Un avenir incertain pour les épiceries de proximité

Marie-Claude Lapierre, propriétaire de l'épicerie La Locale. (Crédit photo : Estelle Lévêque)Marie-Claude Lapierre, propriétaire de l'épicerie La Locale. (Crédit photo : Estelle Lévêque)

Saint-Sauveur : La propriétaire de l’épicerie La Locale aimerait un regain d’enthousiasme envers les épiceries et commerces de proximité.

Par Estelle Lévêque

En mars 2023, la boutique de l’avenue Cartier du magasin d’aliments en vrac La Récolte fermait ses portes. À la même période, l’épicerie 13/2 annonçait devoir mettre la clé sous la porte, à cause de difficultés financières.

De son côté, l’épicerie La Locale, au croisement de l’avenue des Oblats et de la rue Durocher, a ouvert au printemps 2021. Toutefois, depuis quelque temps, Marie-Claude Lapierre, propriétaire, s’interroge quant à l’avenir de son commerce.

Une offre de proximité, pour les habitants du quartier

Sur les étagères de La Locale, on retrouve des produits frais, des produits secs en vrac, des produits d’entretien naturels ou encore des bouteilles de vin et cidre.

Dernièrement, Marie-Claude Lapierre a développé son offre de prêt-à-manger et organisé des ventes de plants de la ferme Potagerie & Co. Depuis le mois de février, elle propose des produits de boulangerie, préparés par le boulanger Claude Bhérer.

« Au final, peu importe toutes les bonnes intentions qu’il y a derrière ça, si les gens ne viennent pas, ça ne marchera pas. En ce moment, il faut un effort collectif pour que ça continue », rappelle Marie-Claude. « Récemment, avec les épiceries qui ont fermé, l’offre de vrac a diminué dans le centre-ville. Pour moi, ce n’est pas une bonne nouvelle, même si on est dans le même secteur. »

Marie-Claude Lapierre, propriétaire de l’épicerie La Locale

La propriétaire de l’épicerie de quartier émet des inquiétudes au sujet de l’alimentation durable qui perdrait des adeptes. En effet, alors que les produits locaux ont rencontré un succès grandissant à l’ère de la pandémie, celui-ci n’aurait été que de courte durée.

Marie-Claude Lapierre et Claude Bhérer, devant l’épicerie La Locale dans le quartier Saint-Sauveur. (Crédit photo : Estelle Lévêque)

« C’est plate parce qu’à force, ça va redevenir plus simple d’aller directement au IGA. Parfois, je me dis que si, un jour, j’en venais moi aussi à devoir fermer, les gens se rendraient compte que c’était quand même le fun d’avoir ce choix-là. Que ce soit le haricot magique dans Saint-Roch, la Récolte à Limoilou ou autre, il faut aller dans ces commerces. Il faudrait qu’il y en ait un dans chaque quartier, parce qu’on est des commerces de proximité. »

Marie-Claude Lapierre, propriétaire de l’épicerie La Locale

Une offre locale transparente

Marie-Claude Lapierre croît en l’offre des épiceries durables, qui se concentre sur des produits locaux de qualité. Dans un souci de transparence, elle a mis en place un système d’étiquetage qui indique la provenance des produits par rayon géographique. De ce fait, La Locale propose des produits classifiés « Moins de 100 km », « Moins de 300 km », « Québec », et enfin « Canada ».

En considérant le circuit court comme la base de son approvisionnement, elle se donne pour défi de proposer une pré-sélection aux consommateurs souhaitant repenser leur alimentation. « Parfois, c’est plus facile d’aller acheter un ketchup Heinz à l’épicerie que de chercher un producteur qui fabrique un ketchup pas trop loin de chez nous. C’est pour ça que je prends le temps de le faire dans mon commerce. C’est surprenant à quel point on trouve des options locales pour beaucoup de choses. »

Légende photo : Les ketchup Mi Corazon sont fabriqués à Montréal. Disponibles à l’épicerie La Locale. (Crédit photo : Estelle Lévêque)

Quand durabilité rime avec fiabilité

En plus d’un impact réduit sur l’environnement, l’approvisionnement local induit de nombreux avantages pour les commerçants. En faisant affaire avec des producteurs de proximité, le contact est facilité.

« Même après la pandémie, je constate que l’approvisionnement qui vient de l’étranger rencontre toujours plus de difficultés », constate l’épicière. Les frais de distribution réduisent considérablement dans le cas d’un achat à un producteur situé à quelques heures de route. Cette réduction des coûts se reflète nécessairement sur le prix final payé par le consommateur.

Pour finir, Marie-Claude souligne le contact humain qui retrouve ses lettres de noblesse dans une relation entre producteur et commerçant de proximité.

« Plus on est dans une communauté proche, plus on rencontre d’entraide et de compréhension, de solidarité. Chaque achat est important parce qu’il soutient du monde passionné qui travaille de façon respectueuse pour l’environnement. Du monde qui a à cœur la qualité de leurs produits. »

Pour en savoir plus sur l’épicerie de quartier La Locale, visiter son site internet et sa page Facebook.

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