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Les défis d’une athlète et étudiante en médecine

Catherine BeaucheminCatherine Beauchemin. Photo courtoisie.

L’athlète du Rouge et Or Catherine Beauchemin a remporté une troisième place au 3000m vendredi dernier au Championnat U Sports, mais n’en est pas à son premier défi.

Tout récemment, Catherine Beauchemin a participé aux Championnats panaméricains de cross-country à Serra au Brésil ; soit la première fois où le Rouge et Or voyait cinq de ses étudiants-athlètes sélectionnés.

La championne, en plus de pratiquer l’athlétisme et le cross-country au niveau national, complète présentement sa quatrième année en médecine à l’Université Laval. Comment arrive-t-elle à combiner sa vie sportive et sa vie académique sans s’essouffler ? Une question d’attitude, mais aussi d’équilibre.

Sportive depuis toujours

Catherine Beauchemin pratique l’athlétisme au niveau compétitif depuis 2014. Elle court actuellement pour le Rouge et Or et a aussi participé à quelques équipes nationales.

« Mes parents m’ont fait toucher à tous les sports, autant d’équipes qu’individuels, explique l’athlète. J’en suis vraiment reconnaissante parce que ça m’a permis de découvrir les environs et de choisir le sport qui m’intéressait le plus. » 

Catherine compte plusieurs cordes à son arc : le ski acrobatique, le soccer, le basketball, le frisbee, le tennis, le ski alpin et le ski de fond. Pourquoi avoir choisi de se consacrer exclusivement à l’athlétisme et au cross-country ?

« Je trouve que c’est un sport qui est accessible et ça permet de te vider l’esprit quand tu vas t’entraîner, affirme-t-elle. C’est une grosse partie de mon social aussi. Ce que je trouve plaisant, c’est que tu te dépasses toi-même et avec les temps, les buts sont concrets et objectifs. »

L’athlète apprécie donc de l’athlétisme la possibilité de s’améliorer et le dépassement constant de soi.

« Je me spécialise au 3000m steeplechase, explique Catherine. C’est un 3000m avec des haies en cours de chemin. Il y a aussi un bassin d’eau à franchir. C’est une discipline un peu spécial, mais c’est vraiment intéressant et je trouve ça gratifiant de la pratiquer. Mon meilleur temps à ce jour est de 9 minutes 57. » 

L’horizon de la médecine

L’étudiante soutient ne pas avoir désiré toute sa vie être médecin. Or, elle a toujours été intéressée par le domaine de la santé, plus précisément « la connexion avec les humains » et la perspective de « leur venir en aide ».

« J’ai choisi la médecine surtout parce qu’il y a un large horizon de spécialités et d’options, poursuit-elle. Je suis encore contente de mon choix et l’an prochain je vais débuter mes stages en externat. Ça va devenir plus concret et ça va me permettre de peaufiner mes choix et mes options. »

La médecine sportive et la médecine familiale ont déjà capté son intérêt.

Dépasser ses limites en gardant un équilibre

Catherine Beauchemin ne croit pas qu’elle est perfectionniste. Toutefois, elle reconnait qu’elle essaie de « donner le meilleur d’elle-même et d’aller loin dans un domaine ».

Ce qui est essentiel pour elle est néanmoins de savoir s’arrêter au bon moment pour rester saine et en santé.

« J’aime faire de mon mieux, mais je ne vais pas me rendre malade à donner la petite coche de plus, soutient l’athlète. Je ne vais pas étudier à tous les jours pendant plusieurs heures ou avec la course me rendre malade à essayer de tout contrôler et de juste courir. J’aime avoir un équilibre de vie. »

Les défis d’une « double vie » 

L’étudiante et athlète reconnait que le défi le plus difficile est lors des périodes d’examen ou des travaux de session.

« Je me suis rendue compte que j’essayais de garder la même charge de travail à l’école et aux entraînements, affirme Catherine. C’est un mode de vie qui n’était pas durable ; je m’épuisais à long terme. Mon défi c’est d’ajuster ma charge d’entrainement en fonction de ce que je vis à l’école pour optimiser les deux sphères. » 

La pratique du sport peut-elle aider à la réussite scolaire même à un niveau compétitif national ? Catherine admet que l’athlétisme lui gruge beaucoup d’heures par semaine avec les entrainements, les séances de musculation, de récupération, les exercices de physiothérapie et la massothérapie.

« Mais ça m’aide à devoir bien gérer mon temps et avoir une meilleure gestion du stress, ajoute-t-elle. Les compétitions demandent beaucoup de détermination et de motivation, ce qui m’aide à l’école. »

Une des leçons que Catherine a apprise en combinant le sport et les études est que le jour de compétition est semblable à un jour d’examen. « Tu arrives préparé, tu as contrôlé ce que tu as pu contrôler, tu as fait ton entraînement ou ton étude, alors rendu au jour J, il faut juste que tu fasses de ton mieux », affirme-t-elle.

Cette réalisation quant aux limites de ce qu’elle contrôle l’aide à être moins anxieuse et à accepter ses capacités réelles.

Des blessures révélatrices d’un caractère combatif

« En 2015, j’ai fait une fracture de stress à l’été aux Championnats du monde d’athlétisme jeunesse, raconte Catherine. Ça m’avait retiré du sport, mais la saison de cross-country à l’automne est vraiment importante pour moi. Je faisais ce que je pouvais pour revenir le plus rapidement : du vélo, de la natation, mes exercices de physio et de musculation. J’ai réussi à terminer deuxième dans ma catégorie aux Championnats canadiens en novembre. » 

Pour l’athlète, avoir des blessures lui permet « de relativiser » et l’oblige à s’adapter et à s’entraîner d’une manière différente.

« J’ai une bonne capacité à relativiser et à passer à autre chose », ajoute Catherine.

En 2016, un évènement semblable s’est produit à l’été, soit une blessure à la cheville. Elle a tout de même réussi à se classer pour les Championnats du monde junior de cross-country.

« J’ai réussi à ne pas me morfondre et à me motiver à revenir en forme pour les championnats qui comptent pour moi, soutient l’athlète. Je ne pense pas que je savais que j’avais cette habilité avant de me blesser. Les blessures m’ont permis de développer cette capacité à m’adapter. »

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