Anne Peyrouse souhaite « abattre les frontières » avec le nouveau Mois de la poésie

Anne Peyrouse, la nouvelle codirectrice du Mois de la poésie 2022Anne Peyrouse, la nouvelle codirectrice du Mois de la poésie 2022. Photo courtoisie.

La 15e édition du Mois de la poésie du mois de mai 2022 prendra la forme d’une « grande fête poétique du vivre-ensemble » qui fera l’éloge de la différence entre « les êtres, les genres, les formes poétiques et les autres arts ».

Anne Peyrouse est poète, écrivaine, directrice littéraire aux éditions Hamac et enseignante en création littéraire à l’Université Laval. Elle est la nouvelle codirectrice du Mois de la poésie.

« J’avais envie de relever le défi et de donner une certaine tonalité au Mois de la poésie », affirme-t-elle.

Renouveler la tradition

Le Mois de la poésie s’est habituellement tenu au mois de mars pour faire écho au Printemps des poètes en France. Cette manifestation francophone qui s’appelait originellement « La France en poésie » a été lancé en 1998 et chaque édition met de l’avant un thème particulier comme « Le Désir » en 2021.

Anne Peyrouse explique que le comité organisationnel était fatigué du virtuel et a décidé de décaler l’évènement de mars au mois de mai.

« Il y a aussi une raison essentielle et liée au langage poétique, ajoute-t-elle. Dans les appels de projets, on se retrouvait avec des projets intéressants, mais qui étaient à l’extérieur. On les refusait presque systématiquement à cause de la température alors qu’au mois de mai on va pouvoir les relancer. »

La codirectrice précise aussi qu’il est plus juste de dire qu’au Québec, le printemps est en avril-mai et non au mois de mars. « Pourquoi coller à quelque chose qui nous ressemble pas ? », lance-t-elle. Elle ajoute que mai est un mois de « fête » et « d’épiphanie ».

« Une grande fête poétique »

Anne Peyrouse explique que le Mois de la poésie 2022 prendra la forme d’une fête poétique « du vivre-ensemble » sous le thème de la solidarité. Cette « tonalité » a été inspirée par les vers suivants d’Alix Renaud : « mais enfin je dis moi / moi tout cela / oui moi / qui ne vaux rien sans Toi ».

L’évènement mise donc sur la pluralité de la parole poétique ; une parole « plurielle, vivante, foisonnante, qui s’immisce partout et dans tous les milieux ».

« Je voulais créer une mappemonde poétique et une mappemonde humaine, poursuit Anne Peyrouse. Le but dans ce Mois de la poésie est d’aller rejoindre la rive sud dans la région de Chaudière-Appalaches. On a ouvert les frontières ; que ce soit celles des rives, les frontières humaines, de pays ou les frontières d’âges. » 

Le but de l’évènement est donc de faire « l’éloge de la non-frontière », de célébrer « la présence de l’autre qui fait partie de nos vies ».

Anne Peyrouse ajoute que le Mois de la poésie s’adresse à tout le monde. « On a des récitals où la parole est accessible, soutient-elle. Je pense aussi à un très beau spectacle fait par des jeunes. Je suis certaine que les coeurs vont vibrer, même chez des gens qui n’apprécient pas le langage poétique ou le trouvent trop complexe. Cette thématique humaine va engager les gens. » 

Par ailleurs, le comité est en réflexion par rapport à la possibilité d’inclure davantage les enfants ou les plus jeunes. La codirectrice assure que les choses vont bouger.

Un avant-goût de la programmation

Bien qu’elle ne soit pas encore dévoilée, Anne Peyrouse donne un avant-goût de ce à quoi on peut s’attendre pour la 15e édition du Mois de la poésie, le comité misant avant tout sur la variété.

« Ça va du récital où on se laisse bercer par le langage à des activités qui réunissent d’autres arts avec la poésie comme l’art visuel, la danse, la peinture et la musique, affirme-t-elle. Il y aura un superbe spectacle final où il y aura de la chanson avec des textes d’un grand poète. Ça va vous étonner. Il y aussi des conférences assez intellectuelles. » 

Anne Peyrouse explique que des formations auront lieu, une nouveauté pour l’évènement. Sur la rive-sud, une « grande exposition performance » avec 12 artistes est aussi prévue.

Le Mois de la poésie se déroulera dans des endroits très différents comme les librairies, théâtres, crêperie, bars, lieux patrimoniaux et organismes culturels de la ville de Québec.

La poésie : « une parole qui vise l’essence humaine »

« Je pense que la poésie va rejoindre des fibres humaines. En confinement on est à la fois très solidaires et très éloignés, affirme Anne Peyrouse. Le fait de sortir du confinement, de rencontrer les autres et d’avoir une parole qui va vers le noyau de l’être ou l’essence de l’être, ça fait du bien. J’ai l’impression que le confinement nous a amené à une réflexion peut-être plus essentielle ou existentielle importante que ce qui est superficiel. On a besoin de la rencontre des autres. »

Elle invite donc tous les citoyens à venir « bercer l’humanité en eux » au Mois de la poésie.

La remise du prix Geneviève-Amyot ainsi que le dévoilement de la programmation 2022 auront lieu au mois de mars.

Commentez sur "Anne Peyrouse souhaite « abattre les frontières » avec le nouveau Mois de la poésie"

Laissez un commentaire

Votre courriel ne sera pas publié.


*


Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.