La qualité de l’air était au centre du débat dans Jean-Lesage

Débat des candidats dans Jean-Lesage au Centre Mgr. Marcoux. De gauche à droite : Denise Peter (PCQ), Michael Potvin (PQ), Charles Robert (PLQ) et Sol Zanetti (QS). Crédit photo : Sophie Williamson.

Quatre candidats ont discuté ce lundi soir des meilleures solutions aux enjeux urgents de la circonscription de Jean-Lesage, notamment quant à la qualité de l’air qui préoccupe majoritairement les citoyens.

Une chaude lutte se livre actuellement dans la circonscription entre le député solidaire sortant Sol Zanetti et la candidate caquiste Christiane Gamache. Cette dernière était toutefois absente, ce qui avait été fortement critiqué déjà par les autres candidats et qui a été souligné d’emblée par les organisateurs qui lui ont tout de même attribué une chaise.

Michael Potvin, candidat péquiste, a d’ailleurs débuté en notant cette « absence de taille » qu’il estime être méprisant pour la population. Charles Robert du Parti libéral a aussi tenu à dire que selon lui, « les absents ont toujours tort ».

Mots de bienvenue

PQ : Michael Potvin explique s’être lancé en politique pour quatre causes : l’indépendance du Québec, l’environnement, l’entrepreneuriat et pour représenter les citoyens.

QS : De son côté, Sol Zanetti raconte avoir « appris énormément depuis quatre ans » et s’être « fait le bras parlementaire » en tant que député sortant. Il affirme avoir fait avancer plusieurs dossiers, bloquer des projets polluants comme Laurentia et avoir défendu les intérêts des citoyens.

PLQ : Ce sont quatre valeurs qui animent le candidat libéral Charles Robert, soit le développement économique, l’inclusion, la justice sociale et l’environnement.

PCQ : Denise Peter constate quant à elle que plusieurs dossiers « ne sont pas réglés » et entend s’y atteler.

Désintoxifier la soupe

L’enjeu phare pour la circonscription de Jean-Lesage est certainement la lutte pour une meilleure qualité de l’air, la saga du nickel ayant contribué à la frustration générale.

En vue de favoriser un sentiment de sécurité chez les citoyens, Charles Robert du Parti libéral entend redescendre la norme au seuil de 2013 (14 ng/m3), soit avant la hausse. Les autres candidats présents s’engagent d’une même voix à ce retour en arrière qu’ils jugent tous nécessaire. Le candidat libéral ajoute qu’il faut aussi selon lui redonner l’indépendance aux intervenants en santé publique au gouvernement.

Par ailleurs, la candidate Denise Peter propose une solution plutôt originale qu’elle estime « peut-être un peu ambitieuse » pour être mise en oeuvre en quatre ans. Il s’agit de déplacer le transbordement de nickel du côté de la rive-sud dans un secteur industriel de Lévis. Elle ajoute que le nickel est nécessaire au Québec pour fabriquer des batteries, donc pour les voitures électriques,

Michael Potvin s’est à cet égard dit inquiet pour les citoyens de Lévis en remettant en question l’idée de Denise Peter. De son côté, il affirme que « ça prend le courage de nommer les pollueurs ».

Trois autres engagements sont promis par le Parti québécois, soit la transformation d’autoroutes en boulevards urbains, l’établissement d’un portrait clair des polluants et de leur source ainsi que l’accompagnement aux entreprises pour trouver des solutions innovantes.

Ces propositions rejoignent celles de Québec solidaire à quoi Sol Zanetti ajoute qu’il faut avoir le courage de « mettre les pollueurs au pas » et instaurer des mesures strictes de réduction des émissions polluantes. Il dénonce le fait que « ça fait des années que les multinationales se font des milliards de dollars » au détriment de la santé des citoyens. Il cite en exemple Glencore.

