Elles célèbrent le Jour des morts différemment

traditions jour morts(À gauche - Photo : Facebook La Salsa) Zoïla Menjivar, chef-propriétaire du restaurant la Salsa, (À droite) Maria Gabriela Rangel Diaz, étudiante à l’Université Laval. (Photo : Mélissa Gaudreault)

Le Jour des morts est une tradition chrétienne ancrée dans les mœurs depuis des siècles. On connait bien les traditions mexicaines liées à cette célébration, mais elles sont différentes selon les cultures.

Par Mélissa Gaudreault

La tradition salvadorienne

Zoïla Menjivar, chef-propriétaire du restaurant la Salsa situé au 1063, 3e avenue dans Limoilou, est originaire du Salvador, d’ou l’on célèbre le Jour des morts.

Au Salvador, le 1er novembre est le Jour des Saints et le Jour des morts, le 2 novembre.

« Chez nous, c’est une journée de congé pour tout le monde. Les familles vont nettoyer les tombes, peinturer les croix, décorer les tomber avec des fleurs et des couronnes. »

La célébration débute au cimetière et ensuite les gens vont manger quelque part.

Le cercueil avec le corps de la personne décédée va être dans la maison de la famille à partir de son décès jusqu’à ce qu’elle l’amène au cimetière contrairement à ici où l’on va direct au Salon funéraire et au cimetière.

Le cimetière est bondé de monde lors de cette journée. Il y a aussi un marché à proximité où les gens peuvent vendre des choses ; c’est un moyen pour les gens pauvres de se faire un peu d’argent.

Contrairement à la version mexicaine de cette fête, les salvadoriens s’habillent comme pour un enterrement traditionnel et non pas de couleurs vives.

Pendant la partie de la célébration qui se déroule au cimetière, « on met des chandelles et des fleurs sur la tombe », comme des roses (surtout rouges et blanches), des marguerites, etc. Elle peuvent provenir du jardin ou être achetées, et sont parfois en papier (origami).

De plus, « on prie pour les membres de nos familles qui sont morts. On prie pour demander à Dieu de les recevoir au Paradis et de veiller sur nous. On parle avec nos morts. On leur dit tout ce qu’on aurait voulu faire avec eux, ce qu’on aurait voulu leur dire. On leur parle comme s’ils étaient vivants », explique-t-elle.

C’est un grand rassemblement de la famille et des amis qui ont connu la personne décédée. Ici, la définition d’ami est large ; on peut avoir vu la personne juste une fois.

Après le cimetière, tout le monde partage un repas ensemble. « On mange par exemple des pupusas, des tamales, la yuca frita (manioc), hojuelas (tortilla au miel). »

Zoïla Menjivar ne célèbre plus le Jour des morts depuis qu’elle est arrivée au Canada en 1987, parce que ce n’est pas possible de le faire sans sa famille.

Elle fait une célébration au restaurant pour les clients mais c’est tout ; on y sert un cocktail de la mort, servi dans une coupe en forme de squelette, qui est composé de margarita et d’une bière qu’on met dedans.

Ça ne lui dérange pas de ne pas fêter le Jour des morts au Québec parce qu’elle sait que la tradition est toujours en elle, elle a les souvenirs des gens décédés et des traditions liées au Jour des morts.

Elle aimerait néanmoins retourner un jour au Salvador à l’occasion du Jour des mots pour que ses enfants puissent vivre la célébration dont ils ont tant entendu parler par leur mère.

La tradition Costa-Ricaine

Maria Gabriela Rangel Diaz, étudiante à l’Université Laval, est quant à elle originaire du Costa Rica, où l’on célèbre le Jour des morts le 1er novembre.

Comme au Salvador, la célébration débute au cimetière et se poursuit avec un repas partagé.

« Souvent, le matin, les gens se lèvent très tôt pour aller à la messe et après ils vont dans le cimetière pour mettre des fleurs, de l’eau ou même de la boisson sur les tombes. On peut mettre quelque chose que la personne aimait. Ou par exemple si ton père aimait les mariachis, on engage des mariachis pour qu’ils viennent jouer au cimetière. »

À l’opposé de la tradition salvadorienne, dans la culture Costa-Ricaine, le moment passé au cimetière n’est pas très long.

« Souvent, après le cimetière, la famille et les amis se rencontre dans la maison de la grand-mère ou du grand-père, ça dépend de qui est encore vivant. On partage le déjeuner pour se souvenir des personnes décédées. On ne parle pas des choses tristes. On se rappelle des beaux souvenirs, des blagues, des choses que disaient les personnes. Souvent, on est habillé en blanc avec des chaussures noires, pas en couleurs, dans un sens de paix et de respect. » – Maria Gabriela Rangel Diaz, étudiante à l’Université Laval

Tout le monde apporte des choses à manger ou cuisinent ensemble, quoique ce sont surtout les femmes cuisinent quand le repas se tient à la campagne parce qu’il y a plus d’espace pour cuisiner. On retrouve beaucoup de pâtisseries, et « parfois, on fait des plats qu’aimait la personne décédée. »

Le repas peut durer plusieurs heures (ex. : de 12h à 15h ou jusqu’à 17h-18h…) et on prend le café vers 16h. Comme il y a beaucoup de nourriture, il n’est pas rare que chacun reparte avec des restes pour la maison, commente-t-elle en riant.

Comme au Salvador, c’est l’occasion de se rassembler avec la famille et les amis.

Depuis qu’elle est arrivée au Québec en mars 2022 pour étudier, elle n’a pas célébré le Jour des morts, « parce que ce qui fait la différence c’est qu’on aime beaucoup faire des blagues et que je n’ai pas de famille ici ».

Elle a cependant l’intention de retourner au Costa Rica après ses études, donc elle aura de nouveau l’occasion de profiter de cette tradition.

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