Patrimoine : Marie-Josée Savard a manqué de leadership, dit Bruno Marchand

Le candidat à la mairie, Bruno Marchand.Le candidat à la mairie, Bruno Marchand. Photo : Gabriel Côté

Au lendemain du débat lors duquel Marie-Josée Savard a déclaré son intention, advenant son élection comme mairesse, de rester en charge des dossiers relatifs au patrimoine, Bruno Marchand a tenu à rappeler les échecs de l’administration sortante en cette matière.

Par Gabriel Côté

Sous une légère pluie, devant la maison Girardin à Beauport, l’humeur de M. Marchand et de ses troupes était bonne. Mais, en constatant l’état des lieux en ce qui concerne le patrimoine à Québec, le ton du chef de Québec Forte et Fière s’est fait plus solennel et plus sérieux.

« On n’a pas besoin de le répéter ad nauseam, le patrimoine, c’est important à Québec (…). Il y a des villes qui tueraient pour avoir le statut patrimonial qu’on a à Québec. Mais les constats sont que les engagements de la Ville ne sont pas tenus, qu’on manque de leadership, que c’est un échec dans notre gestion de patrimoine. 63% des 13 862 bâtiments inventoriés dans le répertoire du patrimoine bâti de la ville n’ont toujours pas fait l’objet d’évaluation patrimoniale », a déclaré Bruno Marchand.

Le candidat à la mairie a ensuite exprimé qu’à son sens, Marie-Josée Savard a pris trop à la légère le rapport du vérificateur général, qui n’avait pas que de bons mots pour l’administration municipale par rapport à sa gestion du patrimoine.

« Ce n’est pas vrai que le vérificateur général, quand il donne un avis, c’est une opinion comme une autre. Le vérificateur général, quand il annonce ses constats et qu’il donne un rapport très critique sur la gestion de notre patrimoine, nécessairement ça porte plus que pas mal de monde en ville, ça porte plus que pas mal d’institution. Le vérificateur général, son objectif c’est d’être indépendant et neutre. Alors son constat, il est sans appel. Mme Savard nous dit qu’elle va garder le dossier du patrimoine si elle est élue. Nous on pense que la ville de Québec mérite mieux que ça », a dit le chef de Québec Forte et Fière.

Selon M. Marchand, le problème de l’administration sortante, et de Marie-Josée Savard en particulier, a été, en matière de gestion du patrimoine, un manque criant de leadership.

« Quand on pense à la gestion de l’église Saint-Jean-Baptiste, on a laissé passer deux appels de propositions pour avoir des fonds de la part du gouvernement fédéral. Hier, on nous a dit que c’est parce qu’on a manqué de temps, parce que c’était compliqué, comme si c’était la faute des appels de proposition, comme si c’était la faute du gouvernement. On a eu dix mois pour répondre aux appels, et chaque fois on n’a pas eu le temps, on n’a pas été assez agile, pour arriver à une proposition qui serait valable et qui nous aurait permis d’obtenir des sous », a-t-il rappelé.

Or, ceux qui perdent le plus en raison de cette relative inertie de la ville dans ce dossier, ce sont précisément les citoyens de Québec, juge Bruno Marchand.

« On n’obtient pas notre juste part de financement, pas parce qu’on n’y a pas droit, mais parce que Mme Savard a décidé de ne pas s’activer, de ne pas prendre le leadership et de trouver de solutions pour qu’on ait droit à ces fonds fédéraux là ».

Plus encore, le candidat à la mairie accuse Marie-Josée Savard d’être la principale responsable des échecs répétés en matière de gestion du patrimoine.

« Elle était la numéro deux de la Ville, et elle n’a pas été capable de mettre en place les chantiers de collaboration, ou on réunit les acteurs et on s’assure qu’on va protéger le patrimoine. Les acteurs du milieu ont été laissés de côté car on ne l’a pas priorisé (…). Plusieurs villes dans le monde vivent des défis avec leurs cœurs patrimoniaux. Les défis qu’on vit, on n’est pas les seuls à les vivre. Mais quand on ne les attaque pas, les conséquences sont graves. Le vieux-québec se vide de ses citoyens », a déploré M. Marchand.

Pas de la pensée magique

Or, les enjeux de patrimoine sont des questions complexes qui ne se règlent pas en criant « ciseau », comme le veut l’expression populaire. La Ville doit négocier avec des propriétaires parfois récalcitrants, qui laissent aller leur bâtiment vers un état de décrépitude en toute conscience de cause, pour une raison ou pour une autre. En 2017, Régis Labeaume s’engageait d’ailleurs à agir pour régler des problèmes de cet ordre, notamment dans l’épineux dossier de l’ilôt Saint-Vincent-de-Paul, avec les résultats que l’on connait. On voulait en faire un parc, rien n’est encore fait.

« C’est vrai que les dossiers sont complexes. C’est vrai que les propriétaires ont des responsabilités et des droits qui leur permettent d’utiliser certains recours, et c’est normal. La Ville ne peut pas agir en despote. Cependant, ce dont on parle, ce n’est pas seulement des dossiers qui sont complexes. C’est le vérificateur général qui dit : ‘’ceci n’a pas été fait par la Ville’’. Ce n’est pas une question de complexité, on parle ici d’une absence de volonté. On dit que dans le Vieux-Québec les citoyens demandent de l’aide et que personne ne répond au téléphone », a déclaré Bruno Marchand.

Une administration de Québec Forte et Fière mettrait donc des mesures en place pour améliorer la gestion du patrimoine. Le parti veut prendre rapidement acte de la situation, car à l’heure actuelle, seuls 37% des bâtiments patrimoniaux sont reconnus comme tels et dûment protégés. Ensuite, Québec Forte et Fière augmenterait les ressources pour répondre aux besoins qui auront été identifiés. Enfin, M. Marchand s’est engagé à favoriser la reconversion des bâtiments chaque fois que cela s’avère possible et à sanctionner les propriétaires fautifs.

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