Troisième lien : « Jeudi passé, on a pris un serpent », dit Bruno Marchand

Le maire de Québec, Bruno Marchand, en point de presse le 19 avril 2022.Le maire de Québec, Bruno Marchand, en point de presse le 19 avril 2022. Photo : Ville de Québec, capture d'écran

S’il refuse toujours de se déclarer ouvertement pour ou contre le troisième lien, Bruno Marchand parait de plus en plus sceptique à l’égard du projet. En point de presse lundi après-midi, le maire de Québec a émis de nombreux doutes quant à l’argumentaire du gouvernement de la CAQ qui sert à justifier le projet.

Par Gabriel Côté

D’emblée, M. Marchand a rappelé que si un troisième lien doit se construire entre Québec et Lévis, cela devra se faire, selon lui, sans qu’il y ait d’étalement urbain.

« Si le ministre nous dit qu’il y a de l’étalement urbain, pis que ce n’est pas grave et que c’est une bonne chose (…), c’est sûr qu’on ne peut pas s’entendre », a-t-il déclaré. « Je ne peux pas être pour l’étalement urbain, parce que nous sommes nombreux à être préoccupés que si on veut avoir un impact sur les changements climatiques, ben il faut agir. Agir, ça veut dire agir sur les causes principales de notre incapacité à atteindre nos cibles, et l’étalement urbain est l’une des causes », a ajouté le maire de Québec.

Alors que certains pourraient accuser Bruno Marchand de s’opposer au développement de la rive-sud de Québec, le principal intéressé maintient au contraire qu’il est favorable à ce développement, mais qu’il faudrait selon lui faire les choses dans un autre esprit. Pour ce faire, M. Marchand distingue entre l’étalement urbain, et ce qu’il appelle « l’occupation du territoire ».

« Tant mieux que Bellechasses se développe économiquement et socialement, on est pour ça l’occupation du territoire au Québec (…). L’occupation du territoire, ce sont des gens qui occupent un territoire, qui le font vivre, qui amènent une vitalité, une vitalité économique, et tant mieux. L’étalement urbain, ce sont des gens qui vivent à distance des lieux où ils travaillent et où ils consomment et qui sont obligés de faire régulièrement, voire tous les jours, un déplacement de 30, 40, 60 km, en auto », a-t-il expliqué.

Selon le maire de Québec, le projet de troisième lien, dans la mouture qui a été présentée jeudi dernier, n’est peut-être pas le meilleur moyen de favoriser une telle occupation du territoire. Et si le gouvernement provincial fait valoir qu’il s’agit, avec son projet, de faire un « rééquilibrage » sur la rive-sud, qui est plus développée dans certains secteurs que dans d’autres, le maire de Québec croit que ce sont là des jeux de langage.

« Vous pouvez appeler ça un rééquilibrage, c’est juste un synonyme pour étalement urbain. On a permis l’étalement à l’est, on va permettre maintenant un étalement à l’ouest parce que Chaudière-Appalaches est en train de chavirer, comme le Titanic », a-t-il dit en affichant un sourire ironique.

Malgré tous ces écueils, le maire croit qu’il est trop tôt pour se dire pour ou contre le projet. Il lui est en effet impossible d’appuyer le troisième lien dans sa forme actuelle. Mais compte tenu de l’état d’avancement embryonnaire du projet, il pourrait changer, ce qui fait qu’il serait prématuré de s’y opposer sans nuance, pense-t-il.

Que faire alors ? Bruno Marchand croit qu’il est possible d’adopter une « vision globale », et d’améliorer la mobilité entre les deux-rives en multipliant les moyens de se déplacer. Entre autres choses, le maire de Québec a suggéré des navettes qui pourraient transporter des cyclistes, des piétons et des automobilistes d’une rive à l’autre, à divers endroits.

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