Saint-Jean-Baptiste : La rue partagée devrait être la norme selon Fabien Abitbol

Fabien Abitbol devant la boulangerie au Paingruël situé sur la rue Saint-JeanFabien Abitbol devant la boulangerie au Paingruël situé sur la rue Saint-Jean. Photo courtoisie.

Journaliste de formation et redoutant la passivité, Fabien Abitbol revendique l’utilité de s’impliquer dans son milieu de vie.

C’est ce qu’il fait lui-même dans le quartier Saint-Jean-Baptiste depuis qu’il y vit et sa ténacité citoyenne ne semble pas près de le quitter.

Parlez-nous un peu de vous. Quelle est l’histoire de Fabien Abitbol ?

« À part quatre de mes cinq ans en Guadeloupe dans les années 80, j’ai toujours vécu dans des villes moyennes ou grandes. Je suis arrivé à Québec à l’automne 2012, directement dans Saint-Jean-Baptiste, quartier que je n’ai jamais quitté. J’ai acquis une formation en journalisme en 82-84 : une tout autre époque, comparée à l’information quasi instantanée du XXIe siècle. »

Depuis quand êtes vous impliqué dans votre communauté ?

« À vrai dire, je ne sais pas trop quand j’ai commencé à m’impliquer. À l’école quand j’avais 9 ou 10 ans, mon enseignant m’avait déjà donné le journal de l’école à faire. Ça a peut-être été ma première implication pour faire le lien entre le monde des enfants et celui des adultes.

Mais dans un monde à plus longue échéance, c’est en 2000 que je suis entré au conseil de quartier Amandiers-Ménilmontant, un quartier très populaire et défavorisé. Pour moi, il m’a semblé évident de récidiver à Québec, moins de deux ans après mon arrivée. »

Pourquoi c’est important pour vous ?

« Pour ne pas être que passif. Pour tenter de corriger ce qui cloche. Pour tenter de faire avancer des idées. »

Pour quels organismes à Québec êtes-vous impliqué ?

« À l’été 2014, sachant que j’allais rester dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, j’ai frappé à la porte de deux organismes très différents : le Comité populaire (ComPop) et le Conseil de quartier (CQSJB). Le ComPop c’était avec l’idée d’apporter une touche de journalisme dans un média par définition militant (le journal L’Infobourg), le CQ c’était pour voir ce que je pouvais faire pour mon quartier, malgré ma méconnaissance des règlements Ville et aussi des « codes » locaux, n’ayant pas grandi ici. Quand on a plus de 50 ans, découvrir de nouvelles choses n’est pas toujours facile mais ça reste intéressant, et c’est utile.

À l’automne 2016, j’ai été sollicité pour entrer au conseil d’administration de la Coopérative de journalisme indépendant (qui a été dissoute début 2019) et quelques mois plus tard je me suis retrouvé administrateur du Bourdon Média Collaboratif (éditeur du Bourdon du Faubourg). Le Bourdon Média Collaboratif est en cours de dissolution (mais le site existe encore). »

Quels sont les enjeux qui vous préoccupent le plus dans votre milieu et à Québec plus généralement ?

« Dans le cadre du tramway de Québec, il serait bon de bien prendre en compte les préoccupations des plus vulnérables : personnes à mobilité réduite ou à santé précaire ainsi que parents d’enfants en bas âge, notamment. Je crains que l’accès au tramway ne soit à certains endroits aussi compliqué que de marcher sur les trottoirs étroits des quartiers centraux lorsqu’il faut naviguer entre les restants de neige, les plaques de verglas et les « utilités publiques ».

Pour le quartier, il serait bon de tenter de ralentir (stopper relève de l’utopie) certaines incivilités, comme les graffitis, les vols, les nuisances sonores. Il serait aussi bien de faire mieux respecter les limitations de vitesse et de developper les rues partagées (dans des rues aussi étroites que Saint-Jean-Baptiste et Vieux-Québec, le concept de rue partagée devrait être la norme).

En arrivant à Québec, j’ai mis peut-être un an à comprendre que la ville est comme une addition de petits villages. Il me semble important de mettre du lien entre divers quartiers ayant potentiellement des points communs. Il y a beaucoup de forces communautaires en haute ville et il me semble important de savoir qui fait quoi et quel est son périmètre géographique. À titre d’exemple, deux organismes pour aînés sont à la Mobilisation Haute-Ville, leur champ géographique est le même (les quatre quartiers) mais leurs services ne sont pas les mêmes. »

Que pensez-vous de l’administration actuelle à la Ville et du nouveau maire de Québec ?

« Je pense surtout qu’il faut leur laisser le temps. Il reste très peu d’élus qui l’étaient déjà en 2017. Et en plus, le maire ne détient pas la majorité des voix. Ainsi, il y a eu au conseil municipal du mardi 19 avril un vote pour demander au maire de revoir sa copie au sujet du plan de relance des commerces. Il y a eu probablement un manque de consultation. Peut-être aurait-il été préférable de s’y prendre plus tôt. »

Quel est votre avis concernant un troisième lien à Québec ?

« À titre personnel, je suis totalement contre l’étalement urbain, donc contre un « 3e lien » (il y a déjà deux points et un traversier, ce qui fait trois), et maintenant le gouvernement annonce deux tunnels au lieu d’un !

Le conseil de quartier en 2021 s’était montré hostile au « 3e lien » tel qu’il avait été annoncé. À titre de vice-président, j’ai co-signé dans Mon Limoilou une tribune conjointe avec d’autres CQ pour manifester notre hostilité.

Le conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste ne fait pas partie (du moins pour l’instant) de la coalition contre le 3e lien, contrairement à deux ou trois autres CQ de l’arrondissement La Cité-Limoilou. »

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