Mine de rien

Oui, c’est une élection particulière. C’est la fin d’un régime. Ce serait l’occasion d’un renouveau, mais on se sent plutôt en transition. Les candidatures qui sont sur les rangs n’ont pas la stature de leurs prédécesseurs. Si vous en doutez, fermez les yeux et imaginez une seconde que, parmi les 5 candidats présents au débat de Radio-Canada, on trouve Jean-Paul L’Allier.

Oui. En effet.

Il serait nettement, très nettement au-dessus des autres. Il aurait l’air d’un prof qui discute avec ses élèves. Ce serait frappant.

Là, y’a pas de Jean-Paul L’Allier pour nous faire comprendre que cette élection ne porte pas que sur les problèmes à régler, mais qu’elle concerne une capitale d’un État qui mérite qu’on la prenne au sérieux. Alors, on se contente de ce qu’on a. Que ferons-nous? Probablement, comme toujours, en choisissant le moins mauvais. 

Dans le cas présent, quand on prend un peu de recul, mine de rien, c’est Jean Rousseau qui s’en sort le mieux. Je n’ai pas dit qu’il était sublime. J’ai juste dit qu’il faisait mieux. Il lit très peu ou pas du tout ses notes, il est capable de répliquer à une information incorrecte, il a des exemples tirés du quotidien… il s’en sort bien. Pendant que certains essaient de frapper ou de trouver des poignées, lui, il reste souvent à l’écart, calme, à tenter, en bout de course, de rassembler. Son appel à l’unité, en fin de débat, était même assez habile.

Vous direz que ça manque de panache, mais tout le monde dans cette course manque de panache. Après l’ère Labeaume, tout le monde a l’air beige, disais-je. Vous direz qu’il « est plate », mais cet argument, pour moi, est sans valeur. C’est pas un clown qu’on choisit. Trump était très divertissant, soit dit en passant…

Bref, Rousseau s’impose tranquillement. Savard a fait assez bien depuis le début, mais le débat de Radio-Canada l’a éprouvé durement. Remarquez, ce n’est pas parce que le stress d’un quiz la déstabilise que je pense qu’elle est incompétente. Elle n’est pas incompétente. Si vous aviez regardé les séances du conseil, de l’arrondissement, toutes les occasions où elle était présente à défendre ses dossiers, vous auriez vu que Labeaume ne lui a pas remis le témoin pour rien. Elle est compétente, elle saurait faire le boulot, sans hésiter. Mais, est-ce assez? Peut-elle sérieusement porter l’ensemble de l’œuvre sur ses épaules? C’est là que le doute s’installe.

Les autres candidats ont eu des moments intéressants, mais on ne trouve pas de quoi devancer les deux autres. Les lignes de com, pour moi, ne sont que de l’esbroufe et puis l’incohérence est le pire défaut de tous. On devrait avoir compris que la ville Québec ne peut plus faire comme elle faisait en matière d’aménagement du territoire. On devrait avoir compris que la ville, notre ville, est plus grande que nous tous. 

On a plutôt eu droit à des débats de quartiers, à des combats amateurs. Le gagnant de tout ça pourrait, dans 4 ans, regretter d’y avoir mis les pieds…

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