Evergon : la photographie en son intime essence

L'exposition Evergon. Théâtres de l'intime est présentée au Musée national des beaux-arts du QuébecL'exposition Evergon. Théâtres de l'intime présentée au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) jusqu'au 23 avril 2023.(Photo : Marie-Ève Groleau)

Le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) présente l’exposition rétrospective de l’artiste Evergon, un pionnier de la photographie canadienne, jusqu’au 23 avril 2023.

Par Marie-Ève Groleau

Intitulée Théâtres de l’intime, l’exposition se fonde sur un important corpus de plus de 230 œuvres qui couvrent 50 ans de création.

Parfois provoquantes, les œuvres photographiques de l’artiste prolifique s’inscrivent dans différentes époques, de 1971 à aujourd’hui.

La passion, le fantasme, la nudité, le vieillissement du corps, ainsi que le corps atypique et la mort et se chevauchent dans son univers singulier. L’intime, mis en lumière dans plusieurs de ses œuvres, met en scène le corps de l’homme dans toute sa splendeur. Il exploite également des styles et des thèmes comme baroque et la mythologie grecque.

Imposantes, les photographies de grand format témoignent du genre du portrait, de l’autoportrait et du nu masculin, abordant un univers sensuel, voluptueux et empreint de théâtralité.

Dépassement et revendications

L’artiste plonge le visiteur dans sa délicatesse, sa sensibilité, ainsi que son militantisme. Son engagement touche d’abord au dépassement des stéréotypes de la masculinité et des conventions.

Evergon a exploité à travers son travail et au fil de temps, la diversité sous toutes ses formes, entre autres corporelles, sexuelles et identitaires. Il a allié tout au long de son parcours, sa démarche avec différentes causes comme les droits homosexuels.

Plusieurs de ses œuvres sont un hommage ou un clin d’œil palpable à ses amoureux, modèles ou amants, ainsi qu’à sa mère qu’il met en valeur avec grâce et de manière percutante. En plus de ces collaborations, le regardeur sent qu’il s’agit d’abord d’une rencontre de l’artiste avec lui-même reflétant cette idée du miroir qui présente l’image de soi à la fois publique et privée.

Plusieurs pseudonymes féminins et masculins associés à un pan de son parcours esthétique ont d’ailleurs été utilisés au fil du temps ; Celluloso Everonni, Eve R. Gonzales et Egon Brut.

Technologies

En termes d’actes créateurs et de processus artistiques, l’artiste a employé des procédés non argentiques comme le polaroid créant ainsi des images de très grand format, une innovation pour l’époque. Il a également surpassé la technique en utilisant l’holographie et des procédés électrostatiques.

Originaire de l’Ontario, Albert Jay Lunt, alias Evergon a complété des études en arts visuels au Nouveau-Brunswick et à New-York dès 1969 et a par la suite, enseigné la photographie à l’Université d’Ottawa et à l’université Concordia à Montréal.

Son œuvre compte jusqu’à présent plus de 1000 expositions solos et collectives. L’artiste Evergon continue de marquer l’art contemporain. L’exposition Théâtres de l’intime se termine le 23 avril.

Daphne and Apollo de la série Homo Baroque – Homo Rococo, Celluloso Evergonni, 1986.
Daphne and Apollo de la série Homo Baroque – Homo Rococo, Celluloso Evergonni, 1986. (Photo: Marie-Ève Groleau)

Commentez sur "Evergon : la photographie en son intime essence"

Laissez un commentaire

Votre courriel ne sera pas publié.


*


Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.