Chronique : Découvrir ce qui est découvert

David Lemelin présente sa chronique Droit de citéDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

Par David Lemelin

Bruno Marchand se fait faire des reproches à propos de sa première mission à l’étranger. Évidemment, comme il réplique plus sèchement depuis un moment, tout de suite, il balaie du revers de la main en disant qu’« on ne s’attend à rien d’autre de l’opposition. »

Je pourrais répliquer que je ne m’attendais à rien d’autre de Marchand en France : qu’il découvre ce que tout le monde a déjà découvert avant lui et qu’il fasse semblant que c’est neuf.

C’est pourquoi, à raison, l’opposition a parlé d’un gars qui « enfonce des portes ouvertes. »

Bin oui.

C’était presque gênant de le voir s’extasier devant les installations françaises en parlant de tout ce qu’on devrait copier. Ça m’a alors rappelé Labeaume qui avait aussi ce réflexe de la découverte qui comblait ses propres vides. Il a tripé sur le miroir d’eau? Il en voulait un. Un carrousel? Il en voulait un, avec Monsieur Caramel comme capitaine.

C’est ce que j’ai vu, à Paris, chez Marchand : un touriste content.

Remarquez, c’est bien qu’il soit enjoué et heureux de ce qu’il voit. Ça lui permet de comprendre ce que les experts en transport et en aménagement du territoire lui ont sans doute déjà dit.

Et puis, je comprends le jeu de la com qui veut nourrir l’impression que le maire donne l’impulsion à tout. On sait que c’est faux, mais pour l’image, c’est positif, croient-ils.

Mais, j’insiste : y’a pas un expert qui connait ce qui se passe en France qui a découvert, grâce à Marchand, ce qu’il fallait faire. Dans l’aménagement du territoire et les transports, comme dans tous les domaines où on dispose d’un savoir considérable, il se fait en permanence des études comparatives, des analyses, pour voir ce qui se fait ailleurs et évaluer la possibilité de s’inspirer de ce qu’on a vu ou lu.

Y’en a qui font ça à longueur de semaine, dans les universités.

Donc, tant mieux si ça donne de l’énergie et des arguments au maire. Tant mieux. Mais, quand un leader politique part en mission, en principe, il essaie de ne pas se donner l’air d’un écolier qui découvre que le carré n’est pas rond. Il cherche plutôt à convaincre de son leadership et de l’utilité pour ses hôtes de bâtir des partenariats avec lui.

Bon. C’était son premier voyage. On va lui laisser le temps.

De toute façon, au retour, il devra néanmoins se défendre, que ça lui plaise ou non. Y compris pour expliquer comment un maire qui se dit ouvert et démocratique répond, concernant le nouveau chef de Québec 21, Patrick Paquet, qu’il « ne va pas perdre son temps à répondre à quelqu’un qui n’est pas élu. »

Hé bin, mon cher, y’en a 550 000 autour de toi, des gens non élus. Ça va en faire du monde à qui dire non…

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