Sol Zanetti s’adresse ensuite à Christiane Gamache, la candidate caquiste absente. « En tant que dirigeante du Parti au Conseil exécutif national pour l’Est-du-Québec, pourquoi n’avoir rien fait pour empêcher la hausse de la norme de nickel ? », a-t-il demandé.

Désenclaver les quartiers

Jean-Lesage est une circonscription qui comporte des défis particuliers concernant la mobilité, les quartiers étant séparés par trois axes autoroutiers.

Denise Peter soutient que le projet du tramway doit être stopper puisqu’il encouragera le trafic et diminuera la mobilité. Elle ajoute que les dalles de béton enclaveront davantage la ville. Ce à quoi Sol Zanetti répond plus tard qu’il s’agit de la « désinformation » de penser les dalles comme « des murailles ». La candidate conservatrice ajoute que son parti propose de rendre le transport collectif gratuit comme solution pour la mobilité active.

À l’égard du discours critique contre le tramway, Michael Potvin affirme avoir « déjà entendu ça dans une élection ». La candidate Denise Peter s’est effectivement présentée sous la bannière de Québec 21 aux dernières élections municipales.

Le candidat péquiste explique pour sa part que le PQ propose un train léger servant uniquement le transport en commun ainsi que la mise en oeuvre de la deuxième phase du tramway. Il ajoute que les terrains vagues d’Hydro-Québec sur la 41e rue pourraient devenir potentiellement un corridor vert avec des jardins communautaires et des logements sociaux.

Le Parti québécois, Québec solidaire et le Parti libéral s’engagent d’ailleurs tous à poursuivre la Promenade Samuel-de Champlain (phase 4).

Sol Zanetti évoque d’ailleurs la vie dans une maison au bord de l’eau avec la vue sur l’Île d’Orléans, avant les années 70 comme « un rêve ». Pour cela, il faut surtout « éliminer la menace du troisième lien » qu’il dénonce comme la « voie de l’étalement urbain ».

Charles Robert explique que la solution du Parti libéral pour améliorer la mobilité implique de reprendre la tracé original du tramway et de l’étirer jusqu’à Lévis.

S’en suit un échange initié par la candidate conservatrice sur le mode de transport utilisé par les candidats pour se rendre au débat. On apprendra plus tard qu’ils sont tous venus en covoiturage.

Le candidat péquiste a tenu à soulever l’erreur qui consiste à opposer l’automobile au transport en commun, appuyé par des applaudissements d’assentiment dans la foule.

(Re)penser la Zone d’innovation

Sol Zanetti affirme d’emblée que le projet de Zone d’innovation est un « classique de projet caquiste qui ne s’ancre pas dans les besoins réels des citoyens ». Il propose d’en faire un lieu pour la création de logements sociaux, de milieux naturels et d’y accueillir des organismes communautaires.

Par ailleurs, tous les candidats sont d’accord pour dire que la participation citoyenne est nécessaire au projet. Denise Peter déplore « le manque de transparence » et juge très intéressant le projet tel que décrit par le candidat solidaire.

Michael Potvin affirme que la Zone d’innovation est une opportunité pour créer un endroit qui accompagne les entreprises québécoises. Il propose aussi d’en fait un centre pour les organismes et la création de nouveaux CPE.

Charles Robert note que le problème est que les associations n’aient pas été partie prenante du projet dès le départ, mais que celui-ci doit avoir une perspective à long terme. Il ne faut donc selon lui pas exclure de favoriser le développement économique et entrepreneurial qui profiterait aux citoyens.

Le candidat libéral souligne aussi que les coûts pour décontaminer les terrains sont faramineux, ce qui rend la création de logements plus compliquée. À cela, Sol Zanetti ajoute que l’important dans ce dossier est surtout de rompre avec la formule « le public décontamine et le privé en profite ».

