Un projet se présente pour les terres des Sœurs de la Charité

Les terres des Sœurs de la Charité, situées sur le territoire de la ville de Québec. (Crédit photo : Capture d'écran Google Earth)Les terres des Sœurs de la Charité, situées sur le territoire de la ville de Québec. (Crédit photo : Capture d'écran Google Earth)

Un collectif d’organismes présente le projet FUSÉ, Ferme Urbaine Sociocommunautaire et Écologique, pensé pour s’implanter sur une partie des terres des Sœurs de la Charité.

Par Estelle Lévêque

D’une superficie de 203 hectares, les terres des Sœurs de la Charité sont l’un des plus grands espaces verts sur le territoire de la ville de Québec. L’année dernière, le gouvernement Legault en faisait l’acquisition et faisait part à la population de son projet d’Agroparc sur celles-ci.

De son côté, un collectif d’organismes et institutions travaille depuis deux ans sur un projet de Ferme Urbaine Sociocommunautaire et Écologique. Afin de préserver la vocation agricole de ces terres, dont la qualité est jugée exceptionnelle, ainsi que la mission sociale des Sœurs de la Charité, l’OBNL fait une proposition à la croisée de ces objectifs.

En entrevue, Jean Blanchet, chargé du projet FUSÉ, nous en dévoile les tenants et aboutissants.

Sécurité alimentaire et écologie

En 2021, la CDC Beauport, le CJE Montmorency et l’organisme Le Pivot s’attèlent à développer une entreprise d’économie sociale destinée à soutenir les moins favorisés du territoire. Pour ce faire, ils construisent le projet autour de six objectifs destinés à répondre à des problématiques sociales et écologiques.

Pour commencer, sur les 33 hectares visés par le projet FUSÉ, l’OBNL souhaiterait dédier 15 à 18 hectares, soit la moitié, à des espaces de production agricole. « Au cours des réflexions menées au sujet des besoins de la collectivité, la sécurité alimentaire est arrivée dans les principaux enjeux », souligne M. Blanchet.

Ainsi, les récoltes issues des terres seraient distribuées à la clientèle d’aide alimentaire. « On veut compléter l’offre déjà présente et cohabiter avec les entreprises du territoire », poursuit-il, en citant notamment l’organisme Moisson Québec et les producteurs environnants. « Notre projet n’est pas de vendre, mais d’offrir. Aussi, si [Moissonneurs Solidaires] produit des carottes, on va produire du céleri. »

Porté par une démarche respectueuse de l’environnement, le projet accorde une place primordiale à l’écologie.

« L’utilisation de pesticides serait prohibée sur l’entièreté du site. La participation de Craque-Bitume inclurait des sites de compostage sur l’espace. Enfin, nos réflexions portent sur une culture en rotation, pour aller chercher le maximum de la qualité de la terre, tout en la conservant. » Jean Blanchet, chargé du projet FUSÉ.

Par et pour la communauté

M. Blanchet poursuit la présentation du projet en mentionnant la dimension sociale, éducative et inclusive de la ferme urbaine. Ainsi, le projet consacre cinq hectares de terrain à l’enseignement professionnel des élèves du Fierbourg et aux initiatives de formation populaire.

Également, quatre hectares s’adresseraient à l’éveil de la population à l’agriculture écologique. « On veut intégrer des sentiers pédestres et d’interprétation, avec à la fois des aires familiales et conviviales et des zones protégées », explique M. Blanchet.

Enfin, trois hectares de jardins communautaires apporteraient un élément de réponse à la forte demande pour ces aménagements à Québec. « Présentement, malgré les superbes jardins qui font une job exceptionnelle, l’offre ne répond pas à la demande », souligne-il. Pour seule règle, les espaces devront être travaillés en agriculture écologique.

Les plus férus de mathématiques d’entre-nous s’interrogent sur les trois hectares restants. Ainsi, ceux-ci seront développés en aménagements pour l’entreposage des équipements, ainsi qu’en espace de transformation des produits.

Le projet FUSÉ comporte également un lieu de présentation de produits à la manière d’un marché. Celui-ci pourrait être accessible aux producteurs environnants. Il permettrait d’apporter un financement autonome, créé par la vente de produits et de services. Par ailleurs, l’apport des organismes fondateurs ainsi qu’un ensemble de subventions viendraient compléter les besoins de financement.

Enfin, une partie incubateur et laboratoire sera développé pour de la recherche agricole. « On ne parle pas de recherche au niveau universitaire, mais plus d’une expérimentation de jeunes entrepreneurs qui pourraient vouloir faire l’essai de certains types de culture », précise Jean Blanchet.

À suivre

Bien que le projet FUSÉ se dévoile dans une forme détaillée, ceux qui le portent poursuivent son élaboration. Parmi eux, citons notamment la Caisse Desjardins, l’organisme Carrefour Jeunesse Emploi, Fierbourg, la CDC Beauport, le Centre Communautaire Le Pivot, la Distribution Alimentaire du Vieux-Bourg, Craque-Bitume et la Table de Développement Local.

L’ensemble des collaborateurs attend avec hâte les décisions de la part du MAPAQ et du groupe de la ville de Québec chargé du projet d’Agroparc. « Quand le plan sera sur la table, j’imagine que le gouvernement recevra des projets. Là, on sera prêts. D’ici là, on n’arrête pas nos travaux, à la fois dans son élaboration avec nos acteurs sur le terrain et pour faire connaître notre projet », affirme M.Blanchet.

Le conseil d’administration du Projet Fusé travaille présentement sur l’élaboration d’un site internet. D’ici-là et pour en savoir plus, vous pouvez consulter la page suivante ou contacter M. Jean Blanchet au 418-564-8455. Une pétition est également ouverte pour soutenir le projet.

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