Chronique : Protéger le français ou protéger son avenir?

francaisLe débat sur la langue est loin d'être terminé au Québec. (Photo : Pixabay)

Il y a un gros débat depuis quelques années à propos de l’avenir de la langue française et de la place de l’anglais au Québec, surtout en éducation. Dans tout ce tourbillon d’avis divergents, on a un peu oublié l’essentiel : les droits et libertés des personnes et la situation réelle.

Par Mélissa Gaudreault

D’un côté, il y a ceux qui défendent fervemment la langue française et pour lesquels l’identité et la culture québécoise n’existent pas sans le français.

De l’autre, il y a ceux qui défendent la liberté de choisir la langue utilisée, qui sont d’accord avec le fait de protéger notre langue mais qui soulignent aussi que l’anglais est essentiel dans notre société.

Qui a raison?

Selon moi, les deux clans ont raison.

Je pense que c’est important de protéger notre langue, qui fait partie de notre identité et de notre héritage et de l’exiger dans certains contextes afin d’avoir une uniformité et une égalité pour tous.

Mais je pense aussi que l’on ne peut pas juste supprimer l’anglais de nos vies, car qu’on le veuille ou non on en a besoin.

Si l’on prend l’exemple des études post-secondaires en anglais, la réalité est simple : pourquoi est-ce que les jeunes auraient le droit de choisir dans quel domaine ils veulent étudier et quel métier ils veulent faire mais qu’on ne leur permettrait pas de choisir s’ils souhaitent le faire en français ou en anglais?

Pensons aux camps d’immersion anglaise comme Explore qui sont financés par le gouvernement pour permettre aux jeunes de perfectionner leur anglais.

La liberté de pouvoir s’exprimer dans la langue de notre choix fait partie de nos droits et libertés.

Pourquoi l’un serait valide mais pas l’autre?

De plus, en empêchant les jeunes à étudier en anglais, on leur enlève beaucoup d’opportunités professionnelles à leur sortie de l’école.

En effet, plusieurs employeurs se renseignent sur les compétences en anglais auprès des jeunes lors d’entrevues d’embauche et ces derniers ne sont souvent pas embauchés en raison d’un niveau insuffisant d’anglais.

On peut également se demander pourquoi l’anglais fait partie du cursus scolaire des jeunes dès l’école primaire mais qu’il serait défendu à partir du cégep?

On pourrait ensuite parler d’immigration. Les gens qui arrivent au Québec doivent suivre des cours de francisation afin d’atteindre un niveau suffisant de français pour être considérés comme des Québécois.

C’est correct de leur demander qu’ils adoptent notre langue et qu’ils l’utilisent au quotidien, surtout dans leur vie professionnelle, mais ils ont aussi le droit de converser dans leurs langues entre eux.

Par ailleurs, le français est l’une des langues les plus difficiles à maîtriser alors je crois que nous devrions leur laisser une chance et les aider à s’ajuster au lieu de les pointer du doigt quand ils décident de parler en anglais quand ils n’ont pas le choix. On peut penser au cas du restaurateur de Québec qui s’est fait critiquer parce qu’il ne parlait pas français.

En plus des raisons nommées précédemment, il faut avoir conscience que le Québec est l’une des seules provinces majoritairement francophones au Canada et que le français n’est pas la langue la plus parlée dans le monde.

L’anglais est comme on le dit souvent la langue universelle ou bien la langue du travail ou quelque chose comme ça et c’est vrai. Si vous voyagez à quelque part dans le monde, vous avez de meilleures chances de vous en sortir en parlant anglais si vous ne parlez pas la langue du pays visité que si vous parlez français. Cela dépend de l’endroit que vous visitez, mais cela reste la réalité.

Si vous visitez des lieux où les habitants parlent espagnol, vous pourrez vous en sortir en parlant français parce que les deux langues font partie de la même famille linguistique et elles vont souvent de pair.

Mais si vous allez ailleurs, que ce soit aux États-Unis, en Europe, en Océanie ou autres, la langue la plus parlée est l’anglais.

C’est donc une nécessité et non pas un atout ou un droit de maîtriser l’anglais.

Alors quand je pense à ceux qui ne veulent pas de l’anglais au Québec, je me dis qu’ils ne réfléchissent pas à toutes les complications que cela amènerait.

Et je crois que les gens ont conscience de l’importance du français, ça fait partie de nos mœurs, donc je pense que l’on devrait avoir un peu plus confiance en nos concitoyens.

Alors, est-ce qu’on devrait protéger le français aux dépends de l’anglais ou est-ce qu’on devrait protéger l’avenir des futures générations?

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