La CAQ fait de la politique pour elle-même

sol zanetti crise medias parite politiqueSelon Sol Zanetti, le gouvernement devrait absolument soutenir les médias et favoriser la parité politique dans l'intérêt des citoyens. (Photo : Québec solidaire)

Lors de notre entrevue avec Sol Zanetti, qui portait sur divers enjeux sociaux comme le coût de la vie et la grève dans les écoles, nous avons aussi abordé avec lui la crise à laquelle les médias font face et la question de la parité en politique.

Par Mélissa Gaudreault

Crise des médias

Comme nous le constatons nous-mêmes au Journal le Carrefour de Québec, les médias font face à une énorme crise dû en partie au blocage des nouvelles par Facebook mais également et surtout en raison du manque de soutien financier de la part des gouvernements.

Questionné à ce sujet, le député solidaire a répondu que le financement public des médias est l’un des dossiers sur lequel le parti lutte et que financer les médias, ça sert à les aider à rester indépendants de toute influence extérieure, à continuer à informer la population et à réaliser des reportages en profondeur et de qualité.

« Ce qu’on dit, c’est qu’il faut créer un fonds des médias avec de l’argent pour financer les médias pour limiter la dépendance des médias à la publicité, qui est rendue majoritairement sur le web, et qu’ils soient capable d’avoir encore de l’argent pour vivre, pour avoir des journalistes, pour faire des enquêtes de fond, pour qu’on puisse préserver et augmenter le journalisme de qualité et les conditions de travail des journalistes. » – Sol Zanetti

Le journalisme actuel est ainsi basé plus sur la productivité que la qualité dû à ce manque de financement. « Notre proposition, c’est donc de taxer les GAFAM et financer les médias avec cet argent-là », déclare-t-il.

Parité politique

Un autre aspect important pour Québec solidaire et qui vient affecter directement le système démocratique est la parité politique.

« Québec solidaire c’est un parti féminisme et pour nous c’est très clair qu’on veut mettre tout ce qu’on peut en œuvre pour qu’il y ait plus de femmes en politique. Les femmes c’est 50% de la population au Québec et peut-être même un peu plus, donc il n’y a pas de raison qu’on n’ait pas au moins 50% de femmes qui prennent les décisions et qui participent au processus politique. Pour ça, il faut lever les obstacles à leur implication, il faut utiliser toutes les mesures qui sont à notre disposition et nous à Québec solidaire on a voté en congrès il y a quelques semaines une résolution qui disait que les femmes que tant que le caucus solidaire sera pas paritaire, s’il y a des élections partielles dans la prochaine année on va présenter une candidature de femme pour que si jamais elle soit élue qu’elle vienne nous rapprocher de la parité. » – Sol Zanetti

En ce moment, le caucus solidaire se compose de huit hommes et quatre femmes, donc on peut voir que la parité n’est pas du tout atteinte, même si ce n’est pas faute d’essayer dans leur cas.

Un exemple contraire serait celui du Parti québécois qui a choisi de présenter un homme, Pascal Paradis, à l’élection partielle dans Jean-Talon, pour remplacer Joelle Boutin, une femme, ancienne député pour la CAQ.

Le député de Jean-Lesage n’a pas pris position à ce propos et affirme que « chaque parti politique fait ses propres choix et nous à Québec solidaire, on fait le choix de l’égalité entre les femmes et les hommes. »

Mais cet exemple nous amène à nous demander si l’on ne devrait pas revoir le processus démocratique pour favoriser la parité.

Pour Sol Zanetti, « la façon de faire la plus efficace qui ferait que tous les partis se rapprocheraient de la parité ou l’attendrait, ce serait de réformer le mode de scrutin. Changer le mode de scrutin actuel par un système à votes proportionnels permettrait d’assurer la parité entre les femmes et les hommes en élisant plus de femmes. »

Québec solidaire a ainsi déposé un projet de loi et fait circuler une pétition pour réformer le mode de scrutin, mais le projet n’a pas encore été appelé par le gouvernement pour être étudié donc il est sur la glace pour l’instant.

Un autre exemple, cette fois-ci du côté de Québec solidaire et qui montre que le parti est en faveur de la parité, est celui de la course pour remplacer Manon Massé en tant que porte-parole.

Il y avait trois candidats en lice, toutes des femmes soit Émilise Lessard-Therrien, Christine Labrie et Ruba Ghazal, et c’est finalement Émilise Lessard-Therrien qui a remporté la course.

C’est la preuve qu’ « il ne manque pas de femmes compétentes pour faire de la politique », comme le dit le député, et que c’est plutôt une question de volonté.

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