3e lien : Bruno Marchand « n’a pas une foi aveugle » 

Le maire de Québec Bruno Marchand ce lundi 19 septembre en point de presse. Il annonce que la Ville célèbrera demain soir la victoire des Capitales dont il est « très fier ». Crédit photo : Sophie Williamson.

En point de presse ce lundi, le maire de Québec réitère qu’il attend toujours les études pour se prononcer sur le projet du troisième lien, mais le ton commence à durcir.

À savoir s’il ne sera pas forcé tôt ou tard de s’y opposer dû aux impacts vraisemblablement prévisibles en matière d’étalement urbain, Bruno Marchand préfère d’abord suspendre son jugement. Il répète qu’il a besoin de prendre connaissance des faits et des données pour ensuite débattre et discuter avec le gouvernement.

Toutefois, il a laissé savoir que le premier ministre « ne pourra pas passer par-dessus l’autonomie municipale de Québec » s’il va de l’avant avec le projet sans démonstration.

Pour ou contre ?

Le maire explique qu’il préfère faire confiance en l’intelligence des citoyens et opter pour la nuance. Pour l’instant, il est incapable de dire si le troisième lien de la CAQ est une bonne ou une mauvaise idée.

« Quand on s’est lancé en campagne, plusieurs experts nous ont dit que notre position ne tiendrait pas, continue Bruno Marchand. Il faut être pour ou contre. Dans la vie en politique, on ne peut pas être dans la nuance. Je vous répète depuis 10 mois que la nuance, ça fait partie des choses que je veux amener en politique. » 

À savoir si le fait qu’il n’ait pas d’études rend le projet impossible à livrer, le maire opte encore pour la prudence, « n’étant lui-même pas un expert ». C’est selon lui le gouvernement qui contrôle l’échéancier.

« C’est sûr que des études, ça prend des mois voire quelques années » a-t-il toutefois reconnu.

Les effets crains

Bruno Marchand finit par affirmer que le projet ne peut pas se faire sans études approfondies, bien que le gouvernement caquiste puisse décider d’aller de l’avant.

Il souligne notamment l’importance des études sur le débouché du tunnel, la circulation et les effets sur les citoyens qui habitent dans les secteurs concernés ainsi que sur la qualité de l’air.

Il ajoute à cet égard qu’il pourrait avoir des démonstrations sur la possibilité de ceinturer l’étalement urbain. Néanmoins, si le projet amène de l’étalement urbain, le maire ne pourra pas être d’accord puisque « cela amènerait des problèmes pour l’ensemble de la population ».

« Le gouvernement a tout avantage à trouver des solutions à ces défis et être capable démontrer qu’on fait un projet pour les années 2030-40-50 », affirme Bruno Marchand.

Legault ira de l’avant : « une décision politique »

François Legault a d’ailleurs annoncé pendant le point de presse du maire plus tôt aujourd’hui qu’il irait de l’avant avec son projet de tunnel à quatre voies, puisque c’est une décision qu’il estime politique.

« Il a raison de dire que c’est une décision politique, commente Bruno Marchand. Il a raison dans le sens où le premier ministre a le droit de dire « j’impose ma volonté pour aller de l’avant ». Ce qu’on lui dit, nous, c’est faites-nous la démonstration de sur quoi vous vous appuyez […] C’est à lui de vivre avec les risques, avec les effets politiques de sa décision. » 

La décision ne pourra toutefois pas se faire « sur son dos », puisqu’il y a une autonomie municipale à respecter. Par exemple, si la Ville juge que la sortie du tunnel est inappropriée, elle négociera et discutera avec le gouvernement.

« Je ne peux pas dire que j’ai une foi aveugle, « dites-moi ce que vous voulez, c’est une décision politique, moi je vous suis en faisant le petit train et en chantant locomotion » : non », continue le maire de Québec.

La porte à un plénier sur le 3e lien n’est pas fermée

« On refuse maintenant, précise Bruno Marchand concernant la demande de Claude Villeneuve de tenir un plénier. D’abord, on va laisser les citoyens choisir leur gouvernement […] Après on va être capable avec ce gouvernement là de discuter des échéanciers. »

Ce serait « une discussion de taverne » selon lui qui ne donnerait aucun résultat, malgré le plaisir d’une telle discussion. « Amenons les bocks et on discute », a-t-il plaisanté, mais il faut poursuit-il « aller plus loin avec des faits et des données » lors d’un plénier.

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