Chronique : Comme la neige a neigé…

david lemelinDavid Lemelin (Photo : Courtoisie)

Par David Lemelin

C’est tannant. Bin tannant. Se réveiller et vouloir aller au boulot et zigzaguer péniblement entre les obstacles neigeux. Pire, essayer d’avancer sans trop se casser la gueule.

Très souvent, c’est devenu un défi, presque un exploit de jouer les piétons à Québec, les matins (ou les jours et les nuits) enneigés. L’enfer, version froide.

Il y a peu de sujets qui réussissent le miracle de faire parler les gens de Québec à l’unisson. Le (non) ramassage de la neige est une de ces exceptions.

Ça se comprend : le réflexe du payeur de taxes revient à la surface. Et vous avez raison : on paye des taxes pour que la Ville nous rende des services.

C’est cute, c’est le fun, vous dites-vous, mais si on peut au minimum avoir nos poubelles et la neige ramassées comme il se doit, ce serait déjà ça. La danse et les cours de dessin, ça viendra plus tard, penserez-vous.

Or, le « déjà ça », on ne l’a même pas. On a pointé du doigt, à juste titre, le maire et son responsable du déneigement, Pierre-Luc Lachance, qui se sont enfargés dans leurs lacets en alimentant eux-mêmes la tempête en se contredisant, en cafouillant et en essayant d’en passer une petite vite aux citoyens.

Ça n’a pas marché. On s’est vite rendu compte qu’ils ne connaissaient pas et ne maitrisaient pas du tout leur propre politique de déneigement. Ils se disaient « menottés », mais n’ont pas compris ce qu’elle permettait, cette politique, à commencer par réaliser que ce n’est pas une Loi inscrite sur des Tables sacrées.

Aujourd’hui, ils ont l’air de « spectateurs », comme le disait l’opposition. Oui, ça fait pee-wee. Il faut quand même mettre quelques bémols, ou un peu de neige pour refroidir la colère qui gronde, ne serait-ce que pour rappeler que si c’était facile, gérer la neige à Québec, ça se saurait.

Oui, c’est plus complexe que jamais pour à peu près toutes les municipalités : les limites budgétaires, la perte d’expertise avec les départs à la retraite, les changements d’approche, la pénurie de main-d’œuvre, la tenue plus rigoureuse du livre des heures… sans oublier la (non) concurrence de ce secteur qui fait très mal.

Pas si évident. Mais, dans le cas qui nous occupe, cette histoire montre bien les limites (encore une fois) de la com et des gens sympas qui n’ont pas le CV pour faire le boulot qui leur est confié. Apprendre sur le tas, ça donne ce genre de résultats : on s’enfarge aux frais des contribuables.

L’incompétence ne se comble pas par de la com. Il vient un temps (qui est venu, incidemment) où ça ne suffit plus. Et, le projet de réseau structurant nous le montrera de plus en plus. Bouclez vos ceintures : ça va secouer… Remarquez, ça pourrait être pire : ils pourraient vouloir brûler la neige au gaz naturel. Y’a vraiment des gens qui font ça? Oui. Vraiment…

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