Tramway : Marchand presse le gouvernement d’autoriser la Ville à lancer les appels de propositions

Montrant quelques signes d’impatience, le maire de Québec a interpellé le gouvernement Legault pour obtenir le plus rapidement possible les autorisations nécessaires pour lancer les appels de propositions pour le projet de tramway.

Par Gabriel Côté

Il y a un sentiment d’urgence à la Ville, qui réclame que le gouvernement émette deux décrets qui permettront de lancer les appels de propositions pour le matériel roulant et pour les infrastructures.

C’est que la Ville comptait lancer l’appel de propositions pour le matériel roulant ce mardi, un scénario qui parait de moins en moins envisageable à mesure que les heures passent.

Dans un communiqué, la Ville a dit « faire ses devoirs », et elle appelle le gouvernement à faire de même, notamment pour éviter que des retards entrainent des hausse de coût, alors que « le projet de tramway est prêt à devenir une réalité. »

« Les travaux préparatoires sont en cours et toutes les dépenses réalisées jusqu’à présent l’ont été dans le respect des prévisions. Deux consortiums ont confirmé leur intérêt à construire le matériel roulant et deux autres à réaliser les travaux d’infrastructure.  Le gouvernement du Québec doit maintenant autoriser la Ville de Québec à lancer les appels de propositions afin que la concurrence permette aux contribuables de bénéficier des meilleurs coûts possibles », peut-on lire dans le communiqué.

Photo : Ville de Québec

Selon le maire, qui maintient que c’est une « responsabilité historique » de réaliser le projet de tramway, il n’y a « aucune raison de retarder davantage le lancement des appels d’offre », alors qu’il est urgent d’agir pour contrer les effets des changements climatiques.

Dans l’obscurité

La prochaine réunion du conseil des ministres aura lieu ce mercredi, et Bruno Marchand avoue ne pas savoir s’il aura les décrets dont il a besoin après cette rencontre, et il s’explique mal pourquoi le gouvernement provincial tarde à les émettre.

« Ils ont besoin d’une signature du gouvernement fédéral qui s’engage à respecter son engagement de 40% dans l’ensemble des coûts, ce avec quoi je suis tout à fait d’accord (…). Cependant, moi mon propos c’est de dire qu’on n’a pas besoin de ça pour émettre un décret », a-t-il déclaré.

Pour le maire, la question de la répartition des coûts pourrait très bien se poser plus tard.

« L’émission des décrets, ce n’est pas le moment où on impute des dépenses au gouvernement du Québec, à la Ville, et au gouvernement fédéral. C’est quand on va ouvrir les enveloppes des appels de propositions à l’automne que là on va pouvoir se dire : ‘’voilà comment le projet coûte, et voici, à la lumière de ce que nous avons fait et de ce que les consortiums proposent, quels sont les impacts financiers », a ajouté Bruno Marchand.

En outre, M. Marchand a a du mal à s’expliquer une contradiction apparente dans l’attitude du gouvernement, qui attend d’obtenir une signature formelle de la part du fédéral sans toutefois faire de demande formelle allant en ce sens.

« Si on décide de faire une demande en temps et lieu au fédéral quand on sera prêt (…), n’attendons pas la réponse du fédéral qui viendra nécessairement plus tard si on a besoin de faire une demande. Ce que je comprends, c’est qu’on veut une signature formelle. Le fédéral, il ne fera pas de signature formelle sans demande officielle », a-t-il remarqué.

Qui va payer ?

Alors que la Ville doit déjà gérer des hausses de coût dans ce projet, un retard dans le calendrier entrainerait d’autres dépassements. À la question de savoir qui payera la facture dans cette éventualité, Bruno Marchand a simplement soupiré qu’ « on va voir ».

« C’est pour ça que moi j’espère qu’on pourra lancer bientôt les appels de propositions (…) On ne veut pas, on ne souhaite pas qu’il y ait des coûts supplémentaires. Ça ne vaut pas la peine d’ajouter des bâtons les roues. L’air d’allée se prend (…), les commentaires qu’on reçoit sont extrêmement positifs (…). »

Non-négociable

Confronté à l’hypothèse selon laquelle le gouvernement provincial essaierait d’utiliser son rapport de force pour obtenir l’accord du maire de Québec par rapport au projet du troisième lien, en échange de l’émission des décrets dont a besoin la Ville pour continuer de faire avancer le projet de tramway, Bruno Marchand s’est montré catégorique.

« Moi, je vais vous le dire, je vais toujours défendre Québec. Ils vont me trouver sur leur chemin s’ils ne sont pas prêts à soutenir Québec comme ils le disent. Et quand ils le disent, moi je les sens sincère. Maintenant, c’est un exemple, on a besoin de ça », a-t-il dit.

« Mais je ne prêterai pas d’intentions au gouvernement, a nuancé M. Marchand. Si ça arrivait cette demande-là, je ne marchanderai jamais. Je veux analyser chaque projet en-soi et pour-soi (…). Je ne suis pas à vendre et je ne serai pas à vendre. En ce sens-là, si ça arrivait (…), ce serait non. »  

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