Itinérance : la vision de Marchand est « irréaliste », croit Savard

Marie-Josée Savard en compagnie de quelques-uns de ses candidatsLa candidate à la mairie Marie-Josée Savard en compagnie de quelques-uns des candidats de son parti. Photo : Gabriel Côté

La candidate à la mairie Marie-Josée Savard a targué d’« irréaliste » l’objectif de zéro itinérance proposé par son adversaire Bruno Marchand dans la journée d’hier. Selon elle, une telle proposition manifeste une connaissance insuffisante de ce qui a été fait dans les dernières années à la Ville dans ce dossier. 

Par Gabriel Côté

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Hier après-midi, Bruno Marchand dénonçait l’inaction de la Ville en ce qui a trait au problème de l’itinérance à Québec, en annonçant du même coup que lui ne « baissera pas les bras ». Pour Marie-Josée Savard, c’est une preuve de plus de la méconnaissance de la ville et des enjeux par son adversaire. 

« Penser que la Ville n’a rien fait, qu’elle a baissé les bras depuis les derniers mois, c’est de ne vraiment pas connaître la Ville. Et de penser qu’on peut arriver à zéro itinérance, c’est ne vraiment pas comprendre la problématique d’itinérance. Parce que l’itinérance, ça n’a pas juste une couleur, c’est aussi la santé mentale, c’est aussi la consommation, c’est tellement plein de sphères différentes. Il y a des gens pour qui c’est une façon de vivre, qui ne veulent pas aller habiter à quelque part. Alors, notre travail, c’est de prendre soin de ces gens-là. Ce n’est pas de s’en débarrasser », a déclaré Marie-Josée Savard, sur le ton de la juste indignation. 

Émilie Villeneuve « insultée » 

La conseillère municipale responsable des dossiers qui touchent entre autres l’enjeu de l’itinérance s’est quant à elle dite « insultée » par la sortie du chef de Québec Forte et Fière et de son candidat dans Saint-Roch – Saint-Sauveur, Pierre-Luc Lachance. 

« La Ville de Québec, on a vraiment une synergie exemplaire avec les CIUSS et les organismes communautaires, et les policiers également. Il n’y a pas une semaine où on n’a pas plusieurs rencontre pour parler d’itinérance. Moi-même, avec M. le maire, j’avais une rencontre hebdomadaire depuis le début de la pandémie avec Éric Boulay de Lauberivière, Jimena du RAIQ, Geneviève du PIPQ (…). Donc on est très proche du communautaire. Moi, c’est sûr que ces propos-là, ça m’a fait sourciller, car ils n’ont pas eu le courage de venir m’en parler directement. Mais également je trouve ça insultant pour tout le travail qui est fait par tous ces gens-là sur le terrain (…) », a expliqué Émilie Villeneuve, candidate d’Équipe Marie-Josée Savard dans Saint-Louis – Sillery. 

En particulier, Mme Villeneuve s’est dite déçue de l’attitude du candidat de Québec Forte et Fière dans le district de Saint-Roch – Saint-Sauveur. « Dire qu’on a baissé les bras, c’est vraiment de la désinformation, et venant fde Pierre-Luc Lachance, qui a vu tout ce monde-là travailler, parce que je l’invitais de temps en temps à des rencontres, c’est insultant », a-t-elle remarqué. 

Marchand réagit

Le chef de Québec Forte et Fière a tenu à réagir aux commentaires de Marie-Josée Savard, qu’il considère  « trop fataliste ».

 « Je ne comprends pas comment on peut être uniquement dans la fatalité comme elle l’est. L’itinérance, ce n’est pas une fatalité, et pourtant, Mme Savard nous dit qu’on ne peut rien faire, sous le prétexte que c’est le choix de certains et qu’on doit le respecter. Ben voyons donc! Il y a des gens qui souffrent, on ne va pas les abandonner en disant qu’on respecte leur décision, et en ne faisant rien », a tonné Bruno Marchand, en entrevue.

 « Quand une maison brûle, on ne se contente pas de la regarder être dévorée par les flammes. Subir, ce n’est pas mon type de leadership, ce n’est pas ma façon de faire. Ça prend de la vision pour être maire de la ville. Il faut être en mesure de se fixer des objectifs audacieux et avoir le courage de faire le nécessaire pour les atteindre », a-t-il ajouté.

M. Marchand a par ailleurs tenu à rappeler que d’autres villes au Canada se sont engagées dans la voie de l’itinérance zéro.  « On n’est pas plus con que les autres, on est capable de le faire nous aussi », a-t-il glissé.

Enfin, le candidat à la mairie s’est défendu d’avoir dévalorisé le travail des organismes communautaires.  « Je n’ai jamais dit ça. Les gens du communautaire travaillent d’arrache-pied. Ce dont les acteurs du communautaire ont besoin, c’est d’être soutenu par des leaders qui ont des plans clairs et ambitieux, et c’est ce que nous proposons », a-t-il conclu.

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