Difficile d’avoir accès à des services et soins vétérinaires

vétérinairesPour plusieurs résidents du centre-ville de Québec, trouver un vétérinaire et obtenir une consultation dans un laps de temps relativement court s'avère un casse-tête. Photo : Pexels.com/Gustavo Fring

Des résidents des quartiers centraux peinent à obtenir un rendez-vous en clinique vétérinaire pour leurs animaux de compagnie. D’après l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec, la difficulté d’accès aux services est toutefois présente partout dans la province et pas juste au cœur de la Capitale.

Par Julie Rheaume

Pour plusieurs résidents du centre-ville, trouver un vétérinaire et obtenir une consultation dans un laps de temps relativement court s’avère un casse-tête.

« (Il est) très difficile de trouver un vétérinaire qui, de un, était disponible avant plusieurs mois et, de deux, aurait accepté de prendre un chien âge de 8 ans et demi que je venais d’adopter. Je me suis fait répondre à une place que les seuls nouveaux chiens qu’ils acceptaient, ce sont les chiots, pas les chiens âgés. Heureusement, il y a une nouvelle clinique à Sainte-Foy qui a pu prendre ma vieille cocotte rapidement », commente Christophe* , un résident de Saint-Roch.

« De mon côté, lors de mon arrivée dans Saint-Roch en mai dernier, ce fut difficile. J’en ai un maintenant, mais je ne peux dire que je suis ultra satisfaite… II fait la job », indique de son côté Kathleen*, qui a finalement pu obtenir des services à la même nouvelle clinique de Sainte-Foy que Christophe.

« J’ai attendu trois mois pour une première consultation (pour ma jeune chatte) vers la fin de 2020 et pour son rendez-vous de stérilisation à la clinique vétérinaire du Vieux-Limoilou », raconte Maxime*, un Limoulois.

Hélène*, une résidente de la Basse-Ville, a dû quant à elle faire croire que les deux jeunes animaux de sa progéniture récemment partie en appartement étaient les siens. Sa clinique de longue date n’acceptait pas de nouveaux clients et l’enfant d’Hélène ne pouvait y obtenir de rendez-vous pour ses bestioles, a-t-elle affirmé.

Longue attente

Au centre-ville, on trouve trois cliniques de médecine vétérinaire : la Clinique vétérinaire du Vieux-Limoilou, la Clinique vétérinaire du Faubourg (Montcalm) et la Clinique vétérinaire Saint-Sacrement. Une autre clinique, celle de Cimon, est située non loin, à Vanier.

La Clinique vétérinaire de la Capitale, dans Lairet, a quant à elle fermé définitivement ses portes. Le suivi des dossiers se fait notamment dans une autre clinique de Beauport.

Le 12 janvier, afin de vérifier les délais d’attente, nous avons contacté de manière icognito les cliniques de Limoilou et de Montcalm/Saint-Sacrement afin de demander un rendez-vous pour le tout premier examen d’un nouveau chaton. On disait s’y prendre d’avance en tant que nouvelle cliente : le minet étant toujours en sevrage.

Il fallait alors au minimum quatre semaines pour un premier rendez-vous. Au plus tôt, nous aurions pu obtenir une place le « 12 février » (Vieux-Limoilou) ou au « début mars » (Saint-Sacrement). Au Faubourg, il fallait s’inscrire sur une « liste d’attente de quatre à cinq mois ».

Situation problématique

À l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec (OMVQ) on ne possède pas de données ou de portrait précis de la situation dans la Capitale. L’accès aux services vétérinaires est une problématique qui touche cependant toute la province.

La pénurie de services existait bien avant la pandémie, selon le président de l’OMVQ, Dr Gaston Rioux. Toutefois, la crise est venue compliquer davantage la situation.

L’accès aux services est problématique dans toutes les sphères de la pratique vétérinaire et pas seulement pour les soins aux animaux de compagnie, selon Dr. Rioux. Elle vise à la fois ceux qui œuvrent en milieu fermier et pour les animaux de consommation, les vétérinaire à l’emploi des gouvernements, la pratique équine et les services aux bestioles domestiques, entre autres.

Sur près de 2800 membres, l’OMVQ en compte deux-tiers dont la pratique est vouée aux animaux de compagnie, selon Dr. Gaston Rioux.

La pandémie a aggravé la pénurie, selon Dr. Rioux. En cliniques, les diverses mesures sanitaires font que l’on doit espacer les rendez-vous, donc voir moins de patients. Aussi, les adoptions d’animaux ont augmenté, ce qui signifie des besoins plus grands. Les rendez-vous sont plus nombreux pour les jeunes bêtes de compagnie. Celles-ci ont notamment besoin d’être vaccinées, vermifugées, stérilisées, etc… De plus, l’absence d’employés malades ou en isolement a aussi un impact sur les services rendus.

Des solutions

Quelles sont les solutions pour contrer la pénurie? Pour le Dr. Rioux, plusieurs moyens pourraient venir soulager le milieu surchargé.

Plus d’étudiants et d’étudiantes pourraient être admis à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, à Saint-Hyacinthe.

La solution passe également par un accès plus facile à la pratique au Québec pour les vétérinaires diplômés à l’étranger et par la délégation de certaines tâches à des techniciens en santé animale.

Elle passe aussi par la rétention des vétérinaires en poste, car certains quittent le métier ou réorientent leur carrière, de dire Dr. Rioux.

Respect et courtoisie

Quel message message voudrait lancer le Dr. Gaston Rioux aux propriétaires d’animaux de compagnie en lien avec la pénurie de services ou les longues périodes d’attente avant d’avoir des soins pour son animal? 

« Être patient et courtois » lorsqu’on contacte une clinique, dit-il. L’Ordre a eu écho de plusieurs clients qui sont clairement impolis lorsqu’ils appellent leur vétérinaire.

*Les prénoms ont été changés pour préserver l’anonymat des personnes interviewées.

**Une première version de ce texte a été publiée sur les sites de Monquartier.quebec le 14 janvier 2022. 

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