Renverser la crise du logement

Au sujet de la crise du logement, Denise Peter soutient que la pénurie de main-d’oeuvre implique de donner aux locataires « le choix d’où ils veulent vivre » plutôt que de construire de nouveaux logements, faute de travailleurs de la construction. C’est pourquoi son parti propose une allocution logement ; pour « investir dans les citoyens et non dans le béton ».

Les trois autres candidats s’entendent pour investir davantage dans la construction de logements sociaux. Le député solidaire affirme que la solution passe aussi par le contrôle des loyers et un moratoire sur les rénovictions. Il dénonce que les propriétaires aient « le gros bout du bâton », ciblant plus spécifiquement les compagnies qui imposent des hausses salées à leurs locataires.

Michael Potvin seconde Sol Zanetti et ajoute que les Airbnb doivent être mieux encadrés. Il suggère aussi de trouver une façon de financer les organismes pour la rénovation des appartements désuets qui pourront servir ensuite à la communauté. Il faut selon lui et son adversaire solidaire endiguer la flambée de la construction de condominiums ou appartements luxueux qui contribuent à la crise du logement.

Soigner les citoyens

La candidate conservatrice reprend l’idée d’investir dans les êtres humains au lieu du béton dans le domaine de la santé. La solution d’après son parti est de décentraliser le système de santé par la privatisation. Elle note que ce n’est pas vraiment du privé, que « le mot n’est peut-être pas le bon », puisque les citoyens pourront obtenir des soins de santé au privé avec leur carte soleil.

Sol Zanetti s’oppose directement à cette proposition. Il affirme que le système de santé « n’a jamais été si mal » justement dû selon lui à l’affaiblissement du monopole public au profit de la privatisation. La solution passe d’après le candidat solidaire par le retour à « un vrai système de santé public », par des CLSC ouvert 24/7. Michael Potvin est du même avis et souhaite que les CLSC redeviennent la porte d’entrée à proximité des soins.

Le candidat solidaire propose aussi que Info-Santé devienne le guichet unique par lequel tous les citoyens pourraient passer pour obtenir un rendez-vous médical. Il privilégie le téléphone, soit de « parler à des humains », contre l’utilisation d’internet qu’il juge discriminatoire.

En outre, tous les candidats s’entendent sur l’importance d’offrir davantage de soins à domicile.

Mots de la fin

PCQ : Denise Peter promet en terminant de s’attaquer au problème de l’augmentation du coût de la vie. Le Parti conservateur propose ainsi une baisse d’impôts pour « redonner de l’argent dans le porte-feuille des Québécois » et arrondir leurs fins de mois.

Elle ajoute que son parti est nouveau, mais qu’il a eu une influence en ce qui concerne les mesures sanitaires, « juste en posant des questions ». Selon Denise Peter, « c’est ce qu’il continuera de faire » s’il est élu le 3 octobre prochain.

QS : Pour Sol Zanetti, les quatre dernières années ont été les plus belles de sa vie. Il met par ailleurs en garde les citoyens en référant à l’augmentation de la norme de nickel du gouvernement de la CAQ. « Imaginez ce qu’ils vont se permettre s’ils gagnent le comté », a-t-il conclu.

PLQ : Charles Robert a tenu à insister sur le plaisir qu’il éprouve d’avoir la chance de discuter avec les citoyens. « J’aime beaucoup Sol Zanetti, révèle-t-il en riant, mais j’espère que vous allez voter pour moi. » 

PQ : Michael Potvin a tenu avec de terminer à présenter le projet de l’indépendance comme celui « qui fait rêver un peuple ». « Je rêve qu’on s’assume, lance-t-il sous les applaudissements. Je vais m’assurer que dans Jean-Lesage, au prochain référendum, on vote Oui en majorité. »

Le débat a été organisé par un collectif citoyen en collaboration avec Monlimoilou, CKRL 89,1 et le Centre Mgr Marcoux.

Commentez sur "La qualité de l’air était au centre du débat dans Jean-Lesage"

Laissez un commentaire

Votre courriel ne sera pas publié.


*


Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.