La situation sur le logement à Québec expliquée par Marie-Pierre Boucher

marie pier boucherMarie-Pier Boucherm conseillère municipale à la Ville de Québec, responsable du dossier du logement. (Photo : site web Ville de Québec)

Nous nous sommes entretenus récemment avec la conseillère municipale Marie-Pierre Boucher pour mieux comprendre la situation actuelle en termes de logement à Québec.

Par Mélissa Gaudreault

D’abord, avant de se d’agir sur le plan du logement, il faut connaitre la demande et les besoins de la population.

La conseillère municipale nous informe que ce qui est le plus difficile à trouver et ce qui est le plus en demande en ce moment ce sont les logements accessibles, à prix abordables, donc en résumé des logements que les gens sont capables de payer.

Plusieurs raisons peuvent expliquer cette difficulté à trouver du logement.

Par exemple, des gens avec des situations particulières comme d’avoir un animal peuvent avoir de la misère à en trouver qui accepte les animaux. Ou bien une grande famille qui a besoin de plusieurs chambres ou une personne âgée qui se cherche une chambre à coucher à louer peuvent se retrouver face à des coûts trop élevés pour leurs moyens.

« Il y a des gens qui vont se trouver un logement mais qui ne répondra pas nécessairement à ses besoins. Par exemple, une famille avec quatre enfants peut se retrouver dans un 4 1/2 , parce que c’est ce qu’il y avait de disponible dans les prix qu’elle était en mesure de payer. » – Marie-Pierre Boucher

En termes de demandes, le Service d’aide à la recherche de logements, qui vise les gens qui cherchent un logement rapidement, mais pas nécessairement un logement social, a reçu 656 demandes entre le début janvier et la fin juin, il ne restait à ce moment que 108 personnes qui n’avaient pas encore trouvées de logements.

Cependant, « il y a plusieurs créneaux de besoins qui ne sont pas répondus à Québec actuellement », déclare Mme Boucher.

Taux d’inoccupation

Un autre élément à considérer avant de penser à établir un plan d’action est le taux d’inoccupation.

Le taux moyen d’inoccupation actuel à Québec est de 1,7%, et est plus bas dans certains secteurs comme Saint-Jean-Baptiste, Saint-Sauveur et Charlesbourg.

La conseillère municipale nous explique que « comme le taux d’inoccupation est très bas actuellement, un propriétaire qui veut louer son logement il y a une file devant son logement, donc il a le loisir de choisir la personne. »

Dans ces cas-là, propriétaire va logiquement choisir une personne qui a les moyens de payer plus que le prix demandé et au contraire, cette situation va prendre en otage les personnes en recherche de logement à faibles revenus.

AInsi, « pour pouvoir avoir un taux en équilibre, il faut avoir un taux à 3%. À ce moment-là, on a un équilibre qui dit qu’on a assez d’offre par rapport à la demande pour dire que le marché va se réguler. Actuellement dans la ville de Québec, notre taux d’inoccupation est de 1,7%, ce qui veut dire qu’on est à 1,3 d’avoir un taux d’équilibre, ce qui est énorme. Notre taux d’équilibre n’est pas atteint, c’est pour cela qu’il faut construire davantage pas juste pour répondre à l’augmentation de la population mais aussi pour atteindre notre taux d’équilibre. » – Marie-Pierre Boucher

De plus, il faut s’assurer d’avoir une offre locative abordable en acquérant des immeubles pour les sortir du marché spéculatif aussi appelé privé, dont les prix peuvent augmenter, puisque la situation actuelle de faible inoccupation octroie une grande liberté d’action aux propriétaires.

Plan d’action

Enfin, nous voilà rendus au Plan d’action.

Selon Marie-Pierre Boucher, on doit augmenter l’offre pour toutes les situations parce que les besoins sont à tous les niveaux à Québec.

Et il faut agir immédiatement pour éviter que des gens se retrouvent en situation d’itinérance économique parce qu’ils n’auront pas trouver un logement en fonction de leurs besoins et de leurs capacité à payer, ce qui accentuerait la crise du logement.

La Ville de Québec souhaite donc stimuler la construction de logements, notamment en allant chercher de l’aide auprès des différents paliers de gouvernement et en acquérant des terrains pour construire des logements.

« C’est notre mission à la Ville d’avoir une vision de où on veut faire la densification dans notre ville, de mettre les barèmes de base sur le nombre de logements par type de logements pour s’assurer qu’on répond aux besoins. » – Marie-Pierre Boucher

L’objectif de la Ville, nous dit-elle, est d’avoir un plan d’action clair à l’automne qui va identifier le nombre de logements qu’elle souhaite créer sur le long terme en fonction des besoins démographiques et de déterminer si les façons de faire permettent d’atteindre ou non l’objectif et les raisons pour lesquelles l’objectif a été atteint ou non.

La Ville de Québec ciblera principalement les axes de transport en commun actuelles et futures pour faire de la densification et ne souhaite en aucun cas faire de l’étalement urbain.

En ce qui concerne le Plan d’habitation sociale et abordable, dont l’objectif est de construire 500 unités de logement social et abordable par année, le 500 par année n’est pas atteint pour diverses raisons.

Les principales raisons sont l’augmentation des coûts de construction et la difficulté à avoir une entente de fonds avec le gouvernement provincial, notamment suite à la fin du programme AccèsLogis.

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