Claude Villeneuve : changer Québec, une question à la fois

tramwayLe chef de l'opposition officielle, Claude Villeneuve, a été choisi comme chef de l'opposition officielle peu après son élection. Photo : Gabriel Côté.

Élu comme conseiller municipal de Québec en novembre, puis choisi comme chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve ajoute la politique municipale à sa longue feuille de route politique. Le Carrefour revient sur les premiers mois du chef de Québec d’abord à l’hôtel de ville.

Par Juliette Nadeau-Besse

Surpris par la « courbe d’apprentissage abrupte » du conseil municipal, Claude Villeneuve s’est étonné du vaste champs des responsabilités du municipal. « Je ne pense pas qu’au moment où je me suis embarqué là-dedans j’étais conscient à quel point les villes s’occupent de beaucoup d’affaires. » Le chef de l’opposition de désole de la faible participation citoyenne aux élections municipales : « S’ils savaient à quel point on s’occupe des affaires qui sont importantes dans leur vie, peut-être qu’ils participeraient plus. »

Élu comme conseiller municipal au même titre que ses collègues, son style de chefferie demeure collégial et collaboratif, explique l’ancien chroniqueur. Bien que stimulant intellectuellement, le défi de devoir se positionner sur mille et un enjeux dans une même journée est demandant. « Comme chef, je suis dans les sujets de tout le monde, » ajoute Claude Villeneuve.

Défis et fiertés

Le principal défi pour un conseiller municipal est de ne pouvoir répondre à tous les besoins des citoyens, constate Claude Villeneuve. Bien que la politique municipale soit « à hauteur d’homme », le conseiller est souvent interpellé pour des enjeux sur lesquels il n’a aucun contrôle.

Claude Villeneuve et son équipe sont également confrontés aux défis d’être campés dans les bancs de l’opposition. « On fait entendre nos préoccupations, mais ce n’est pas nous qui décidons. » Toutefois, il estime sincèrement qu’en posant des questions et en intervenant au conseil municipal, son équipe contribue à améliorer les décisions prises par l’administration Marchand.

Pour conseiller de Maizerets-Lairet, l’opposition est responsable d’être consciente des limites et contraintes de l’administration. « Dans l’atmosphère de collaboration implantée avec l’équipe du maire, on ne demande pas l’impossible. » Le rôle de l’opposition officielle est d’imposer des débats constructifs et de surveiller l’administration. Il se dit fier du rôle d’opposition jouée jusqu’à maintenant par son équipe.

« C’est facile dans l’opposition de dire que tu règlerais tout, que tu baisserais les taxes, que les rues seraient déneigées en une nuit et que les nids de poules disparaîtraient le premier avril. » – Claude Villeneuve

Par ailleurs, le chef de l’opposition officielle souligne la « loyauté première aux citoyens » qu’il partage avec Jackie Smith, cheffe de Transition Québec. Plusieurs conseillères municipales de Québec d’abord ont collaboré avec Smith sur des enjeux comme les produits d’hygiène menstruelle durables ou les feux extérieurs. « On n’a vraiment pas une approche territoriale, » se félicite Claude Villeneuve.

Partis différents, objectifs communs

Militant de longue date pour le Parti Québécois, Claude Villeneuve ne perçoit pas les divisions de familles politiques aussi fermées en politique municipale que provinciale. Tant dans l’opposition à Bruno Marchand – un ancien péquiste – que dans les différentes familles politiques au sein de sa propre équipe, Claude Villeneuve voit d’un œil positif la proximité entre les différents acteurs de la politique à Québec.

Des partisans de Québec Solidaire et du Parti Libéral du Canada se côtoient au sein de son parti avec des objectifs communs, se réjouit Claude Villeneuve. « C’est très stimulant. Moi comme individu j’ai l’impression que j’apprends beaucoup, à travailler avec des gens qui viennent du cultures politiques différentes. […] C’est plus facile de faire ressortir l’intérêt de la ville dans ce temps-là. »

Par ailleurs, Claude Villeneuve se défend d’avoir les mêmes orientations que Québec Forte et Fière et Transition Québec. Il estime qu’un nouveau mouvement en politique municipale met de l’avant des enjeux de qualités de vie qui pourraient sembler « de gauche », mais qui bénéficient simplement aux citoyens. Malgré des objectifs communs avec l’équipe Marchand, Claude Villeneuve valorise l’importance d’un débat sur les moyens pour y arriver.

Avenir du parti

« On a un travail à faire de notre côté pour se définir, » juge le chef de Québec d’abord. La valeur centrale de l’équipe Labeaume, devenue Québec d’abord, demeure la loyauté à la ville de Québec. Selon Claude Villeneuve, le rôle de son parti est de s’assurer que les projets entamés par la Ville, comme le tramway, soient menés à terme.

Ancien rédacteur de discours pour la première ministre Pauline Marois, Claude Villeneuve ne ferme aucune porte quant à son avenir. La mairie, la politique provinciale ou fédérale font partie des possibilités, mais le politicien natif du Lac-Saint-Jean vit sa carrière dans le moment présent. Pour le moment, c’est sur la sphère municipale que Claude Villeneuve sent le plus les impacts tangibles de son travail sur sa communauté. « À 40 ans, avec un jeune bébé, je trouve que là où je peux avoir le plus d’impact sur la qualité de vie de mon enfant et ma famille; c’est là, » lance Claude Villeneuve au sujet de la politique municipale.

Commentez sur "Claude Villeneuve : changer Québec, une question à la fois"

Laissez un commentaire

Votre courriel ne sera pas publié.


*


Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.