Pour Iris Chabout, c’est toujours la saison des champignons. Il y a quelques semaines, elle a lancé Ô Champignon, une petite champignonnière urbaine dans le quartier Saint-Sauveur, qu’elle appelle « un petit coin de forêt au cœur de la ville ».
« Pour moi, les champignons c’est une histoire de famille », raconte Iris Chabout. « Quand j’étais petite, on passait des journées à en chercher dans la forêt. Puis, avec le temps, chacun a trouvé ses coins qu’il garde secrets », rit-elle.
Il y a deux ans, la vie d’Iris Chabout a basculé en raison de la pandémie. Elle occupait alors un emploi de manager dans une compagnie de vêtements pour enfant au Québec et en Ontario. Mais cette compagnie a fermé ses portes, et Iris a été forcée de « trouver autre chose ».
« J’ai toujours été curieuse. J’aime découvrir ce que nous offre la forêt et les jardins. Ça faisait plusieurs années que je m’intéressais à la culture de champignon, et j’ai réalisé qu’il était assez difficile de trouver des produits pour faire cela à Québec. Ça m’a interpellé, et j’ai commencé à en faire pousser toute seule. Après plusieurs essais, le projet d’une champignonnière urbaine est né », explique la femme derrière Ô Champignon.
La conviction qu’un changement dans notre mode de vie est nécessaire est aussi ce qui anime Iris Chabout. « 4% seulement des champignons qu’on consomme au Canada sont produits au Canada », maintient-elle. « En faisant de la culture urbaine, on pratique l’économie circulaire, et on encourage la production et la consommation locale. »
Comment ça marche
La culture de champignons n’est pas une simple affaire, puisqu’il est nécessaire de reproduire le contexte de la forêt, en ville, expose Iris Chabout.
« Il y a des espèces qui sont tout simplement impossible à faire pousser en dehors de la forêt. Le cèpe par exemple a besoin de trop d’essences d’arbres. Quant à la morille, ça commence à se faire, en Chine et en Europe, mais c’est très difficile », dit-elle.
Malgré cette difficulté, Iris parvient pour l’instant à faire pousser cinq variétés de pleurotes, de l’hydne hérisson, et de la pholiote adipeuse.
« On part d’une bonne souche de champignon, on la multiplie en la mettant dans un sac qui sert à cela. Quand le mycélium s’est reproduit, on place le sac dans les bonnes conditions atmosphériques, qui imitent celles où pousserait normalement le champignon. Comme ça, on peut produire des champignons à l’année! », explique Iris Chabout.
Concours
L’entrepreneure participe actuellement au défi OSEntreprendre. Elle a gagné au niveau local, et cela lui a permis d’avoir accès à de l’accompagnement et à de la formation, notamment en ce qui concerne les réseaux sociaux. Au niveau régional, elle a remporté une bourse de 1500$. Elle est finaliste au niveau national, où elle pourrait recevoir une bourse de 10 000$.
Une campagne de sociofinancement est aussi en cours sur le site de La Ruche. La campagne, qui se termine dans deux semaines, en est actuellement à un peu plus de la moitié de son objectif de 5000$.
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