Front commun des conseils de quartier contre la hausse de la norme de nickel

Vue aérienne sur le port de QuébecVue aérienne sur le port de Québec. Crédit photo : Philippe Moussette.

Les conseils de quartier du centre-ville unissent leur voix pour s’opposer à la hausse de la norme de nickel proposée par le gouvernement de la CAQ.

Par Gabriel Côté

Les conseils de quartier de Lairet, de Saint-Roch, de Saint-Sauveur et de Vanier ont emboité le pas à ceux du Vieux-Limoilou et de Maizerets pour presser le gouvernement du Québec de reculer dans ses intentions de réviser la norme de nickel.

« Au moment même où le gouvernement du Québec implore ses citoyens de faire de grands sacrifices individuels en raison de la pandémie afin de préserver la santé publique, il élabore un projet de règlement qui nuira directement à cet objectif ! Le resserrement des normes liées aux émissions de nickel est le fruit d’un long combat citoyen pour la qualité de l’air. Ce projet est malheureusement un pénible retour en arrière, non seulement pour les citoyens résidant à proximité du port, mais aussi pour l’ensemble des générations futures », déclare Frédérique Lavoie, présidente du conseil de quartier de Saint-Roch.

Une question de justice

Les différents conseils de quartier déplorent que le projet du gouvernement risque d’amplifier des inégalités en santé, puisque la pollution atmosphérique est déjà considérable dans le secteur de Limoilou. En fait, selon eux, le maintien de la norme de nickel à son niveau actuel est proprement une question de justice environnementale.

« La situation actuelle semble relever d’une véritable injustice environnementale ! Sur le plan de la pollution atmosphérique, nous vivons dans des secteurs qui sont déjà saturés. Depuis des décennies, ce sont nos quartiers et nos résident.e.s qui portent la charge de toutes les infrastructures routières et industrielles que l’on a choisi de construire dans nos milieux de vie.  Il est temps de faire les choses autrement : si on veut faire du développement économique de manière responsable de la part de l’industrie, cela ne peut plus se faire sur le dos de la santé et de la qualité de vie des citoyen.ne.s qui sont à proximité! » ajoute Myriam Nickner-Hudon, présidente du conseil de quartier de Saint-Sauveur.

« Les populations de la basse-ville de Québec sont déjà fragilisées. Pour des secteurs comme Vanier ou Limoilou, les inégalités sociales en santé ont été largement documentées. C’est 5 des 18 indicateurs qui montrent très clairement que ces populations ont une espérance de vie moins longue et ce, dès la naissance, et 5 autres indicateurs qui, eux, mettent de l’avant de façon claire une prévalence marquée pour des maladies pulmonaires. La santé, sans exclusion, devrait pourtant être la priorité numéro un pour la Ville de Québec », indique Nicole Laveau, présidente du conseil de quartier de Vanier. 

« Nous sommes préoccupés quant à l’applicabilité de cette nouvelle norme dans Limoilou. Celle-ci ne pourra qu’ajouter une pression indue sur la qualité de l’air de secteurs comme les nôtres et venir ainsi bonifier un cocktail de polluants déjà trop abondants, alors que le taux de saturation est déjà atteint. Les politiques publiques doivent travailler au bénéfice de la santé de la population et non mettre celle-ci à risque », conclut Jean-François Vallée, président du conseil de quartier de Lairet.

La Ville

L’appui de ces conseils de quartier aux revendications portées depuis quelques semaines par les citoyens de Limoilou augmente la pression sur le maire Bruno Marchand, qui ne s’est toujours pas prononcé au sujet de cet enjeu.

Le maire a préféré organiser un plénier pour que les élus municipaux puissent entendre ce que les experts ont à dire sur la question du nickel, afin de prendre position le 7 février prochain. Le souhait du maire est que les élus parlent d’une seule et même voix. 

Lundi dernier, le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve, faisait valoir que l’organisation d’un plénier ne lui semble pas appropriée puisque la révision de la norme de nickel n’est pas un projet de la Ville, et que c’est plutôt au gouvernement du Québec de mener ce genre de consultation. Il invitait alors M. Marchand à se prononcer rapidement et à se porter à la défense des citoyens. 

De son côté, le maire accusait ses homologues de l’opposition de chercher à se faire du capital politique avec cet enjeu, ajoutant qu’il disposait de tout le temps nécessaire, – la date butoir étant le 20 février – pour mener ses consultations à bien et prendre une décision éclairée. 

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