« Où tu vas quand tu dors en marchant… ? » : une édition immersive unique

Le gâteau Frontenac du scénographe Vano HottonLe gâteau Frontenac, réalisation du scénographe Vano Hotton. Crédit photo : Sophie Williamson.

Marie Gignac, directrice artistique du Carrefour international de théâtre, nous explique comment l’édition 2021 du parcours théâtral « Où tu vas quand tu dors en marchant… ? » s’est adapté au contexte pandémique en présentant une formule unique. 

Les nouveautés du spectacle extérieur, dont l’atomisation des tableaux dans divers lieux et l’absence d’interprètes, changent la proposition artistique. 

L’absence d’interprètes : le défi de vitaliser les tableaux

« Le parcours théâtral depuis les débuts en 2009 a toujours mis de l’avant des interprètes en théâtre, danse et musique », explique Marie Gignac.

Dû au contexte pandémique, l’équipe s’est adaptée aux contraintes dont l’obligation d’installer les tableaux sur un territoire plus vaste, mais aussi celle de se passer du jeu des interprètes. 

« Il a fallu se mettre sur un mode plus installation que performance », explique la directrice artistique. « Il y a quand même de l’animation et des vidéos, poursuit-elle, même s’il n’y a pas d’êtres vivants dans le tableau, il est demeuré extrêmement vivant d’une autre façon. »

Les lieux qui longent la rivière Saint-Charles semblent effectivement enchantés par la mise en scène des univers artistiques. 

« Tous les concepteurs ont dû s’arracher les cheveux pour trouver une façon de rendre les interprètes présents en leur absence, de mettre de la vie dans chacune des œuvres », explique Marie Gignac. 

L’objectif était de ne pas « trahir l’esprit du parcours », d’en faire une expérience active, immersive et multi-sensorielle.

En l’absence d’interprètes, le regard du spectateur, invité à plonger à sa guise dans les cinq différents univers, se déploie plus librement. Il n’est pas soumis au déploiement de la performance.

« Normalement quand il y a un interprète, il exécute quelque chose devant nous et nous nous trouvons captif du déroulement du sketch, de son début et de sa fin », affirme la directrice artistique. 

« Il y a une couche de sens dans chacun des tableaux qui est plus profonde ou plus étendue que lorsqu’on attend simplement le spectacle », poursuit-elle.

Les heures d’ouverture ont d’ailleurs été prolongées, permettant aux spectateurs de visiter les lieux à leur rythme, en journée comme en soirée. 

 Du vivant fragile de Karine Ledoyen et Ludovic Fouquet. Crédit photo : Sophie Williamson.

Des préoccupations sociales actuelles 

En passant d’un « hommage à la résilience des communautés anciennes » dans L’Anse-à-Vaillant, à une « invitation à célébrer la différence et la diversité » dans Terre promise, les œuvres manifestent un engagement social marqué. 

L’embâcle des sans-soucis présente une planète en flammes alors que les êtres humains continuent à faire la fête avec insouciance : une image marquante des préoccupations environnementales actuelles. 

L’embâcle des sans-soucis de Martin Bureau. Crédit photo : Sophie Williamson

« Ce sont des choses qui sont dans l’aire du temps. Les artistes sont des antennes, ce sont des visionnaires », avance Marie Gignac. 

Les thèmes ne sont pas imposés par l’équipe, explique-t-elle, ce qui leur est demandé est de s’inspirer des lieux proposés. 

L’embâcle des sans-soucis, aux abords de la rivière Saint-Charles sous l’autoroute Laurentienne sera visible jusqu’au dimanche 4 juillet. Jeux d’échelles du scénographe Vano Hotton, sera visible aussi jusqu’à dimanche près de la passerelle des Trois-Sœurs et déménagera au Grand Marché de Québec dès le 8 juillet. 

Le spectacle extérieur « Où tu vas quand tu dors en marchant … ? » est accessible au public du mercredi au dimanche, de 13h à 21h, jusqu’au 12 septembre. 

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