Un regroupement de citoyens rejette le projet Kali

Rassemblement citoyen devant le Centre Edouard-Lavergne, avant le conseil de quartier Saint-Sauveur. (Crédit photo : Cyane Topalovic-Tremblay)Rassemblement citoyen devant le Centre Edouard-Lavergne, avant le conseil de quartier Saint-Sauveur. (Crédit photo : Cyane Topalovic-Tremblay)

Saint-Sauveur : Lors d’une consultation publique au sujet du projet de construction Kali, les citoyens, administrateurs du conseil de quartier et initiateurs du projet ont peiné à trouver un terrain d’entente.

Par Estelle Lévêque

Le dialogue peinait à se faire, hier soir, au conseil de quartier de Saint-Sauveur. Au cours d’une consultation publique, plusieurs acteurs se sont rassemblés pour commenter le projet de construction résidentielle et commerciale du 577, boulevard Charest Ouest, intitulé projet Kali.

En plus des administrateurs du conseil de quartier, étaient présents le promoteur et l’architecte du projet. De plus, M. Pierre-Luc Lachance, conseiller municipal du district Saint-Roch Saint-Sauveur et Sébastien Paquet, conseiller en urbanisme, ont participé à la discussion.

Enfin, de nombreux citoyens ont répondu présents à l’appel. En effet, le Comité Citoyen-nes Quartier Saint-Sauveur organisait, plus tôt dans la soirée, un rassemblement de mobilisation à l’encontre du projet Kali, avant de se diriger vers le centre communautaire Édouard-Lavergne, lieu de la consultation publique.

Gabriela Santos et Cyane Topalovic-Tremblay, lors du rassemblement du Comité Citoyen-nes Quartier Saint-Sauveur contre le projet Kali. (Crédit photo : Sarah-Jane Ouellet (animatrice-coordonnatrice au CCCQSS))

Un projet qui ne répond pas aux besoins du quartier

La séance a débuté par la présentation des modifications apportées au projet suite à l’atelier d’échanges de l’automne 2022. Puis, plusieurs résidents du quartier sont intervenus pendant la période de questions et commentaires. En effet, les membres du Comité Citoyen-nes Quartier Saint-Sauveur dénoncent un projet qui ne répond pas aux besoins sociaux et financiers des résidents.

« Dans le contexte où on sait que le quartier Saint-Sauveur se gentrifie, on s’inquiète que la construction d’un projet comme le Kali contribuera davantage à l’exclusion des personnes en situation de pauvreté du quartier. »

Une citoyenne du quartier Saint-Sauveur

Ils dénoncent, entre autres, des loyers trop chers, une hauteur de bâtiment en dehors des réglementations et un nombre de logements par bâtiment trop élevé.

Ainsi, le rassemblement citoyen milite contre ce projet qui pourrait ouvrir la porte à plus de projets qui dénaturent le patrimoine bâti, alimenter la crise du logement et exercer une pression sur le prix des logements voisins.

« Si on accepte ce projet-là, on accepte que Saint-Sauveur n’est plus un quartier ouvrier mais un quartier bourgeois ! »

« Je me mobilise parce que la seule chose qui sera dynamisée dans ce projet c’est la spéculation dans l’ensemble du quartier. »

« La meilleure façon d’aider le quartier, c’est de s’assurer qu’il y ait une coopérative d’habitation sur ce lot. »

Plusieurs résidents du quartier Saint-Sauveur

Logements

En réponse à ces revendications, Guillaume Fafard, de QUINZHEEarchitecture, a tenté d’apporter des explications. Concernant le prix des loyers abordables (appellation basée sur les critères SCHL), qui constitueront 15% des logements du Kali, M. Fafard a tenu à rappeler que ceux-ci seront des logements neufs. Il ne serait, selon lui, pas cohérent de comparer ces loyers à ceux de logements abordables plus anciens.

À propos du manque de logements sociaux, il a été rappelé, entre autres, par M. Pierre-Luc Lachance, que le projet citoyen de coopérative d’habitation sur le site du défunt bar Kirouac verra bientôt le jour. Enfin, selon M. Fafard, la construction de 55 nouveaux logements apporterait un élément de réponse à la pénurie de logements.

Patrimoine bâti

Rappelons que la hauteur et le nombre de logements par bâtiment du projet font l’objet d’une demande de modification de zonage. En effet, à l’heure actuelle, le règlement autorise un maximum de 12 logements par bâtiment. Pour justifier cette augmentation à 55, Medway a tenu à souligner l’ampleur du projet qui prend place sur un terrain de très grande envergure.

Par ailleurs, alors que le manque d’intégration par rapport à la rue avait été soulevé lors du premier atelier d’échange, Quinzhee a apporté des modifications. Ainsi, Guillaume Fafard a mentionné des ajustements au niveau du revêtement, de la coloration des façades et de l’angle du bâtiment, plus arrondi, au croisement des rues de l’Aqueduc et Hermine.

Verdissement, stationnement et CPE

Alors que des doutes planaient sur l’aménagement d’une garderie privée dans le projet Kali, le promoteur, Marc-Vincent Girard a confirmé qu’il s’agirait d’une CPE. Ce point a fait l’unanimité auprès des administrateurs comme des résidents. Celle-ci comportera 97 places dont 15 pour des poupons.

Le commerce de proximité, également prévu au rez-de-chaussée, n’est pour le moment pas défini. Plusieurs citoyens ont manifesté la nécessité de favoriser un commerce abordable. Guillaume Fafard a répondu que cette décision ne pourra être prise qu’une fois le permis de travaux accordé. 

Par ailleurs, Quinzhee propose du verdissement au niveau des toits, de la cour intérieure et de la rue Kirouac. L’ajout d’une petite placette publique adjacente fait également partie des modifications apportées.

Enfin, les stationnements ont motivé différents commentaires. Parmi ceux-ci, il a été mentionné la nécessité d’un stationnement accessible aux résidents du quartier. Également, ils réclament l’ajout de bornes électriques en extérieur et la recherche d’une solution alternative de stationnement lors des travaux.

Alors que des citoyens ont appelé le conseil de quartier à rejeter en bloc le projet, la modification de zonage a finalement reçu le vote favorable des membres, moyennant quelques ajustements. Celles-ci portent, entre autres, sur la modification du nombre de stationnements et l’ajout de verdissement. L’une des membres du conseil a voté défavorablement à cause du montant des loyers, alors qu’une dernière s’est abstenue.

Par ailleurs, Myriam Nickner, présidente du conseil de quartier, a lancé l’idée d’une consultation spécialement dédiée aux logements sociaux et abordables. Celle-ci pourrait avoir lieu au début d’ici la fin de l’été.

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