Le devoir d’implication de Louis-H. Campagna

Louis-H. CampagnaPhoto : Courtoisie

Louis-H. Campagna est un habitué des conseils de quartier. Secrétaire à la fondation du conseil de quartier Vieux-Québec – Cap-Blanc – Colline parlementaire, il a aussi exercé, entre 2010 et 2012, le rôle de président du conseil de quartier de Saint-Roch, duquel il est actuellement le secrétaire. Il ne craint pas de s’exprimer sur des enjeux controversés, comme l’implantation d’un centre de consommation supervisée ou le déménagement de Lauberivière.

Par Simon Bélanger

Louis-H. Campagna n’avait pas à regarder très loin pour lui donner le goût de l’engagement dans sa communauté. Son père, Jean-Louis Campagna, est derrière la fondation du Centre de prévention du suicide de Québec.

Pompier de formation, il a d’abord travaillé à Sillery, dès l’âge de 20 ans, avant de se joindre à temps plein au service d’incendie d’une nouvelle Ville de Québec, issue des fusions municipales. M. Campagna a été attitré aux opérations pendant huit ans, avant de compléter huit autres années comme lieutenant à la formation.

Au-delà de son implication professionnelle, il a toujours ressenti le besoin de s’engager.

« J’ai tendance à m’impliquer, peu importe où je m’établis. Jeune homme, je me suis établi dans le Vieux-Québec et je me suis impliqué là. Quand j’ai déménagé pour fonder une famille dans Saint-Roch, je me suis impliqué ici », raconte M. Campagna.

Site de consommation supervisée

L’implantation d’un site de consommation supervisée pour les usagers de drogues ne s’est pas faite en criant ciseau. Portant auparavant le nom de site d’injection supervisée, ce type d’établissement était d’abord considéré illégal, avant que la Cour suprême du Canada ne statue, en septembre 2011, que ces sites avaient le droit d’opérer, en mettant en priorité le droit à la sécurité des citoyens, devant les objectifs de répression des drogues.

Pour Louis-H. Campagna, alors président du conseil de quartier de St-Roch, l’une des plus grandes réussites de son mandat, c’est la tenue d’audiences publiques concernant l’implantation de ce site.

« Les deux pouvoirs des conseils de quartier, c’est le pouvoir d’initiative et le pouvoir de consultation. Nous, on a pris l’initiative de faire une consultation », se rappelle M. Campagna.

Il demeure très critique de la façon de mener le dossier par l’administration Labeaume à l’époque, alors qu’il affirme que les élus ont menacé de refuser le budget prévu pour les consultations publiques et qu’il ressentait des pressions venant du politique.

C’est finalement le 31 mars 2021 que l’Interzone, un site permettant la consommation supervisée, a ouvert ses portes au 60, rue Saint-Vallier Est, dans les anciens locaux de la clinique communautaire SABSA.

« Je pense que l’atterrissage de ce site-là, qui est géré par SABSA, c’est une réussite », se réjouit M. Campagna.

Il est persuadé que les initiatives prises en amont par le conseil de quartier de Saint-Roch ont permis de faire avancer l’acceptabilité sociale du projet. M. Campagna affirme que le CIUSS de la Capitale-Nationale s’est servi des documents produits pour alimenter l’analyse de besoin et l’étude de faisabilité du projet.

Déménagement difficile pour Lauberivière

Pour lui, cette démarche en amont autour du site d’injection supervisée est d’ailleurs ce qui a fait défaut dans le dossier du déménagement du refuge de Lauberivière à son emplacement actuel, sur la rue du Pont, et qui a mené à des problèmes qui auraient pu être en partie évités.

Rappelons que les résidents vivant dans les environs du refuge déplorent entre autres des problèmes de vandalisme, de nuisance sonore, de présence d’excréments, de vols, de prostitution et de trafic de drogue.

M. Campagna ne veut pas jeter le blâme sur Éric Boulay, le directeur général de Lauberivière, encore moins sur la population itinérante. Pour lui, la responsabilité incombe plutôt à la Ville de Québec et au CIUSSS de la Capitale-Nationale.

« Non seulement il y a eu échec de l’acceptabilité sociale, mais il y a eu un bris de confiance entre la population et les grandes institutions qui sont impliquées dans le déménagement », déplore Louis-H. Campagna.

Il se désole également d’intrusions qui se sont produites dans les premiers jours de 2022, dans la coopérative d’habitation L’Îlot-Fleurie, dont il est lui-même président.

M. Campagna regrette également l’absence d’une zone d’absorption autour de l’Auberivière. À l’ancien emplacement, le stationnement du refuge et la zone de l’Îlot des Palais permettaient de répartir la population itinérante, alors que celle-ci est agglutinée actuellement autour du bâtiment.

« Ici, ils ont parachuté cet immeuble dans un secteur densément habité, sans qu’il y ait une zone d’absorption dans le sens du monde. On dirait qu’il n’y a pas eu de planification et de gestion de risque », affirme M. Campagna.

Pour lui, si la Ville de Québec et le CIUSSS de la Capitale-Nationale reconnaissent leur responsabilité et présentent des excuses, il sera plus facile d’aller de l’avant et de travailler en collaboration pour trouver des solutions qui seront à l’avantage des gens fréquentant Lauberivière et des résidents qui vivent dans le secteur.

Il reconnaît quand même que le conseiller municipal Pierre-Luc Lachance, ancien d’Équipe Labeaume et maintenant de Québec forte et fière, avait reconnu, lors d’une assemblée récente du conseil de quartier, que la Ville de Québec avait échappé le dossier.

Autres implications

En plus de son engagement au sein du conseil de quartier de Saint-Roch et comme président de la coopérative d’habitation L’Îlot-Fleurie, Louis-H. Campagna est aussi impliqué avec le Haricot Magique, une épicerie coopérative zéro-déchet.

Le modèle coopératif est quelque chose qui lui tient à cœur et sa priorité, lorsqu’il est parti du Vieux-Québec pour s’établir dans Saint-Roch, c’était d’habiter dans une coopérative d’habitation.

Après avoir quitté le Service de protection contre l’incendie de la ville de Québec, M. Campagna s’est aussi lancé dans une maîtrise en gestion des coopératives et des caisses d’épargne et de crédit.

Un autre dossier qui lui tient à cœur est celui de l’accès à l’eau au bassin Louise, pour lequel il milite depuis 25 ans. Le ministre Jean-Yves Duclos, député fédéral de Québec, en avait fait un engagement électoral lors de la campagne de septembre dernier. M. Campagna croit que ce dossier pourrait finalement déboucher d’ici l’été 2022.

Ce serait là la concrétisation d’un autre engagement qui lui tient bien à cœur.  

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