St-Sauveur : un quartier toujours à réinventer pour Myriam Nickner-Hudon

Myriam Nickner-HudonMyriam Nickner-Hudon devant une de ses boutiques favorites du quartier. (Crédit photo : Simon Bélanger)

La présidente du conseil de quartier de Saint-Sauveur a des idées plein la tête pour améliorer la vie des habitants de son coin. Myriam Nickner-Hudon, qui représentait le quartier qu’elle habite depuis 2015 lors de la Revengeance des duchesses en 2019, désire que la sécurité routière et les enjeux environnementaux soient au cœur des priorités dans Saint-Sauveur.

Par Simon Bélanger

C’est devant la brasserie artisanale Griendel que Myriam Nickner-Hudon nous a donné rendez-vous. Comme pour elle, l’établissement de la rue Saint-Vallier s’est installé dans le quartier Saint-Sauveur en 2015. Pour elle, l’ouverture du Griendel a créé une effervescence dans le quartier, qui ne s’est pas estompée depuis.

Celle qui a grandi dans le quartier des Méandres, où « tu n’as pas l’occasion d’appartenir à ton quartier, parce que tout est loin », se réjouit que dans le quartier Saint-Sauveur, elle ait accès à pied à tous les services de proximité, allant de la pharmacie à l’épicerie, en passant par la boulangerie ou le salon de tatouage.

Dernière diplômée du défunt baccalauréat en ethnologie et patrimoine de l’université Laval, Myriam Nickner-Hudon a aussi suivi des cours de management, de marketing et de communication.

« Je suis spécialiste de rien, mais de plein d’affaires. Je m’intéresse beaucoup aux humains, comment on vit, à la culture organisationnelle, à la créativité et à la façon de transmettre les connaissances. J’aime aussi observer les interactions dans un milieu et la façon dont l’aménagement de la ville nous affecte sur le plan personnel, sur notre santé, sur la mobilité et sur l’accès aux opportunités », explique Mme Nickner-Hudon.

Débuts de l’implication

C’est en 2016, à l’occasion d’un contrat étudiant estival offert par la Société de développement commercial (SDC) de Saint-Sauveur, que Myriam Nickner-Hudon commence à s’intéresser davantage à tout ce qui bougeait dans le quartier.

« Ça m’a donné une bougie d’allumage. J’ai commencé à voir qu’il y avait des consultations, des projets de mobilisation, des concertations sur des enjeux comme la sécurité routière et le verdissement », se rappelle Mme Nickner-Hudon.

Après être devenue secrétaire de rédaction en 2018, c’est en novembre 2020 qu’elle devient la présidente du conseil de quartier de Saint-Sauveur.

Ce qu’elle apprécie de son rôle, c’est qu’elle puisse lancer des invitations à des gens de tous horizons, des experts dans leurs domaines respectifs ou des représentants d’organismes, qui peuvent bonifier des présentations données par la Ville. Pour elle, c’est une façon pour « étoffer les réflexions » et de sonner l’alerte si quelque chose ne fonctionne pas.

Elle aime aussi entretenir le contact avec les autres conseils de quartier de la ville pour, dans certains cas, obtenir des conseils sur un type de résolution à adopter, qui a peut-être déjà été faite ailleurs, mais aussi pour faire front commun sur différents dossiers, comme la lutte au troisième lien et l’opposition à la hausse des normes d’émission de nickel.

De telles alliances permettent une « écoute plus ouverte dans les médias », selon Mme Nickner-Hudon.

Parc Durocher et sécurité routière

Pour Mme Nickner-Hudon, un important accomplissement auquel a contribué le conseil de quartier de Saint-Sauveur, c’est le projet d’aménagement du parc Durocher.

« En gros, ils allaient juste replacer un gros module de jeux dans le centre et on aurait été « pognés » avec ce genre d’aménagement pendant 20 ans », affirme-t-elle.

Le conseil de quartier a réclamé une meilleure réflexion et a invité des familles, des organismes et des résidents à contribuer et à proposer des idées.

« En demandant une meilleure réflexion, ça fait qu’on va avoir deux millions de dollars investis dans notre parc. Ça, ce n’est pas banal. Des fois, on peut avoir ce genre d’impact », se réjouit Mme Nickner-Hudon.

La présidente du conseil de quartier de Saint-Sauveur tient aussi à améliorer la sécurité routière, alors qu’une artère importante comme le boulevard Charest a été le théâtre de plusieurs accidents, parfois mortels, impliquant des piétons.

Elle désire s’inspirer de ce qui s’est fait ailleurs, comme sur la 18e rue, dans Limoilou, où des bollards ont été installés, pour protéger davantage les piétons.

« Il y a un travail d’être gosseux, d’être chercheux et de demander aux autres : qu’est-ce qui s’est fait par chez vous ? », affirme-t-elle.

Elle plaide pour un réaménagement du secteur de Marie-de-l’Incarnation, afin de réduire la capacité routière. Elle aimerait voir cette rue adopter un modèle semblable au boulevard Langelier, avec un terre-plein végétalisé.

L’avenir du quartier

Et dans ses rêves à plus long terme, elle aimerait également voir un secteur du boulevard Charest, situé entre la rue Marie-de-l’Incarnation et le viaduc ferroviaire, adopter le modèle du TOD (transit-oriented development), avec « écoquartier, hangar à vélos, des espaces verts, garderie intégrée et des logements en coopérative, en plus de fiducies foncières qui permettent de garantir un prix abordable de façon pérenne pour le logement ».

Même si elle souhaite voir davantage de verdissement et de pistes cyclables, elle sait cependant qu’il n’est pas toujours évident de faire changer les mentalités. Et parfois, les projets qui sont présentés sont déjà décidés d’avance. Elle est toujours dépassée par l’idée qu’une nouvelle station-service soit prévue face à une autre, au 735 Charest Ouest.

Pour elle, « en pleine crise climatique », c’est une aberration.

L’environnement est d’ailleurs au cœur de ses préoccupations, alors qu’elle plaide pour un meilleur verdissement, question de faire face aux conséquences des changements climatiques.

« Les îlots de chaleur, les vagues de chaleur, ça va nous rentrer dedans solide ici. Il faut prévenir, en verdissant », conclut-elle.

Parions que si vous voyez des zones végétalisées apparaître dans les prochaines années en vous baladant dans le quartier Saint-Sauveur, il y a aura peut-être un peu de Myriam Nickner-Hudon derrière.

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