États financiers à Québec : la construction bat de l’aile, mais le tourisme prend son envol

Québec, le 14 mai 2024 – La Ville présentait ce matin les états financiers de 2023. Après une reprise post-pandémique difficile, les guerres en Ukraine et dans la bande de Gaza nuisent encore à l’économie de Québec, tout comme les aléas météorologiques (inondations, chaleurs extrêmes). L’inflation amorce malgré tout un certain ralentissement, et le secteur du tourisme a le vent dans les voiles à Québec.

Une situation économique encore difficile pour le citoyen de Québec

Luc Monty, directeur général de la Ville de Québec, est très heureux des états financiers 2023, considérant le contexte économique actuel. Il se dit notamment fier d’avoir pu limiter l’augmentation des taxes, tout en générant un surplus de 46,2M de dollars en un an.

Le maire Bruno Marchand affirme quant à lui d’emblée qu’il s’agit là d’une « très belle journée », et vante les mérites de son équipe, qu’il juge chevronnée et compétente : « Le cadre financier qu’on avait établi pour cette année est respecté à 100%. Ce qu’on vous avait promis, on le livre, » affirme-t-il.  

Le PIB réel de la Ville, malgré tout en baisse de 0,4%, couplé à la hausse de 3,5% du nombre de personnes à l’emploi, signale peut-être que la mairie n’a pas fini de travailler pour ramener un véritable équilibre : le résident de la Ville de Québec travaille plus et gagne moins en ces périodes de ralentissement économique. Le loyer moyen quant à lui a augmenté drastiquement (5,7%), ce qui n’est pas pour aider sa situation financière. Certaines mesures ont été prises, récemment, pour stimuler la construction de logements à Québec bien que ce secteur soit encore lourdement touché par le ralentissement économique, ce qui rend les projets des promoteurs immobiliers dispendieux.

Lentement mais sûrement

Les secteurs les plus touchés par les crises actuelles sont ceux de la construction et du commerce de gros détail. Ruptures de stock, bris dans les chaînes d’approvisionnement, la situation actuelle n’est toujours pas à la hauteur du pré-pandémique à ce niveau. Bien que le tourisme ne soit pas, lui non plus, revenu aux standards d’il y a quatre ans, il reprend progressivement du poil de la bête avec une augmentation de rendement significative. Ainsi, les secteurs de l’hébergement, de la restauration, des arts, des spectacles et des loisirs ont subi une hausse globale de 13%, ce qui est énorme comparativement aux autres secteurs.

De cela nous pouvons tirer trois conclusions (parmi d’autres, évidemment) : d’abord, que les arts, habituellement considérés comme le parent pauvre des budgets publics, (comme en témoignent d’ailleurs les récentes manifestations à Montréal devant les bureaux du ministre de la culture) ont définitivement le vent dans les voiles et contribuent à l’économie municipale. Le revenu du Centre Vidéotron en témoigne : les affaires vont relativement bien, ce qui se reflète dans la tenue de spectacles musicaux majeurs comme celui de Billie Eilish, à venir cet automne. Ensuite, que ce sont les touristes – donc les gens qui ne résident pas dans la Ville de Québec – qui ont les poches pleines, pour faire tourner le secteur du tourisme à plein régime. Finalement, il est aussi possible que les citoyens décident de garder leur argent pour eux-mêmes faire les touristes ailleurs, plutôt que de consommer leur propre culture, ce qui n’est pas impossible non plus, bien que les chiffres mentionnés ci-haut n’aillent pas tellement dans cette direction.