Le maire (ou la mairesse) de Québec contribuera-t-il à sauver la planète?

Des gens rassemblés à la place d'Youville pour la marche pour le climatPlace d'Youville, vendredi 24 septembre 2021, marche pour le climat. (Photo : Sophie Williamson)

Dans le cadre de la marche pour le climat à Québec, nous avons demandé aux candidats à la mairie, Marie-Josée Savard, Bruno Marchand et Jean Rousseau, de nous parler de leur vision de l’environnement, de l’inquiétude des jeunes et de quelques-unes de leurs propositions qui contribueraient à « sauver la planète ».

Nous avons aussi tenté de savoir comment se situe un parti municipal par rapport à une crise globale comme celle du climat, quel peut être son rôle et son impact, et comment il peut inclure davantage les jeunes dans la vie communautaire et politique.

La Ville de Québec a-t-elle pris au sérieux l’enjeu environnemental?

Lorsqu’on s’intéresse aux propos que tiennent ces « jeunes » manifestants, on constate un grand scepticisme quant à la collaboration des gouvernements, une méfiance envers le politique et une révolte contre l’inaction. Ils nous disent en gros : « rien a été fait et ça suffit de ne rien faire, car le temps presse ».

À la question de savoir si l’enjeu de l’environnement a été négligé dans les dernières années, Bruno Marchand le chef de Québec Forte et Fière est d’accord avec eux. « Ils ont absolument raison de dire « on a besoin que vous soyez plus ambitieux, plus exigeants », car quand on regarde les indices de canopées, les émissions de carbone, la Ville de Québec n’a pas assez agi et c’est démontré », soutient-il.

« Au niveau municipal on a senti l’inquiétude à propos du climat grandir. En 2009 l’environnement n’avait pas l’importance qu’il a aujourd’hui, explique Marie-Josée Savard, À la Ville, on a voulu faire un geste important dernièrement avec la stratégie de développement durable. On est très sensible à ça et c’est très important. »

Jean Rousseau de son côté dénonce une forme d’aveuglement de l’administration actuelle. Il note plusieurs problèmes comme l’érosion des berges, les arbres qui ne croissent plus dû aux coups de chaleur et la pénurie d’eau.

« Avec l’administration Labeaume et Savard, on est dans le discours et le faire paraître, affirme le chef de Démocratie Québec, ils ont mis de l’avant un plan de développement durable très technocratique et les citoyens ne se sentent pas interpellés. Le problème c’est que l’administration parle de l’environnement parce que tout le monde en parle. »

Impliquer davantage les jeunes en politique?

À savoir si la manifestation pour le climat et du même coup « contre le 3e lien » aura un impact au niveau politique, rien n’est moins certain. Le gouvernement québécois tendra-t-il l’oreille à ces jeunes inquiets et en colère ?

« Comme élue je peux vous dire que cela a toujours un impact quand les gens font part de leurs inquiétudes, de leur irritation ou de leur contentement », assure Marie-Josée Savard.

« C’est ce que j’aime depuis quelques années, de voir les jeunes prendre la place, parce qu’avant dans les manifestations on voyait une autre catégorie d’âge, lance Marie-Josée Savard, donc de voir nos jeunes de plus en plus impliqués et concernés, c’est super. »

« On verra si le gouvernement écoute, répond de son côté Bruno Marchand, mais on a toujours dit que le projet du 3e lien devait passer les tests environnementaux et ne pas favoriser l’étalement urbain. Comment on peut faire pour améliorer le projet ? Je pense que le gouvernement va être bon entendant. »

Le chef de Québec Forte et Fière ajoute que c’est dans leur plan d’inclure les jeunes davantage dans la vie politique. « On veut que les jeunes à différents niveaux soient impliqués, on veut les écouter, les entendre et les mettre en mouvement », explique-t-il.

Jean Rousseau croit aussi qu’ils devraient davantage être sollicités. « Il faut les mobiliser sur des actions concrètes, affirme-t-il, pas en leur parlant de vertu ou de comportement. Soyons concrets. » Il propose notamment de favoriser les initiatives locales.

« Ça prend 15% d’une population active sur un enjeu pour avoir des changements majeurs et on est capable de rejoindre cette masse là, mais il faut que les gens s’approprient les enjeux et aient envie de contribuer », ajoute Jean Rousseau.

Les propositions vertes des candidats

« Le défi auquel on fait face nécessite un engagement, explique Bruno Marchand, et notre engagement politique est de faire face aux changements climatiques, trouver des solutions et agir dès maintenant. »

« Si on veut laisser une planète qui a du sens à ceux qui nous suivent, c’est maintenant qu’il faut agir et le 8 novembre, ça va faire partie de nos priorités », ajoute-t-il.

« Je me sens interpellée comme mère de famille et comme être humain tout court, affirme de son côté Marie-Josée Savard, on est tous conscients de l’importance de notre planète et de comment on doit y faire attention. »

« Les stratégies de développement durable de la Ville, ça touche toutes les facettes de l’environnement : l’approvisionnement en allant choisir des fournisseurs locaux qui répondent à des critères en lien avec les objectifs de l’ONU », explique la candidate à la mairie. « Ce n’est pas juste des mots, au contraire on veut vraiment aller de l’avant. », assure-t-elle.

Jean Rousseau mentionne son engagement pour contrer la crise qui le distingue selon lui des autres partis, soit sa politique de l’arbre. « Au municipal on peut changer les choses en augmentant l’usage du transport collectif par des mesures de tarifications sociales par exemple, ajoute-t-il, au niveau de l’aménagement de la ville on peut ajouter des espaces, des parcs, des marchés. Les grandes villes le font et Québec peut être un exemple. »

Sans oublier…

Notons, par souci de transparence pour le lecteur, que Jackie Smith la cheffe de Transition Québec était présente, bien que nous n’avons pas réussi à la trouver parmi la foule compacte. Elle était accompagnée de plusieurs membres de son équipe et de militants qui brandissaient une dizaine de pancartes électorales réutilisées qui affichaient « Non au 3e lien ». Ils en ont profité pour recueillir une centaine de signatures pour des pétitions contre le 3e lien.

Transition Québec et sa cheffe ont donc davantage fait du « travail de terrain », comme nous l’a expliqué l’attaché politique, délaissant ainsi la couverture médiatique.

Notons aussi que Jean-François Gosselin, chef de Québec 21, n’était pas présent à la manifestation, ce qui en a fait sourciller quelques-uns. « Ça parle, remarque Bruno Marchand, le vernis même s’il est vert, il finit par craquer. » Jean Rousseau ajoute de son côté que « Gosselin est le roi du silence » et « que même au conseil municipal il ne veut plus parler ».

Vue l’importance sociale de l’enjeu climatique, Jean-François Gosselin, par son absence, confirmera-t-il le dicton qui dit que « les absents ont toujours torts » ?

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