Déglaçage : une expérience qui permet à l’administration « d’apprendre et de s’améliorer » 

Martin Forgues, directeur de division (intérim) - entretien des voies de circulation et Pierre-Luc Lachance, vice-président du comité exécutif. Crédit photo : Sophie Williamson.

Le vice-président du comité exécutif à la Ville de Québec, Pierre-Luc Lachance, a fait le point ce mardi après-midi sur l’opération déglaçage de la fin de semaine.

Claude Villeneuve, chef de l’opposition, a à ce sujet soutenu que l’administration sortante a mis en oeuvre davantage une « politique de relation publique » qu’une politique de déneigement.

Une « opération décevante » ou « un premier pas » vers le changement ?

« Honnêtement, on est déçu, laisse tomber Claude Villeneuve. Je vous ai dit que c’était dangereux de créer des attentes auprès des citoyens en leur disant que tout serait ramassé en temps réel. »

Il explique qu’il a l’impression en se promenant dans divers quartiers « que la job n’a pas été faite comme elle l’aurait été normalement ».

« Je m’attendais à ce que l’opération se poursuive, mais ce que je vois c’est que tout est gelé et n’a pas été ramassé », poursuit Claude Villeneuve. Il note en somme un niveau de service « inférieur » à ce qui est habituel.

« Il y a un danger à revoir des façons de faire pendant que l’évènement est en train de se produire, note-t-il. Je trouve qu’on est un peu dans l’improvisation. » 

« Aller dire ça aux 300 personnes qui ont passé la nuit dehors à travailler avec pro-activité », répond Pierre-Luc Lachance à l’accusation d’avoir mené une politique de relation publique.

Il explique que c’est « un changement de culture » qui s’opère en ce moment à la Ville et que ce changement sera « incrémental ». « On a toujours dit que ça allait être une expérience », affirme-t-il.

Pour ceux qui se sont sentis négligés durant cette opération, Pierre-Luc Lachance rappelle que ce ne sont pas tous les secteurs qui ont la même priorité. Le classement n’est par ailleurs pas « discriminatoire » à l’égard de certains quartiers qui seraient moins importants, mais dépend du « volume de circulation » dans les rues.

Par exemple, selon la politique de fiabilité hivernale, un fond de neige durci est laissé sur les trottoirs de niveau 3. Par ailleurs, un trottoir de niveau 1 comme sur Saint-Joseph doit être ramené au béton.

Par rapport aux « nids-de-poule » présents dans les rues, il faut que les citoyens s’arment de patience. « À la prochaine neige on va être capable de gratter, ça va se ré-égaliser et on va partir sur notre fond de neige durci pour le reste de l’hiver », explique Martin Forgues.

Une « amélioration en continu » 

Pierre-Luc Lachance affirme que « l’idée n’était pas de réussir une opération parfaite ». « Somme toute, de très bons points ont été réalisé, ajoute-t-il, le premier étant notre capacité d’agir. Le résultat n’est pas le même partout, mais certains endroits ont connu des améliorations notables. » 

Il reconnait par ailleurs les écueils rencontrés et les plaintes reçues. Les appels au 311, qui s’élèvent à 900 de samedi à lundi, ont permis selon lui de « cibler les interventions à faire ».

« Mes collègues reçoivent encore des messages des citoyens, soutient Pierre-Luc Lachance. On est dans un processus d’amélioration continue et de mobilisation des équipes. »

Il ajoute que les employés de la Ville était « heureux » de travailler en fin de semaine, se sentant « investis d’une mission à accomplir ». Notons que les opérations de la fin de semaine ont exigé des coûts de 35 000$ de plus qu’une opération de déneigement régulière, comprenant notamment le temps supplémentaire des employés et l’ouverture du 311.

Par ailleurs, ce sont 300 voitures qui ont été remorqué, ce qui est selon Martin Forgues « dans la normale ». Sur les rues où aucune opération n’a été menée, il assure qu’il n’y a eu aucun remorquage et aucune contravention. L’opération visait uniquement les rues avec trottoirs.

« Il y a un plan déploiement qui se fait actuellement au niveau des feux pour mieux signaler et aussi dans les banlieues pour mieux informer les citoyens, note à ce sujet Pierre-Luc Lachance. Ça fait partie des améliorations continues. » 

Il souligne le « bon travail » de l’équipe des communications de la Ville. « On sent qu’on a vraiment une synergie transversale avec l’ensemble des départements , affirme-t-il content. On a fait des pas de géant en fin de semaine, malgré tout. » 

L’amélioration ou la différence avec ce qui se fait habituellement concerne surtout les moyens déployés au niveau de la gouvernance, comme l’annonce du plan de match en avance par l’administration ainsi que l’interdiction de stationner et le déploiement des équipes la fin de semaine.

Le grand coupable : le cocktail météo

La main-d’oeuvre et les équipements ne manqueraient pas à la Ville de Québec selon Martin Forgues. La difficulté du déneigement et du déglaçage de cette fin de semaine reposerait donc entièrement sur les conditions météorologiques exceptionnelles.

Par contre, s’il faut s’attendre à voir plus de ce genre d’épisode météorologique difficile, Claude Villeneuve a suggéré qu’il serait peut-être intéressant de se procurer davantage d’équipements pour le déglaçage, « ce qui était déjà prévu » a-t-il ajouté.

Les appels au 311 venant des citoyens concernaient effectivement surtout les chaussées ou les trottoirs glacés. « C’était normal compte tenu des conditions qu’on a eu, précise Martin Forgues, on s’attendait à avoir du cinq-six degrés et on a eu du zéro. Les effets de notre opération se sont donc fait sentir à retardement. »

Il explique qu’il n’a pas fait assez chaud, ce qui a ralenti l’enlèvement de la glace, puisqu’elle est restée collée sur le béton. Par ailleurs, il n’a pas fait suffisamment froid, donc l’abrasif et le sel ont calés dans la neige.

Pour ces raisons, c’est plutôt dimanche après-midi, avec la présence du soleil, que l’état des trottoirs s’est amélioré « grâce à l’épandage et au travail fait dans la nuit de samedi à dimanche ».

« Dimanche matin on se disait qu’on avait travaillé fort pour le résultat, lance Martin Forgues, mais plus ça allait, plus on a pris le dessus, pas partout, mais sur bien des tronçons de trottoir. »

On attend cette semaine encore un cocktail de pluie et de neige qui risque de permettre à l’escouade déneigement de la Ville de poursuivre l’expérience et « l’amélioration continue ».

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