Chronique : Le ridicule ne tue pas

david lemelinDavid Lemelin (Photo : Courtoisie)

Par David Lemelin

C’est officiel : le ridicule ne tue pas.

En effet, car sinon, Bernard Drainville n’aurait pas terminé sa journée du 20 avril 2023. Il aurait été foudroyé, en pleine séance de comédie burlesque.

Avouez que c’est incroyable. Pleurer pour un tunnel à chars. Pas de danger de le voir pleurer ainsi pour la réussite scolaire…

Non satisfait de verser de belles grosses larmes de crocodile pour la hausse des GES, Drainville, en petit prince orgueilleux, a également quitté le Salon bleu, irrité par des questions légitimes. 

Un commentaire intéressant lu dans les médias: imaginez si ça avait été une femme…

Oui, on l’aurait traitée d’hystérique, d’indigne de sa fonction. On l’aurait poussé à la démission.

Honnêtement, je crois sincèrement que Bernard Drainville est indigne de sa fonction.

À jouer les clowns tristes, il campe le rôle du député dans celui du bonimenteur, à l’aise à manipuler l’électorat dans l’unique but de la victoire.

Décidément, Machiavel aurait regardé le ministre à la télé, un sac de pop-corn à la main…

Il se serait aussi marré de satisfaction de voir Éric Caire rester en poste, après pourtant avoir juré, main sur le cœur, qu’il démissionnerait si son parti ne réalisait pas le lien à chars tant souhaité.

Il ne fallait surtout pas espérer un peu de hauteur de la part de celui qui semble toujours à l’aise au ras des pâquerettes, à vivre avec ses incroyables contradictions.

En revanche, il lui faudra également réaliser qu’aujourd’hui, sa parole ne vaut plus un clou. Zéro. Nil. Personne ne pourra désormais lui accorder quelque crédibilité que ce soit.

Après tout ça, on s’étonnera encore du cynisme envers les politiciens…

Chose certaine, ce virage à 180 degrés est l’épreuve la plus difficile de l’histoire de la CAQ.

La ministre Guilbault a eu beau essayer d’étayer sa position en noyant la presse de nombreux documents, les encourageant à s’y plonger pour « comprendre » la décision du gouvernement, ils n’ont pas mis de temps à découvrir que les études citées par la ministre la contredisent, carrément.

Dans Le Devoir, notamment, on soulève cette étude du ministère des Transports qui indique que le télétravail a « peu d’impact sur l’achalandage du réseau routier et le transport collectif ».

C’est pourtant un des arguments les plus déterminants avancés par la ministre Guilbault…

En réalité, on voit bien aujourd’hui que cette promesse de troisième lien autoroutier n’a jamais été appuyée sur du solide, étant exclusivement poussée par le désir de séduire un électorat encore ouvert aux solutions simples à des problèmes complexes.

Aujourd’hui, la CAQ n’est pas plus prête à présenter son option de transport collectif, ce qui est sage. Réfléchir avant d’agir ne sera que positif.

Mais, ça ne fait aussi qu’accentuer et confirmer cette impression d’improvisation. Jamais ce dossier n’a été mené avec sérieux. Le gouvernement s’en mord les doigts, à présent.

Néanmoins, je demeure convaincu que l’unique raison de cet abandon est le coût. Sans le Fédéral, Legault n’a pas les moyens de ses ambitions électorales. Alors, qu’ont-ils fait? Ils ont décidé de tirer la plogue dès que possible.

Pourquoi? Pour éviter de trainer ce gigantesque boulet trop près des élections. Ils font le calcul stratégique que les gens auront oublié, ou presque, dans plus de trois ans.

Le plus déprimant, c’est que ce n’est probablement pas fou de le croire…

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