Apikol décroche la certification Biosphère

Frédéric Dutil, Nadine Pelletier et Fabrice Pelletier, copropriétaires de la distillerie Apikol. (Crédit photo : Apikol)Frédéric Dutil, Nadine Pelletier et Fabrice Pelletier, copropriétaires de la distillerie Apikol. (Crédit photo : Apikol)

Saint-Roch : La distillerie Apikol obtient la certification Biosphère, qui garantit la mise en œuvre de pratiques de développement durable dans l’entreprise.

Par Estelle Lévêque

À l’échelle internationale, la certification Biosphère atteste des pratiques, appliquées dans certaines entreprises et établissements touristiques, qui encouragent le développement durable. La distillerie Apikol, dans le quartier Saint-Roch, vient d’obtenir cette attestation de leur engagement au niveau écologique, social et économique. 

En collaboration avec Destination Québec Cité, l’hydromellerie et distillerie urbaine a démontré répondre aux 17 critères requis pour le label européen. « Depuis le début de Apikol, on met de l’avant nos valeurs, le fait qu’on est écoresponsables. Avec cette certification, ça prouve qu’on ne fait pas de l’écoblanchiment », souligne M. Frédéric Dutil, copropriétaire. L‘écoblanchiment, ou greenwashing, est un procédé de marketing utilisé par une organisation pour se donner une image trompeuse de responsabilité écologique. 

Alternatives écologiques

Afin d’obtenir la certification de tourisme durable, les entreprises recensées par Biosphère se doivent d’agir dans trois sphères du développement durable : environnementale, sociale et économique. « C’est certain que, pour nous, le côté environnement, c’est la fondation de notre entreprise. Tout ce qu’on fait est pensé dans le but d’avoir le moins d’empreinte écologique possible », commente l’apiculteur.

Par exemple, avec un système de bouteilles éco-conçues et consignées, la distillerie fournit une alternative de bouteilles à faible impact environnemental. En effet, avant le recyclage des canettes en aluminium, le réemploi de contenants représente l’alternative la plus durable, sur le long-terme.

« Lors du retour de la bouteille, on a une laveuse à l’interne, pour le nettoyage, explique Frédéric Dutil. On n’a pas besoin d’envoyer ça à laver chez un tiers, en gros volume, avec des produits chimiques. Ça nous donne plus de travail, mais c’est le plus écologique », consent-il.

Par ailleurs, les installations de Apikol comportent des échangeurs de chaleur et des bassins de récupération d’énergie. « L’eau chaude qu’on produit, on ne l’envoie pas au drain. On utilise toute cette chaleur là ; soit pour décristalliser notre miel, soit pour pré-chauffer nos prochaines cuvées, ou pour réchauffer la pièce. »

Le gin de la distillerie Apikol. Crédit photo : Caroline Ferland
Le gin de la distillerie Apikol. Crédit photo : Caroline Ferland

Social et économique

Du côté des deux autres domaines nécessaires à la certification de tourisme durable, Biosphère requiert un certain nombre de pratiques sociales et économiques. Par exemple, l’organisation valorise « la création d’alliances avec des entreprises locales pour éviter le surtourisme ».

Concrètement, pour Apikol, cette action se joue en tant qu’entreprise située en dehors du quartier touristique de la ville. « Le tiers de notre clientèle est composé de gens qui, de façon traditionnelle, ne seraient pas sortis du quartier touristique. Quand ils arrivent chez nous, ça nous permet de leur dire « Regardez, y’a un paquet de bons restaurants sur Saint-Joseph ! ». On leur fait découvrir les autres quartiers », développe le copropriétaire de l’hydromellerie.

Cette proximité et création d’un réseau permet d’alimenter la face économique du développement durable. « L’économie durable, dans notre cas, c’est une économie qui favorise le local », conclut M. Dutil. « On n’importe aucun produit, on travaille avec des producteurs de proximité. »

Par ailleurs, à ses yeux, la certification permet, entre autres, de tisser un réseau local d’entreprises qui agissent pour offrir des solutions éco-responsables et de se faire connaître dans ce domaine.

Place à l’amélioration

Signe d’encouragement pour les entreprises touristiques, la certification Biosphère vise avant tout un processus d’amélioration continue. Par exemple, les locaux de la distillerie, accessibles aux personnes à mobilité réduite, peuvent être bonifiés. Ainsi, les équipes de Biosphère ont suggéré l’ajout d’une barre à la rampe, ou encore la présentation des produits sur des étagères à plus bas niveau.

La certification Biosphère reçoit un grand engouement, ces dernières années, au niveau de la ville de Québec. À l’heure actuelle, presque 150 entreprises ont manifesté à Destination Québec Cité leur intérêt à ce sujet. 15 entreprises sont déjà inscrites pour le cohorte estivale, et 4 pour la cohorte hivernale. Toutefois, l’organisation s’attend à une augmentation rapide des inscriptions. En effet, plusieurs sont simplement en suspend, dans l’attente d’une approbation de leurs conseils d’administration.

« Certaines entreprises ne sont pas prêtes pour l’instant à se lancer dans la démarche pour différentes raisons. Mais elles mettent déjà en place certaines initiatives pour y arriver prochainement. Nous avons un objectif de certifier 100 entreprises d’ici 2026 », affirme Jessie Deschamps, conseillère en communication pour Destination Québec Cité.

Selon l’organisation, la motivation des entreprises à prendre le virage d’un tourisme responsable et durable est bien présente. « Participer à des cohortes permet également un bel échange et de l’entraide de la part des entreprises pour parcourir le processus et ultimement, obtenir leur certification, puis s’améliorer par la suite », ajoute Mme Deschamps.

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