Les enjeux prioritaires à Québec selon Claude Villeneuve

claude villeneuveClaude Villeneuve, chef de l'opposition et conseiller municipal du District Maizerets-Lairet. (Photo : Mélissa Gaudreault)

Nous nous sommes entretenus avec Claude Villeneuve, chef de l’opposition et conseiller municipal du District Maizerets-Lairet, pour faire le point sur les enjeux importants du secteur.

Par Mélissa Gaudreault

L’enjeu principal du secteur est la hausse du coût de la vie et plus précisément la pénurie de logements.

« Il y a une pénurie de logements de toutes les gammes. Les mises en chantier diminuent. Y manque de logements de plus haute gamme, pour la classe moyenne, des logements abordables et des logements sociaux. On a besoin de tout. En ville, on a des terrains qui seraient parfaits pour accueillir du logement social, mais il faut qu’il y ait un financement récurrent du gouvernement du Québec parce que c’est lui qui subventionne le logement social. »

C’est aussi plus difficile de construire de nouveaux logements en raison des coûts des matériaux, du manque de main-d’œuvre et de la hausse des taux d’intérêt, pour ne nommer que ces raisons.

Et c’est plus difficile de se payer un logement, peu importe le type, parce que la hausse du coût de la vie a fait augmenter les prix des logements, explique le chef de l’opposition.

Les gens ont souvent l’impression que ce qu’il manque surtout, ce sont des logements abordables et sociaux, et ils n’ont pas tort.

D’abord, parce que les promoteurs privés ne sont pas portés à construire du logement social ou abordable puisque que ça leur rapporte moins et il n’y a pas de règlements pour les obliger à le faire.

Ensuite, parce que pour pouvoir construire et entretenir du logement abordable ou social, ça prend un financement continu de la part du gouvernement.

Contrairement à ce que l’on pense, il y a déjà un bon système en place pour le logement social, d’après lui, et il ne manque que le soutien du gouvernement.

Le logement social est développé par des groupes de ressources techniques qui existent en grand nombre et qui font une différence, par exemple Action Habitation.

Sur un plan plus général en ce qui concerne la hausse du coût de la vie, « nous, à l’opposition, on va beaucoup insister cet automne pour pas avoir un dégel de taxes exagéré, pour pas avoir une augmentation à l’inflation parce que ça va faire mal au portefeuille des gens, surtout ceux qui ont déjà de la difficulté à vivre. C’est de l’argent que t’as pu après pour te loger, te nourrir, pour vivre », déclare Claude Villeneuve.

Environnement

Du côté de l’environnement, l’opposition souhaite être proactif et faire de Québec un leader dans ce dossier et plusieurs enjeux environnementaux touchent le secteur Maizerets-Lairet.

L’opposition veut que Québec adopte des mesures d’écofiscalité notamment en taxant les comportements qui nuisent à l’environnement et ajoutent à la crise climatique, tel que le non-usage d’un lieu, c’est-à-dire « de garder un terrain vague minéralisé sans faire de développement dessus », ou d’avoir des logements inoccupés pour diverses raisons.

L’enjeu environnemental principal dans le secteur est la qualité de l’air. Claude Villeneuve salue les initiatives comme Limoil’Air qui a installé des capteurs pour mesurer les données, ou le groupe Emprise qui travaille pour améliorer l’indice de canopée, c’est-à-dire d’augmenter le nombre d’arbres dans les milieux urbains à Québec, et pas seulement dans le cadre du projet de tramway.

« Avoir un arbre sur son terrain, tu peux aimer ça ou pas, mais c’est tout le monde autour qui en profite. Ça réduit les ilots de chaleur, ça améliore la qualité de l’air et de vie. »

Il doit selon lui y avoir des espaces verts à proximité et des arbres le long des routes, et non pas juste du béton et de l’asphalte.

Questionné sur le projet de jardins communautaires au Parc d’Iberville, qui empiète sur le parc et enlève ainsi un espace vert accessible à tous pour offrir des jardins à un nombre restreint de personnes, il nous dit que le projet aurait pu être mieux réalisé.

Bien qu’il y ait une grosse demande pour les jardins communautaires, il trouve que c’est plate quand des projets comme celui-ci enlève des espaces verts accessibles à tous comme le Parc d’Iberville. « J’aurais aimé ça qu’on fasse des meilleurs efforts pour identifier d’autres endroits pour le développer » au lieu d’empiéter sur un parc, surtout dans « un secteur où ça en prend des parcs. » « C’est pas une réussite comme projet, ça aurait pas dû se faire comme ça », conclut-t-il.

Tramway

On ne peut parler des enjeux de la ville de Québec sans parler du projet de tramway et de transport en commun.

Claude Villeneuve déplore les retards qu’a pris le projet et les hausses de coûts qui viennent nécessairement avec, pour diverses raisons comme les appels d’offres qui ont été refait, le changement du tracé, la Ville qui prend plus de temps à déposer le dossier d’affaires et accorde des délais aux consortiums, etc.

« Plus le temps passe, plus l’appui au projet s’étiole », dit-il.

Il souligne le fait que le maire dit qu’il veut un tramway, mais pas à n’importe quel prix et qu’il n’est pas venu en politique pour faire un tramway même si c’était la promesse au centre de sa campagne.

Le chef de l’opposition a l’impression que le maire Marchand n’a plus l’air de vouloir réaliser le projet. Au contraire, il a l’air de quelqu’un qui veut se sortir de ce projet-là.

Pourtant, il faut améliorer et développer le transport en commun à Québec, le rendre accessible à tous les citoyens.

Étendre le réseau d’autobus n’améliorera pas la circulation comme le fera le tramway, affirme Villeneuve, parce qu’un tramway a des lignes qui ne se croisent pas, qui enlèvent les longs trajets aux arrêts fréquents et fait en sorte qu’il y a moins de véhicules en circulation et donc moins de trafic, contrairement aux nombreux autobus qui se succèdent sur la route.

Une autre ombre menace par ailleurs le projet de tramway, surtout s’il ne cesse d’être retarder, en la personne de Pierre Poilièvre qui pourrait être élu Premier ministre du Canada, et on sait qu’il n’apportera pas son appui au tramway et sans le soutien financier du gouvernement fédéral, ce serait très difficile de réaliser le projet.

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