Le rêve des uns, le cauchemar des autres

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

Nous sommes récemment allés visiter nos amis qui habitent dans ce centre du monde connu (i.e. Montréal ), pour la première fois depuis un an. Outre l’abondance de cônes oranges, qui viennent maintenant en mauve et en vert pour donner une impression de renouveau, j’ai constaté que la tendance du vélo et des rues piétonnes est loin de s’essouffler. La petite reine et la marche s’imposent de plus en plus comme les moyens de locomotion les plus adéquats pour se déplacer, du point A au point B, sur ce territoire Mohawk non concédé. 

Les sections cyclables et piétonnes ont leurs détracteurs, mais je crois qu’en général la population montréalaise adhère passablement au concept. En tout cas, si ceux que j’ai croisés ne sont pas contents, ils le dissimulent vraiment bien. Tout ça pour dire que mes amis montréalais considèrent, sans doute avec raison, que leur vie est plus agréable maintenant qu’avant l’arrivée de Valérie Plante. 

Par contre, pour les visiteurs de l’extérieur qui circulent souvent avec cette arme de destruction massive que représente une voiture, c’est une autre histoire. Se déplacer à Montréal est souvent une expérience cauchemardesque.  Aussi, quand nous visitons la Métropole, nous minimisons nos déplacements en auto. Ceci dit, malgré nos velléités écologiques, il arrive que nous n’ayons pas le choix. 

C’est précisément ce qui s’est passé le dimanche matin de notre départ. Nous eûmes donc la folle envie de nous rendre au restaurant, Bagel etc, sur le Plateau Mont-Royal, pour bruncher, à la suggestion de nos amis.

Après une cavale d’une demi-heure, durant laquelle nous naviguâmes à vue à travers d’innombrables dos d’âne et autres joyeux obstacles pour ralentir les véhicules, nous arrivâmes finalement à destination. Attirés par l’odeur du bacon et de la saucisse, nous avons alors tenté de trouver un stationnement. Après une bonne demi heure de viraillage, nous aperçûmes donc une bouée pour amarrer notre esquif. Au terme d’une périlleuse manoeuvre, digne de mon voisin-pilote qui fait du rallye, je réussis avec la complicité de ma blonde et de nos amis, à repérer un minuscule espace libre et à y engouffrer mon Subaru Crosstrek. 

 Nous avions alors dévié à 2,5 km de la destination souhaitée. De guerre lasse, nous dûmes nous rabattre sur un autre restaurant du quartier Mile end, le B et M.  

Nous étions sur notre départ et le vélo ne s’appliquait malheureusement pas pour nous.  Nous n’en avions tout simplement pas et, comme il pleuvait à boire debout ben, c’est ça qui fut ça… Comme nous sommes de Québec, nous sommes forcément masochistes, mais pas au point que marcher une heure sous une pluie battante pour nous rendre au resto. En dépit du sentiment d’apaisement que procurent les rues de Montréal, je me suis donc surpris à user de mon meilleur langage eucharistique. 

Tout ça pour dire que la ville de Montréal semble sur la bonne voie pour devenir un endroit fort agréable pour ses résidents, mais il est aussi compréhensible que les familles qui veulent bruncher le dimanche matin aillent aussi chez Barbie’s ou chez Ben et Florentine au 10-30.

Commentez sur "Le rêve des uns, le cauchemar des autres"

Laissez un commentaire

Votre courriel ne sera pas publié.


*


Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.