Chronique : Critique de la raison pratique sur un vélo

accidents velo(Photo : François Gariépy)

Vous énumérer le nombre de crash que j’ai aperçu cet été sur les pistes cyclables serait trop long. Voici donc une chronique à deux braquets, soit quelques subtiles suggestions de trajets à découvrir huilées de conseils comportementaux en public à bicyclette.

Par François Gariépy

Je sais, ça sonne présomptueux de donner la leçon aux autres cyclistes, surtout quand on ressemble à un homme blanc dans la cinquantaine avec bedaine qui roule carbone sur montage Ultegra.

Mais le constat de popularité de certaines pistes cyclables dans la région de Québec invite à la discussion concernant la cohabitation du lieu longiligne.

Parmi les segments favoris sur Strava des routards, mais aussi auprès des vacanciers à assistances électriques et surtout des locateurs ludiques d’Àvélo, on retrouve la magnifique Promenade Champlain. Particulièrement depuis l’aménagement de la plage publique en juin dernier.

Rouler jusqu’au vieux Pont de Québec tout rouillé semble devenu avec raison un pèlerinage pour plusieurs cyclistes.

Le problème, c’est l’étroitesse de certains segments, surtout la partie entre la Côte à Gignac à Sillery et le Quai des Cageux, lieu de nombreux face-à-face.

Tellement bucolique qu’on dévie parfois de sa voie en présence de tant de beautés fluviales et qu’on percute un cycliste en sens inverse…

Vous croyez que j’exagère? J’ai une belle photo d’un œil au beurre noir dans mon téléphone pour vous prouver le contraire!

Parlant des utilisateurs d’Àvélo, j’ai assisté en direct à trois accidents dans les dernières semaines et je ne peux qu’attribuer le malheur de ceux-ci à la témérité qui les habitent. 

D’abord, vous rappeler que le casque est obligatoire lorsqu’on roule avec un vélo à assistance au Québec, malgré le fait que la Ville de Québec ne fournit pas de casque à sa clientèle, vous devez le porter!

L’autre jour en descendant la Côte de l’Aqueduc, j’ai assisté à une scène surréaliste. Deux hommes ensanglantés gisaient au sol en attente des services d’urgence avaient percutés la chaine de trottoir à haute-vitesse, la roue avant pliée en taco comme seul témoin du duo sur le même vélo.

Aussi dans Limoilou juste avant le début du Corridor des Cheminots, un homme en sandale se prenant en selfie n’a pu contrôler le ballant de sa monture électrique au point d’être projeter par-delà son guidon. J’ai immédiatement appliqué les freins pour lui porter assistance.

Éraflures multiples sur les coudes, la joue et la tempe. Peut-être un main cassée, je ne suis pas médecin, mais son cellulaire tout pété fut retrouvé à une douzaine de mètres de l’impact.

Enfin, je vous parle d’une femme le sac à dos remplit d’épicerie qui prétextait que son Àvélo manque de frein après s’être emboutie dans le derrière d’un camion de livraison sur la Rue St-Jean. Devant son désarroi et trop de larmes, je vérifie l’état des freins et jase un brin pour comprendre qu’elle ne freine jamais de la gauche.

Aucun freinage appliqué sur la roue avant, ce qui veut dire qu’elle se prive de 70% de la puissance de freinage de son vélo par conviction. J’espère qu’elle osera un jour appuyer également sur les deux leviers de freins, je nous le souhaite à tous.

À la montagne, c’est différent. Depuis la pandémie, des familles roulent dans les centres de vélo de montagne de la région comme jamais et cela est formidable.

Pourtant, nous sommes plusieurs à s’être frottés à des parents hyper protecteurs qui bloquent délibérément le sentier pour éviter de dépasser l’enfant devant eux.

D’abord, rappeler qu’un débutant peu importe l’âge ne devrait pas ouvrir mais suivre pour mieux calibrer sa vitesse et choisir sa ligne.

Mais surtout, lorsqu’une demi-douzaine de montagnards d’expérience s’agglutinent derrière votre famille qui roule à trop basse vitesse, c’est le moment de céder le passage avec le sourire.

Allez, je vous lâche avec mes observations estivales et vous souhaite le meilleurs des automnes sur deux roues!  

GPCQ et Vélirium

Les deux évènements phares cyclistes dans la région de Québec sont le Grand Prix Cycliste de Québec présenté le vendredi 8 septembre et du Vélirium au Mont-Sainte-Anne prévu du 5 au 9 octobre qui coïncide avec la dernière étape de Coupe du monde UCI de descente et cross-country.

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