La Collectivité ZÉN veut une meilleure qualité de vie

transition écologique carboneutralité(Photo : David Sanchez)

Nadia Lemieux, chargée de projet à la Collectivité ZÉN, nous explique ce qui a mené à la création du projet et en quoi il consiste, de transition écologique et de vision commune.

Par Mélissa Gaudreault

Création du projet

La Collectivité ZÉN, qui se traduit par Zéro Émission Nette, n’est pas un OBNL, mais bien un projet porté par différents organismes.

Il « vise à rassembler toutes les personnes, tous les organismes, les organisations qui veulent mener une transition écologique qui soit porteuse de justice sociale dans l’agglomération de Québec », déclare-t-elle.

Cette dernière explique que le projet vient du Front commun pour la transition énergétique, un OBNL à la portée nationale qui rassemble autour de 80 organismes membres.

Pour la petite histoire, le Front commun s’est créé en 2015 « pour intervenir dans le débat public sur la question de la transition. »

L’OBNL a fait appel, dès sa création, à des chercheurs et des gens de terrain pour se questionner sur ce que l’on veut en tant que société comme transition écologique et sur ce à quoi ressemblera le Québec carboneutre en 2050.

« Ils ont fait ce qu’on appelle la Feuille de route pour la carboneutralité. La Feuille de route comprend 14 grands chapitres qui porte sur divers aspects comme le transport, le bâtiment, l’agriculture, et montre ce qu’il faut faire pour atteindre les objectifs. » – Nadia Lemieux

Le Front commun s’est ensuite demandé de quelle façon les objectifs de carboneutralité pourront être atteints et a conclut que l’on devrait agir dans les territoires, parce que la transition ne se fera pas de la même façon à Montréal qu’à Québec, puisque chaque territoire a des réalités et des priorités différentes.

C’est donc pour cette raison que le Front commun pour la transition énergétique a créé le projet des Collectivités ZÉN en 2021, avec d’abord quatre collectivités, dont celle de Québec.

La chargée de projet précise que « le Front commun n’est pas directement impliqué dans les collectivités, c’est les organismes du territoire qui portent le projet. À Québec, c’est Les Amis de la Terre de Québec, le Conseil régional en environnement de la Capitale-Nationale (CRE) et un collectif citoyen qui s’appelle Transition Capitale-Nationale. »

Mission et valeurs du projet

« La mission, c’est de rassembler les forces vivre de la transition à Québec autour d’un projet collectif qui va partager une vision commune. On n’essaie pas de créer des nouveaux projets. On se dit qu’il y a déjà beaucoup de choses qui se passent à Québec, mais il y a une reconnaissance du fait qu’il n’y a pas nécessairement de vision commune. Beaucoup de gens vont agir dans leurs carrés de sable, mais si on veut vraiment atteindre des objectifs ambitieux il faut se parler, il faut se mettre ensemble et décider ensemble de ce qu’on veut vraiment comme futur pour Québec. » – Nadia Lemieux

Les principales valeurs liées au projet sont l’écologie, de ne pas utiliser une solution technologique pour effectuer la transition écologique, et la justice sociale.

« La transition doit bénéficier à tout le monde. Elle doit faire en sorte qu’on ne va pas accroitre les inégalités », et les solutions doivent être bonnes non seulement pour la planète mais aussi pour offrir une meilleure qualité de vie aux gens.

Définir la transition écologique et la carboneutralité

Pour bien comprendre ce que fait la Collectivité ZÉN, il faut bien comprendre les termes de transition écologique et de carboneutralité.

Transition écologique

La transition écologique « ça met l’accent sur la transformation. C’est un processus. On part d’un point A et on va vers un point B. On veut changer les choses, mais changer structurellement les choses. On veut pas juste changer les choses en surface, on veut effectuer des transformations de fond », explique Nadia Lemieux.

Elle donne comme exemple pour illustrer son propos que de construire des véhicules électriques ne règlent pas le problème du nombre de voitures et n’est pas nécessairement plus écologique que les voitures à essence.

Au niveau des types de transformation, il y a bien sûr en énergie, mais aussi au niveau du système alimentaire, par la manière dont on s’alimente, les aliments que l’on choisit de produire et pourquoi, et dans les milieux de vie, par la manière dont on habite les quartiers et en ayant des services de proximité qui favorisent les déplacements en transport actif.

La chargée de projet incite sur le fait que la transition n’est pas uniquement synonyme de sacrifices ; il y a des bénéfices, comme de pouvoir se rendre plus facilement au travail, pratiquer ses activités quotidiennes, de se déplacer, et vivre plus près de sa famille et des milieux naturels.

Carboneutralité

Selon Environnement Canada et plusieurs autres sources, « l’objectif de la carboneutralité signifie que notre économie n’émet pas de gaz à effet de serre ou compense ses émissions, par exemple, par des mesures comme la plantation d’arbres ou l’utilisation de technologies qui peuvent capter le carbone avant qu’il ne soit rejeté dans l’air. »

Acteurs de changement

Le Collectif ZÉN travaille surtout avec des groupes qui sont déjà convaincus et en action pour la transition écologique et la carboneutralité comme des collectifs citoyens qui protègent des boisés, qui font du jardinage communautaire et des organismes communautaires en environnement (ex.: verdissement, compostage).

Mais, le projet souhaite aussi rejoindre et convaincre les acteurs qui ont le pouvoir de changer les choses d’agir, comme les acteurs institutionnels (ex. : santé publique, municipalité). Les plus difficiles à convaincre et à rallier, qui sont ceux qui ont le plus de pouvoir pour agir, sont les gouvernements.

La Collectivité ZÉN de Québec, basant son action sur la collectivité, tient des ateliers de vision et d’exploration du futur en groupe pour essayer « de construire une vision commune du territoire de Québec en 2050. On réunit un groupe de gens, on leur raconte une histoire qui se passe dans le futur fondée sur des tendances scientifiques, des possibilités du futur, et à partir de cette histoire-là on discute avec eux et ils nous disent ce qu’ils aiment et qu’ils n’aiment pas dans ce futur-là, ce qui est un dilemme. On se rend compte au final que les gens veulent la même chose, c’est-à-dire qu’ils veulent se rapprocher de leurs proches, ils veulent plus de temps pour faire leurs activités et peut-être moins travailler, ils aimeraient délaisser la voiture et que ce soit plus simple et moins cher de se déplacer, avoir accès à la nature. » – Nadia Lemieux

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