Les citoyens sont invités à mieux trier leurs déchets

Marie-Josée Asselin au Centre de tri de Québec ce lundi 14 novembre. Derrière elle sont représentés les 678 kilos de déchets produits par habitant par année. Crédit photo : Sophie Williamson.

La Communauté métropolitaine de Québec annonce ses objectifs de réduction de la quantité de matière éliminée au Centre de tri de Québec dans le cadre du Plan métropolitain de gestion des matières résiduelles (PMGMR) 2024-2031.

Elle annonce aussi que des consultations publiques débuteront le 29 novembre prochain. Le but est de connaître l’opinion et les préoccupations de tous les acteurs du milieu pour atteindre les objectifs fixés, soit de réduire à 423 kilos la quantité de matière éliminée par habitant d’ici 2031 (cible représentée par les lignes vertes).

Marie-Josée Asselin, vice-présidente de la commission consultative, explique que cette cible de réduction « nécessitera des efforts de la part de tout le monde ».

« Le momentum est particulièrement parfait avec la mise en oeuvre de l’usine de biométhanisation qui va nous permettre notamment de diminuer l’enfouissement et l’incinération de matières organiques », affirme-t-elle.

Des matières résiduelles mal triées

Il faut savoir que la quantité de déchets éliminés par habitant de la métropole par année est de 678 kilos, soit 1494 livres. Ces déchets prennent le chemin de l’incinérateur ou du site d’enfouissement et proviennent de l’ensemble des activités du territoire.

La vice-présidente Marie-Josée Asselin note que la responsabilisation « ne peut pas reposer uniquement sur les citoyens ». Les autres partenaires dont les municipalités, les industries et les commerces doivent aussi « embarquer dans ce grand défi ».

Par exemple, certains immeubles de logements locatifs ne sont pas dotés de bacs de recyclage. « Ça ne fait pas de sens », commente Marie-Josée Asselin, ce pourquoi le Programme vise à soutenir notamment les propriétaires.

« Les secteurs industriels, le milieu de la construction, les commerces et industries : leur effort est probablement un peu plus grand, poursuit-elle. Il y a des secteurs pour qui la marche va être plus haute et les enjeux vont être plus grands. » 

« Au niveau des citoyens, je dirais que la performance est meilleure, ajoute Marie-Christine Alarie, conseillère en gestion des matières résiduelles. On voit une amélioration, mais il faut encore faire beaucoup d’efforts. » 

Quant à ceux qui estiment que le recyclage est inutile et que tout se retrouve au même endroit, Marie-Josée Asselin assure que le recyclage est « très bien fait » à Québec. « C’est un des centres les plus performants au Québec d’ailleurs », continue-t-elle.

Le travail à l’oeuvre au Centre de tri de Québec. Crédit photo : Sophie Williamson.

La valorisation en détails

Parmi toutes les matières générées sur le territoire, le taux de valorisation était de 52% en 2019, c’est-à-dire que ce sont 52% des déchets qui ont été détourné de l’élimination.

Quant aux déchets ultimes qu’il est impossible de valoriser, ils sont environ de 10%. C’est-à-dire que 90% des matières résiduelles peuvent théoriquement être valorisés. À titre d’exemple, la ville de San Francisco est à 80% de taux de valorisation.

Ainsi, une quantité importante des matières résiduelles à Québec devrait plutôt « prendre le chemin du réemploi » ; soit celui du Centre de tri, de l’Écocentre ou de l’usine de biométhanisation.

En détails, sur le 678 kilos, on compte 39% de matière organique, 20% de résidus de construction, rénovation et démolition, 17% de matière recyclable et 1% de matière dangereuse.

À savoir quelle portion des déchets pourrait être valorisé à l’usine de biométhanisation, ce sont environ 50% des matières résiduelles pour un bac à déchet résidentiel qui sont des restes de table. À la grandeur du territoire, l’impact de la biométhanisation est estimé à 17% sur le taux de valorisation global.

Sensibiliser et responsabiliser

Les membres de la commission reconnaissent que la cible visée est ambitieuse, soit de réduire à environ 40% la quantité de déchets. Toutefois, ils croient que l’objectif est réalisable par la sensibilisation, l’éducation et une utilisation plus responsable des filières déjà en place.

« On souhaite miser davantage sur la sensibilisation des gestes posés par la population et aussi par les industries de commerce, institutions et les entreprises du secteur de la construction », précise Marie-Josée Asselin.

Cela passe par l’adoption de bonnes pratiques rappelées par Jean-Sébastien Daigle, président général de la société VIA, OBNL d’économie sociale opérateur du Centre de tri de Québec depuis 2009.

Parmi les trois pratiques préconisées, on compte d’abord l’élimination de l’utilisation des sacs en plastique. Lorsqu’il s’agit de recycler les sacs, les citoyens sont invités à faire « des sacs de sacs », ce qui facilite le travail des trieurs.

Le deuxième truc est de ne pas mettre les matières dangereuses dans le bac bleu. Elles doivent être déposées dans des points de dépôt spécifiques ou à l’Écocentre. Par exemple, une batterie au lithium peut s’enflammer et créer un feu dans le centre de tri.

Finalement, tout ce qui est « corps long » (corde à linge, boyau d’arrosage) doit aller à l’Écocentre.

Actuellement, aucune mesure restrictive n’est considérée par la CMQuébec.

Toutes les informations nécessaires à la compréhension du PMGMR seront présentées en formule virtuelle le 29 novembre prochain. Des ateliers consultatifs ciblés pour les organismes et les entreprises sont aussi prévus au début décembre.

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