Quelques détails sur le projet Kali dans Saint-Sauveur

Le projet Kali sur le boulevard Charest OuestLe projet Kali sur le boulevard Charest Ouest. Crédit photo : Étienne Dumas, artiste 3D - Quinzhee architecture.

La firme Quinzhee architecture et le groupe Medway ont présenté le projet Kali aux citoyens lors d’un atelier d’échange. La construction débuterait cet été, pour se terminer en 2025. Nous avons discuté du projet Kali avec Guillaume Fafard, l’architecte en charge, Myriam Nikner-Hudon, présidente du conseil de quartier de Saint-Sauveur et Guillaume Béliveau Côté, animateur-coordonnateur au Comité des citoyens et citoyennes du Quartier Saint-Sauveur. 

Par Estelle Lévêque

Au 577, boulevard Charest Ouest, Kali propose 45 unités locatives, une garderie, un espace commercial, un toit et une cour intérieure végétalisés, des stationnements souterrains et des rangements intérieurs pour les vélos. Le bâtiment jouerait sur les volumes en proposant un bloc de 5 étages sur le boulevard Charest et de 3 étages sur la rue Hermine. Le revêtement de brique d’argile s’inspire de l’esthétique du quartier.

Une garderie et un local commercial

Dans sa présentation, Medway propose un grand espace dédié à une garderie et un petit commerce de quartier. Pour Guillaume Fafard, l’idéal serait d’accueillir une CPE. Il mentionne cependant que cette décision est relative aux décisions du gouvernement.

Le local commercial du projet Kali sur la rue Hermine
Le local commercial du projet Kali sur la rue Hermine. Crédit photo : Étienne Dumas, artiste 3D – Quinzhee architecture.

Concernant le commerce de proximité, Myriam Nikner-Hudon félicite l’intention d’apporter plus de vie dans cette partie de Saint-Sauveur. ”Il y a un déficit de services de proximité sur le côté sud de Charest. C’est dommage de perdre le Kalimera, qui est une institution du quartier, mais on peut espérer voir s’installer un commerce indépendant plutôt que ces succursales qui viennent juste affadir le paysage du quartier”. La présidente du conseil de quartier a, par ailleurs, souhaité mentionner en toute transparence qu’elle travaille désormais à la FECHAQC, tout en précisant que ses observations sur le projet ne s’en trouvent pas biaisées. 

Guillaume Béliveau-Côté, du Comité des Citoyens et Citoyennes du Quartier Saint-Sauveur, approuve l’apparition d’un nouveau commerce, sous réserve qu’il soit “abordable pour tous”. Il déplore l’apparition régulière de commerces qui ne s’adressent pas, financièrement, à l’ensemble de la population. Au sujet de la construction de grands locaux de garderie, le comité citoyen rappelle que “certaines CPE du quartier cherchent à agrandir leurs locaux. Ce pourrait être un beau mariage à faire”. 

Quelles abordabilité pour les logements ?

Une des principales réticences du CCCQSS concerne le prix des logements. Dans sa présentation, Medway propose, sur 45 unités locatives, 15 à 20% d’abordabilité. Medway se base sur le revenu médian à l’échelle de la région de Québec. Le comité des citoyens interroge cependant cette donnée, qu’ils souhaiteraient basée sur les revenus médians à l’échelle du quartier.

Un point que Myriam Nikner-Hudon soulève est l’ouverture de la firme à mettre comme abordables des 4 ½ et des 5 ½. Elle rappelle également les projets de logements sociaux sur le stationnement Carillon, sur la rue Kirouac, au croisement Montmagny Charest ou encore sur l’ancien presbytère de l’église Saint-Joseph.

Myriam Nickner-Hudon, présidente du conseil de quartier de Saint-Sauveur
Myriam Nickner-Hudon, présidente du conseil de quartier de Saint-Sauveur. Crédit photo : Estelle Lévêque.

Au sujet du reste des unités, Quinzhee décrit ce projet comme du logement moyen de gamme. “On n’est pas sur du haut de gamme niché, on s’adresse à des jeunes professionnels ou jeunes familles.” Guillaume Fafard mentionne l’importance, selon lui, de faire des logements pour tout le monde : des logements sociaux subventionnés aux grandes unités pour les familles.

Verdissement et urbanisme

La firme Quinzhee se spécialise dans les projets urbains, dont la majorité se trouvent dans les quartiers centraux de Québec. “Ma thèse finale à l’Université Laval portait sur le fait de ramener en ville les personnes qui ont suivi l’exode rural, les solutions pour combler leurs besoins tout en réduisant leur empreinte écologique.”

Dans cette dynamique de réduire le “tout à l’auto”, comme il le décrivait dans une précédente entrevue, l’architecte inclut dans le projet Kali des espaces de rangement pour les vélos et envisage des places pour les communauto. Écologiquement parlant, il propose un bâtiment “performant énergétiquement”. 

Pour Guillaume Béliveau-Côté, le CCCQSS souhaiterait des espaces verts qui ne concernent pas uniquement les locataires des unités. “Notre approche du verdissement, c’est des espaces verts profitables à tous, dans l’espace public. Il faudrait, pour augmenter l’impact de ce verdissement, un apport d’arbres le long du trottoir.” 

En plus des toitures végétalisées, le projet supposerait d’ajouter un arbre et des plantations sur un élargissement de trottoir de la rue Hermine. Guillaume Fafard note cependant l’importance de la ville dans ces prises de décisions comme dans l’entretien des arbres, sur le long terme. Celle-ci est un acteur majeur pour remplacer, par des espaces verts, le stationnement sur Charest dont l’emprise routière est très large, selon l’architecte. 

Quelles adaptations suite à la rencontre citoyenne ?

En conclusion, l’atelier d’échanges a permis à Medway et Quinzhee de présenter le projet Kali en présence de représentants de la ville, de membres du conseil de quartier et de citoyens. “Ça a bien été, on a abordé des enjeux et des concepts généraux, dans un débat constructif. On va améliorer le projet, on l’adapte”, explique Guillaume Fafard. 

Guillaume Béliveau-Côté, quant à lui, se réjouit de l’intention de consulter les citoyens, sous réserve encore une fois. “Consulter la population, c’est bien. Cependant, comme la ville et le conseil de quartier semblent être ouvertement favorables au projet dans sa forme actuelle, je trouve que ça biaise un peu cette intention de consulter les citoyens. On attend de voir si les retours vont être pris en compte.”

La présidente du conseil de quartier conclut sur le projet comme un travail de qualité sur l’architecture et l’aménagement intérieur. “C’est un bâtiment qui va fitter avec la personnalité du quartier, qui fournit une alternative au niveau de l’écosystème immobilier. C’est un projet qui manifestement tenait à cœur au promoteur et à l’architecte. ” 

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