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Zen dans le partage

david lemelinDavid Lemelin (Photo : Courtoisie)

Une chronique de David Lemelin

C’est l’été et il fait beau, il fait chaud. En principe, ça rend de bonne humeur ou, du moins, ça aide à rendre les journées plus agréables.

Bon, déjà, y’en a qui diront que « ça paraît que t’es pas dans un logement sans clim » et que « t’es pas dans un état de santé précaire », etc.

C’est vrai. Je suis chanceux. J’ai la santé, un logement confortable. Oui.

Mais, c’est justement un peu ça que je veux aborder dans cette chronique estivale : l’état d’esprit.

Je comprends les commentaires, justifiés, qu’on pourra faire pour parler des réalités moins évidentes des uns et des autres. Ce qui m’amène à parler de mon sujet de fond : le partage de la route.

Je sais, c’est pas facile. Pas toujours. J’ignore pourquoi, mais sur la route, l’humain perd un peu (parfois beaucoup) de sa capacité à se contrôler, à faire preuve de courtoisie, surtout quand ça se corse. Pensez aux (très nombreux) travaux qui transforment les ballades les plus simples en sagas dignes de Tolkien.

Néanmoins, je voudrais plaider ici pour un état d’esprit serein, pour l’ouverture et la compréhension que le partage de la route est encore chez nous à l’étape de l’apprivoisement. Ça ne fait pas 1000 ans que les piétons, les vélos, les bidules électriques, les voitures, les camions et compagnie fréquentent en commun nos routes et nos pistes. Ça s’apprend. Faut se donner le temps.

Et la colère n’est pas exclusive aux détenteurs d’une bagnole. Pas plus tard qu’hier (au moment d’écrire ceci en tout cas), j’ai vu un cycliste faire un dangereux slalom entre des piétons énervés, à juste titre.

Donc, mon point est simple : la route ça se partage. Mais, soyons calmes et conscients qu’il faut s’habituer à cohabiter ainsi dans des contextes parfois exigus, encombrés et stressants. Ça prend de l’ouverture d’esprit et de savoir faire preuve de réalisme.

Après tout, l’auto ne disparaîtra pas (malgré ceux qui s’amusent à parler de guerre à ces engins), alors ça sert à rien de sacrer après eux. Les vélos sont là pour rester et seront de plus en plus nombreux (y compris l’hiver!). Ça sert à rien de les engueuler, amis automobilistes. Les piétons sont aussi légitimes à circuler sur les voies prévues à cet effet que les autres. Ça sert à rien de leur en vouloir. Vous me direz que les aménagements urbains tendent à amputer de l’espace aux autos et qu’un moment donné ça va faire… mais ne pensez pas que tout est facile et se décide les doigts dans le nez. D’abord, c’est inconfortable (les doigts, j’entends) et les élus apprennent eux aussi, en temps réel, à composer avec cette cohabitation parfois complexe, voire tendue.

Mais, on ne regardera plus en arrière. On regarde en avant. Faut s’y faire, donc. On se donne le temps, aussi.

Avec la zénitude appropriée, on va y arriver. Vous verrez.

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