La présidente de la FIQ croit qu’il n’y a « aucune lueur d’espoir à court et à moyen terme »

Julie Bouchard, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ. Crédit photo : Sophie Williamson.

Dans le cadre du dépôt ce jeudi des offres gouvernementales au secteur public, la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Julie Bouchard, estime les offres « très insatisfaisantes ».

Dans la nouvelle déposée par le gouvernement, on peut lire qu’il « veut élargir le débat et obtenir des résultats concrets sur le terrain ».

De plus, il identifie deux principes directeurs : la force collective de travail (flexibilité dans l’aménagement des horaires de travail, décloisonnement des tâches, etc.) et la valorisation du personnel (équilibre de la charge de travail, stabilité, etc.).

Le ministre de la santé Christian Dubé annonçait la volonté du gouvernement « d’offrir plus de flexibilité dans l’aménagement des horaires de travail et dans l’élargissement des pratiques des ressources professionnelles de notre réseau de la santé ». 

« L’heure est maintenant aux résultats », a aussi soutenu Sonia LeBel, ministre responsable de l’Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor.

Le gouvernement du Québec : un « employeur de choix » ?

« Définitivement, on n’a pas la même définition de cadeau, débute la présidente de la FIQ. Les offres sont très, mais très très insatisfaisantes, surtout lorsqu’on voit l’ensemble des sacrifices que les professionnels en soin font à tous les jours. »

Julie Bouchard juge que le dépôt est « très vague », alors que les demandes de la FIQ et les attentes des professionnels en soin sont « très claires ». Selon elle, aucune des propositions n’est réalisable ni applicable rapidement.

« Il n’y a rien de concret sur le temps supplémentaire obligatoire, rien de concret sur le personnel des agences de la main-d’oeuvre indépendante et il n’y a aucune lueur d’espoir à court et à moyen terme », s’indigne-t-elle.

Le salaire suit-il l’inflation ?

La hausse du salaire des travailleurs du secteur public annoncée aujourd’hui par le gouvernement est de 13 % sur cinq ans.

En détails, les augmentations paramétriques sont de 3 % la première année, et de 1,5 % pour les quatre prochaines, pour un total de 9 % sur cinq ans. À cela s’ajoutent 2,5 %, sur cinq ans, afin que le gouvernement puisse répondre à ses priorités ; une augmentation qui n’a pas été présentée jeudi matin.

Le gouvernement offre donc 11,5 % sur cinq ans ; hausse qu’il déclare être à la hauteur de l’inflation prévue. Une somme forfaitaire de 1 000 $ est aussi annoncée pour la première année, « afin de reconnaître l’apport des personnes salariées à leur réseau ».

L’augmentation salariale de « 9 % sur cinq ans » ne couvre pas selon la présidente de la FIQ l’inflation. Elle croit d’ailleurs que le 13 % ne fait que « mélanger les chiffres » et brouiller la réalité.

« Vous comprendrez qu’on peut appeler ça de l’appauvrissement », conclut Julie Bouchard. La proposition de la FIQ était une hausse de 4 % par année, donc 12 % d’augmentation salariale sur trois ans.

« Ne rien vouloir changer »

Dans son dépôt, le gouvernement annonce la création de trois espaces de discussions sous l’égide du Bureau de la négociation gouvernementale qui concernent respectivement l’éducation, la santé globale et la santé mentale.

Il indique que « ces forums viseront notamment à cibler les réels freins et enjeux aux améliorations souhaitées dans les réseaux concernés ».

« Ce n’est pas en créant des forums à ne plus finir qu’on va innover, commente la présidente de la FIQ. On l’a déjà fait et à part trainer en longueur et à voir rarement un résultat, ça ne donne pas grand chose. »

Par ailleurs, le forum « Équipe soins » annoncé vise à soutenir le Plan santé en abordant le décloisonnement des tâches, l’implantation des horaires autogérés et atypiques ainsi que les heures supplémentaires obligatoires. 

Au sujet de l’autogestion des horaires, Julie Bouchard croit encore qu’il n’y a rien de concret qui est proposé pour que le problème soit abordé à la table de négociations.

Pour régler le problème du temps supplémentaire obligatoire, c’est selon elle « une multitude de solutions qui doivent être mis en place pour pouvoir dire que c’est terminé ».

En somme, le dépôt peut être reçu selon la présidente de la FIQ comme « un vieux discours patronal qui dit vouloir faire autrement, mais ne vouloir rien changer ».

Du positif

Le seul aspect positif selon Julie Bouchard est qu’il servira de « levier extraordinaire » pour la mobilisation des 80 000 membres de la FIQ.

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