Nickel : Marchand accuse Villeneuve et Smith de politiser l’enjeu

Le maire de Québec, Bruno Marchand, en point de presse le 17 janvier 2022.Le maire de Québec, Bruno Marchand, en point de presse le 17 janvier 2022. Photo : capture d'écran

Étant depuis plusieurs semaines la cible d’attaques de la part de Claude Villeneuve et de Jackie Smith sur la question du nickel, le maire de Québec, Bruno Marchand, déplore la récupération politique de l’enjeu par ses adversaires.

Par Gabriel Côté

M. Marchand considère que les critiques de ses adversaires font long feu, car ceux-ci ne tapent pas sur le bon clou en le visant, et qu’ils devraient plutôt s’en prendre au gouvernement du Québec, comme c’est lui qui est derrière le projet de hausser la norme de nickel.

« M. Villeneuve et Mme Smith prennent leur position comme ils pensent que c’est nécessaire (…), a-t-il dit. En n’oubliant pas que si ce qui les préoccupe vraiment (…), c’est la norme nickel, que ceux qui ont du pouvoir sur cette norme-là, c’est le gouvernement du Québec. En faisant de la politique, et en disant aux citoyens que ‘’c’est écoeurant que le maire ne se positionne pas’’, je ne pense pas qu’ils agissent au bon endroit. C’est leur loisir de choisir leur cible », a déclaré le maire de Québec, en réponse à une question en point de presse.

Puis, M. Marchand a lui-même politisé l’enjeu en sous-entendant que les motifs de M. Villeneuve et de Mme Smith, quand ils le critiquent en lien avec la norme de nickel, seraient moins nobles qu’ils le paraissent au premier regard.

« Ils ont le droit d’avoir une position, et celle-ci a le droit d’être ferme. Je comprends qu’un et l’autre sont en concurrence pour savoir qui va le mieux représenter Limoilou, alors ils ont leur position à prendre, leur cheminement à faire, leurs annonces à faire, c’est correct, ça fait partie de leurs devoirs et de leur capacité de se positionner là-dedans », a dit Bruno Marchand.

Enfin, le maire de Québec a défendu le processus qu’il compte suivre, qui consiste à former un comité plénier d’envergure qui se tiendra le 3 février, en vue d’une prise de position au conseil de ville quelques jours plus tard, le 7 février. Selon lui, il n’est pas obligé d’être « précipité » comme ses adversaires, et la démarche qu’il préconise permettra « d’avoir un débat démocratique sain » et d’éviter de prendre une position sans avoir pris le temps de considérer tout ce qu’il y a à prendre en compte.

« Ce n’est pas parce que, eux, ils sont précipités, ou qu’ils sont convaincus, que nous on doit faire le même geste dans les mêmes temps. Le délai qu’on a jusqu’au 20 février nous permet d’arriver avec un processus intéressant, Québec 21 l’a dit à de nombreuses reprises : ils souhaitaient que les élus puissent être partie prenante de débats, de décisions, de pléniers qui leur permet d’aller chercher de l’information, de questionner les acteurs et les actrices. Pour moi, les deux ne sont pas antinomiques. On est capable de faire la démarche que nous on fait, de dire aux citoyens qu’on est préoccupés, de dire aux citoyens qu’on va être là avec eux, et en même temps de prendre le temps qui nous est imparti pour bien faire les choses. Il n’y a pas du tout de tentative de noyer le poisson là, au contraire », a lancé le maire de Québec.

Le maire procrastine, dit Villeneuve

Quelques minutes plus tard, le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve, a rétorqué à M. Marchand que la formation d’un comité plénier tient selon lui de la procrastination.

« J’ai rarement vu un politicien se mettre un singe sur l’épaule avec autant d’enthousiasme que ce que le maire fait dans le dossier du nickel (…). Cette idée-là de tenir un plénier, moi la première fois que j’en ai entendu parler j’étais sans connaissance. Ce n’est pas le forum approprié. »

M. Villeneuve a soutenu que comme l’augmentation de la norme de nickel n’est pas un projet de la ville de Québec, ce n’est pas à la municipalité d’organiser des consultations, mais au gouvernement provincial. Selon le chef de l’opposition officielle, il n’est pas question ici d’écouter la science ou non, mais de porter la voix des citoyens.

« Le maire a du personnel autour de lui. Il a deux directeurs de cabinet adjoints dans son équipe, ils sont capables de faire le même travail que nous et de lire les études. Ils peuvent contacter directement les citoyens et les experts. Franchement, rajouter des étapes comme ça au processus, j’y vois presque un peu de procrastination. On a été habitué à plus de leadership que ça de la part de nos maire quand vient le temps de défendre les citoyens », a déclaré Claude Villeneuve.

Smith se défend d’avoir pris position trop rapidement

Même son de cloche chez la conseillère municipale de Limoilou, Jackie Smith, qui croit que dans ce dossier, le maire « freine le processus », en faisant preuve « d’aveuglement volontaire, d’un manque de leadership et d’une absence de courage ».

Accusée de faire preuve de précipitation, Mme Smith a expliqué que malgré un horaire aussi chargé que celui du maire, et qu’avec moins de ressources, elle a trouvé le temps dans les dernières semaines de « faire les revues de presse scientifiques », de « lire les études » à propos du nickel, et de « parler avec les citoyens » de ce dossier.

Enfin, Mme Smith maintient qu’une prise de position de la Ville le 7 février ne laisse pas suffisamment de temps pour que les fonctionnaires municipaux puissent participer aux consultations gouvernementales sur le nickel. « C’est largement insuffisant », croit-elle.

« Le maire a dit qu’on avait le temps en masse. C’est le mot de quelqu’un qui n’a jamais déposé de mémoire lors d’une consultation publique », a-t-elle conclu.

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