Jusqu’à ce qu’on meure fait vibrer le Diamant

Jusqu'à ce qu'on meure, imaginé écrit et mis en scène par Brigitte Poupart. (Crédit photo : Jean-Marc Abel)Jusqu'à ce qu'on meure, imaginé écrit et mis en scène par Brigitte Poupart. (Crédit photo : Jean-Marc Abel)

Carrefour International de Théâtre : Jusqu’à ce qu’on meure est une expérience immersive originale, énergique et éclatante.

Par Estelle Lévêque

Imaginée, écrite et mise en scène par Brigitte Poupart, Jusqu’à ce qu’on meure est une expérience immersive multidisciplinaire. Au cours d’un peu plus d’une heure de spectacle, l’action se déroule sur plusieurs scènes, dispersées à divers endroits de la salle. Le public est ainsi invité à déambuler d’un lieu à l’autre, à assister aux installations, danses et acrobaties comme bon lui semble.

Transthéâtre produit ce spectacle de l’auteure montréalaise. Il investit le Diamant jusqu’au 28 mai, dans le cadre du Carrefour International de théâtre. Celui-ci propose, pour sa 23e édition, de nombreux spectacles jusqu’au 10 juin.

Une énergie explosive

Jusqu’à ce qu’on meure bouscule son public, du début à la fin, de différentes manières. Pour commencer, on prévient celui-ci, dès l’entrée dans la salle, de présence de lumières stroboscopiques et explosions simulées.

Rapidement, après une première scène où les personnages semblent restés en suspens, ceux-ci prennent vie. Dès lors, que ce soit de manière rapide mais toujours agile, ou de façon plus statique mais toujours très expressive, les comédiens s’activent.

Ensuite, la musique originale de Alex MacMahon et les jeux de lumière apportent une très grande qualité au spectacle immersif. Le spectateur est plongé dans cet univers, construit par les décors exceptionnels. Il peut difficilement rester indifférent à ce qu’il se passe. Qu’il se sente perturbé, impressionné, inconfortable ou euphorique, le public est touché, coûte que coûte.

Bien que le public soit invité à se déplacer, la représentation d’hier soir ne lui permettait pas de le faire aisément. Toutefois, une simple réduction du nombre de spectateurs dans la salle permettrait certainement de profiter pleinement du spectacle. Un bémol fâcheux, mais facilement rectifiable.

Entre spectacle et récit

Jusqu’à ce qu’on meure est de ces spectacles francs et honnêtes. Loin d’attendre du public qu’il analyse chaque interaction, l’expérience se veut aussi divertissante que fascinante. Ainsi, on peut aussi bien la découvrir à travers un regard informé du récit et de l’histoire des personnages, que le vivre sur le moment, sans qu’il sonne creux pour autant.

Jusqu'à ce qu'on meure est présenté au Diamant jusqu'au 28 mai. (Crédit photo : Jean-François Savaria)
Jusqu’à ce qu’on meure est présenté au Diamant jusqu’au 28 mai. (Crédit photo : Jean-François Savaria)

Néanmoins, le récit est créatif et intelligent et chacun de ses personnages détient une histoire et un passif qui apportent une couche supplémentaire d’immersion au spectacle. Ainsi, Jusqu’à ce qu’on meure nous plonge dans une nouvelle dimension post-catastrophe ou notre monde semble anéanti bien qu’on le discerne encore proche.

Douze interprètes de sept différentes cultures et d’âges variés, provenant du cirque, du théâtre et de la danse, donnent vie aux personnages. Ils nous amènent dans leur quête, teintée d’un sentiment d’urgence et d’un besoin de se reconstruire. Du chaos, on remonte le temps jusqu’au final explosif de cette immense fête, animée par un DJ live.

Vivre pleinement

Là où le monde du spectacle se base sur l’artificiel, Jusqu’à ce qu’on meure casse ces codes. Les interprètes déambulent dans la salle au même titre que le public et dansent au milieu de la foule. Loin des illusions d’un monde souvent superficiel, le spectacle de Brigitte Poupart joue sur cette frontière entre le vrai et le faux.

On assiste à des mouvements francs, bruyants, durs. Les protagonistes s’enlacent avec force et transmettent leurs émotions avec intensité. Jusqu’à ce qu’on meure nous rappelle la puissance de l’authenticité et la beauté dans le vrai.

Brigitte Poupart a créé Jusqu’à ce qu’on meure en novembre 2022 à Montréal. Découvrez le spectacle au Diamant, dans le cadre du Carrefour international de théâtre les 26, 27 et 28 mai. Pour en savoir plus, visiter la page dédiée au spectacle

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