solution des frigos-partage. Cependant, il faudra trouver de nouvelles manières de répondre à ce besoin.»

En conclusion, Limoilou est un quartier conscient de ses problèmes et qui agit pour les régler. « Le conseil de quartier reste l’instance la plus accessible au niveau municipal. On est un vecteur qui peut conseiller, diriger, relayer les préoccupations citoyennes. Les gens peuvent venir pour lancer des idées et des projets» rappelle M. Poirier. 

Pour suivre le conseil de quartier du Vieux-Limoilou, abonnez-vous à l’infolettre, assistez aux rencontres ou consultez leur page Facebook.

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